Aubin d'Angers

Aubin, né selon les uns à Languidic près de Vannes, et selon les autres en pays de Guérande, en 468 ou 469[Note 1], issu d'une famille de Bretagne insulaire installée en Bretagne armoricaine, est un moine, puis abbé du monastère de Tincillac[Note 2]. Il est nommé évêque d'Angers en 529 et meurt en 550.

Pour les articles homonymes, voir Saint-Aubin, Saint Aubin et Aubin.

Aubin d'Angers

S. Aubin défendant Guérande & Flotte normande - in « Vie de saint Aubin », manuscrit du XIe siècle provenant de l’abbaye d’Angers, BnF.
Saint, évêque
Naissance v. 468
Languidic ou Guérandais
(Armorique)
Décès  
Angers (Neustrie)
Fête 1er mars
Saint patron Angers, Guérande
Boulangers et pâtissiers

Aubin d'Angers
Biographie
Naissance v. 468
Vannes
Décès
Angers
Évêque de l’Église catholique
Évêque d'Angers

Il est commémoré le 1 mars selon le Martyrologe romain[1].

Biographie et hagiographie

Aubin naît probablement vers 468-469, dans une famille noble du diocèse de Vannes. Il entre en religion au monastère de Tincillac dont il devient abbé en 504[2].

En 529, il est élu, contre son gré, évêque d'Angers par acclamation populaire. Sévère et zélé, il s'élève contre les mariages incestueux et consanguins. Le concile d'Orléans de 538 le juge trop sévère[2].

Il est établi qu'il participa au concile d'Angers en 540, où il servit d'interprète à saint Tugdual auprès du roi Childebert Ier, étant bilingue (breton, latin/roman). Il se fait remplacer en 549 par l'abbé Sapaudus. Il meurt le [2].

Le récit tardif qu'on a de sa vie lui attribue des miracles[2] : il délivre des possédés, ressuscite un jeune homme nommé Malabothe. Saint Aubin devient un visiteur de prisonniers, il est apprécié de ce monde renfermé et privé de liberté. Dans une prison se trouve emprisonnée et maltraitée une femme nommée Ethérie poursuivie par ses créanciers. Les gardiens le laissent rejoindre l'infortunée mais un garde zélé lui refuse l’entrée. Saint Aubin souffle alors sur le visage de l'entêté et l’homme tombe mort à la renverse. Il peut régler les dettes de la malheureuse et la délivrer[3].

Saint Tugdual ou Tudual, fondateur du monastère de Tréguier et neveu du premier prince de Domnonée se serait réfugié auprès de lui à Angers après avoir fui étant en conflit avec Conomore qui s'empare du pouvoir avec l'appui de Childebert.

Culte

Saint Aubin délivrant Ethéra, portail de l'église Saint-Aubin de Vaux-sur-Aure.

Son culte est célébré le [Note 3],[1].

Son corps déposé dans l'abbaye d'Angers, fut dispersé par deux fois, la première peu de temps après sa mort par son successeur à l'évêché d'Angers, Eutrope, vers 575-580, et la seconde fois en 873. On rapporte des miracles qu'auraient produits ses reliques, dont une apparition miraculeuse du saint, sur un cheval lumineux selon certains auteurs, qui provoque la fuite des Nortmanni (Vikings) qui assiégeaient Guérande, ou Le Croisic en 919. En effet, Bothon, important guerrier du jarl Rollon, tente de prendre la ville lors d'une expédition mais en est dissuadé par Saint-Aubin, êveque d'Angers, à la tête des assiégés croisicais[4].

Statue de saint Aubin dans la Collégiale Saint-Aubin de Guérande.

Saint Aubin est le saint patron d'Angers, de Guérande, et de nombreux villages en France dont certains portent son nom, comme Saint-Aubin-du-Cormier et Saint-Aubin-des-Landes en Ille-et-Vilaine. Environ 83 communes et 110 églises en France portent le vocable de Saint-Aubin, par exemple la chapelle Saint-Aubin de Port-Launay dans le Finistère, ou l'Église Saint-Aubin de Vautorte. En Belgique, il est notamment le patron de l'église de Bellevaux près de Malmedy et de Honsfeld dans les cantons de l'Est, une église lui est aussi dédiée à Namur.

On l'invoque pour les maladies d'enfants. Saint Aubin est devenu le patron des boulangers et pâtissiers.

Notes et références

Notes

  1. Il semble établi au moins qu'il est né en « Vénétie » selon l'appellation de l'époque pour désigner le Royaume breton de Vannes entre 467 et 470, les deux villes revendiquant son lieu de naissance sont toutes deux à cette époque dans cette « principauté ».
  2. Ce lieu est cité deux fois dans les écrits ayant trait à saint Aubin : Dans les « Epistola » de l'évêque Fortunat (VIe siècle) : Tincillacensis locus et dans la Vie de saint Aubin (BN) : Monasterium Tincillacense - certains auteurs y voient Tillières en Anjou, d'autres, Théhillac, près de Redon aujourd'hui en Morbihan et à l'époque en « Pays de Guérande » (Bro Wenrann).
  3. D'où un dicton : « Taille au jour de saint Aubin, pour avoir de gros raisins ».

Références

  1. « Saint Aubin d'Angers », sur nominis.cef.fr (consulté le )
  2. Port 1965, p. 196.
  3. François-Philippe Mésenguy, Les vies des saints pour tous les jours de l'année, Lyon, A. Le Roy, , 550 p. (notice BnF no FRBNF30933423, lire en ligne), p. 136.
  4. Gustave Bascle de Lagrèze, Les Normands dans les deux mondes, Paris, Firmin-Didot, , 358 p. (notice BnF no FRBNF30063642), p. 173.

Annexes

Bibliographie

  • Célestin Port, Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou : A-C, t. 1, Angers, H. Siraudeau et Cie, , 2e éd. (notice BnF no FRBNF33141105, lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes


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