Atalante (groupe d'extrême droite)
Atalante Québec est une organisation d'extrême droite[1],[2] basée principalement dans la ville de Québec au Québec. Elle a été fondée autour du groupe de musique skinhead Légitime violence[3].
Pour les articles homonymes, voir Atalante (homonymie).

But |
Anticommunisme Anticapitalisme Nationalisme révolutionnaire Nationalisme culturel Opposition à l'immigration |
---|---|
Zone d’influence |
![]() Montréal |
Fondation | 2016 |
---|---|
Fondateurs | Raf Stomper (Raphaël Lévesque) |
Méthode | Manifestations, militantisme, collage d'affiches, aide communautaire. |
---|---|
Site web | atalantequebec.com |
Son nom réfère à un navire français, qui fut coulé par les Britanniques lors de la bataille de Neuville en 1760, à l'occasion de la guerre de Sept Ans[4].
Idéologie
S'inspirant des idées du philosophe italien Julius Evola et des penseurs de la révolution conservatrice allemande, Atalante est un groupe néofasciste se réclamant du nationalisme révolutionnaire, une idéologie à la fois anticapitaliste et anticommuniste[5] et qui est véhiculée par certains mouvements identitaires européens comme CasaPound ou Bastion Social.
L'organisation est fortement opposée à l'immigration[3]. Atalante utilise en effet le hashtag #remigration, synonyme de retour dans leur pays d'origine des personnes récemment immigrées et de leurs descendants[3].
L'organisation a pour slogan « Exister, c'est combattre ce qui me nie »[3], un slogan emprunté à l'auteur d'extrême droite Dominique Venner.
Historique
le , Atalante manifeste devant Radio-Canada[6].
En août 2017, Atalante installe des bannières anti-immigration dans la ville de Québec[7]. Dans la nuit du 21 au 22 août le groupe installe plusieurs banderoles à Montréal, dont une sur le stade olympique, pour protester contre une vague d’arrivée de demandeurs d’asile des États-Unis[8].
En septembre 2017, le groupe pose des affiches à l'université Laval et au Cégep Garneau dans le but de dénoncer le marxisme culturel[9].
En novembre 2017, le groupe a assisté à une démonstration avec La Meute et Storm Alliance. Des membres d'Atalante portaient une bannière avec la phrase « Le Québec aux Québécois »[10].
Dans la nuit du 20 au 21 janvier 2018, le groupe pose des affiches menaçantes envers 6 personnalités politiques et militantes montréalaises.
Le 23 mai 2018, des membres d'Atalante pénètrent masqués dans les bureaux du média d'information Vice à Montréal. Ils crient, jettent des documents par terre et intimident le journaliste Simon Coutu, qui a écrit à leur sujet[11],[12]. Le 18 juin 2018 Raphaël Lévesque est mis en état d’arrestation à la suite de cet événement[13]. Il est remis en liberté la même journée après avoir signé une promesse de comparaître. À la suite de ces événements, Raphaël Lévesque devait se présenter au palais de Justice de Montréal afin d'être formellement accusé d'entrée par infraction, de méfait, d'intimidation et de menaces à l'endroit du journaliste de Vice, Simon Coutu. Raphaël Lévesque ne s'est pas présenté au palais de Justice pour sa comparution et son dossier a été reporté en date du 28 septembre 2018[14]. Le 10 juin 2020, Raphaël Lévesque est blanchi de toute accusation[15].
Le 25 septembre 2018, le journaliste Simon Coutu, publie un article relatant le parcours d'un militant antifasciste ayant infiltré Atalante Québec pendant plusieurs mois. Selon l'article, Felix (pseudonyme utilisé pour préserver l'anonymat de la personne), aussi connu dans les médias sociaux sous le nom de Felix_le_chat, aurait été le gestionnaire officiel du compte Twitter Atalante durant tout ce temps. Le militant antifasciste aurait finalement terminé l'infiltration en publiant des images antifascistes sur le compte Twitter du groupe Atalante Québec[16].
Le 16 novembre 2018, Simon Coutu publie un article prouvant qu'Atalante est aussi relié aux membres de la troupe Productions Vinland. On croise la troupe Vinland dans les festivals médiévaux, les musées et les écoles primaires et secondaires du Québec. Ils sont armés, accoutrés de casques d’époque, d’armures en métal ou en cuir. Mais leur imagerie viking se confond souvent à celle utilisée par des groupes néofascistes. Son président, ainsi qu’au moins un acteur de la compagnie spécialiste des reconstitutions historiques, participent d’ailleurs aux activités de la formation ultranationaliste Atalante Québec et du groupe skinhead Légitime violence[17].
Le 19 décembre 2018, un collectif antifasciste anonyme publie une liste des membres d'Atalante, et montre les liens que l'organisation entretien avec le groupe néo-fasciste italien CasaPound et le groupe ultra-identitaire français Bastion social[18].
Notes et références
- Frédérick Nadeau, Parcours d'engagement dans l'extrême droite québécoise: une ethnographie (2014-2017), Montréal, Institut national de la recherche scientifique, , 333 p. (lire en ligne), p. 173-188
- « La mouvance de l'extrême droite plus visible au Québec », sur ICI Radio-Canada, (consulté le ).
- « Portrait du groupe d'extrême droite Atalante », sur ICI Radio-Canada Première, (consulté le ).
- « Qu'est-ce que le mouvement identitaire «Atalante»? », sur quebecoisdesouche.info, (consulté le ).
- « Mobilisation à Québec contre l’« immigration illégale » », sur ICI Radio-Canada, (consulté le ).
- « Les néo-fascistes d’Atalante manifestent devant Radio-Canada le 1er juillet à Québec », sur Greda Canada, (consulté le ).
- Louis-Samuel Perron, « L'extrême droite québécoise se mobilise », sur La Presse, (consulté le ).
- « Après Québec, des affiches anti-immigration sont installées à Montréal », sur HuffPost Québec, (consulté le ).
- Élisabeth Fleury, « Des affiches d'Atalante Québec sur les campus », sur lesoleil.com, (consulté le ).
- (en) « Quebec City police arrest 44 at far-right protest and counter-demonstration - CBC News » [« Police de la Ville de Québec arrête 44 à manifestation d'extrême-droite et contre-manifestation »], sur CBC, (consulté le )
- « Un groupe d'extrême droite intimide des journalistes de Vice dans leurs bureaux à Montréal », sur Radio-Canada.ca, .
- Simon-Olivier Lorange, « Le groupe d'extrême droite Atalante Québec s'en prend à VICE », sur lapresse.ca, .
- « Intrusion de l'extrême droite chez VICE: une arrestation », sur La Presse, (consulté le ).
- STÉPHANIE MARIN, « La comparution d'un leader d'Atalante, Raphaël Lévesque, est reportée », La Presse Canadienne, (lire en ligne, consulté le ).
- STÉPHANIE MARIN, « Irruption dans les bureaux de Vice : Raphaël Lévesque est blanchi des accusations », Radio-Canada, (lire en ligne).
- « Un antifa a infiltré Atalante Québec pendant quatre mois », Vice, (lire en ligne, consulté le ).
- « Quand les néofascistes se prennent pour des Vikings », Vice, (lire en ligne, consulté le ).
- « Démasquer Atalante », (consulté le )
Articles connexes
- Portail de la politique
- Portail du Québec