Arvillard

Arvillard est une commune française située dans le département de la Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Arvillard

Panneau d'entrée de commune bilingue
français-arpitan.

Blason
Administration
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Savoie
Arrondissement Chambéry
Intercommunalité Communauté de communes Cœur de Savoie
Maire
Mandat
Georges Communal
2020-2026
Code postal 73110
Code commune 73021
Démographie
Population
municipale
858 hab. (2018 )
Densité 29 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 26′ 32″ nord, 6° 07′ 14″ est
Altitude Min. 400 m
Max. 2 807 m
Superficie 29,28 km2
Type Commune rurale
Unité urbaine Allevard
(banlieue)
Aire d'attraction Valgelon-La Rochette
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Montmélian
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
Arvillard
Géolocalisation sur la carte : Savoie
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Géolocalisation sur la carte : France
Arvillard
Liens
Site web arvillard.fr

    Géographie

    La commune d’Arvillard est située dans la partie savoyarde de la chaîne de Belledonne.

    Plan du territoire d'Arvillard.

    Elle est limitrophe des communes de :

    • La Rochette (du virage sur la route de la Rochette au Joudron, 500 m environ au-dessus des cartonneries Cascades) ;
    • Presle (le Joudron jusqu’aux sources du Gargoton puis jusqu’à la Grande Roche Blanche) ;
    • Saint-Rémy-de-Maurienne (la crête principale de la Grande Roche Blanche au Pic du Frêne) ;
    • Saint-Étienne-de-Cuines (du pic du Frêne au Clocher du Frêne) ;
    • Allevard-les-Bains (Isère) (du Clocher du Frêne au col de la Bourbière) ;
    • La Chapelle-du-Bard (Isère) (du col de la Bourbière au Bens puis le Bens jusqu'à 1 600 m env. en aval du Pont de Bens) ;
    • Détrier (du Bens 1 600 m env. en aval de Pont de Bens à l’ermitage (400 m à l'ouest du Mont Pezard), versant nord du Mont Pezard jusqu’au virage sur la route de La Rochette).

    Urbanisme

    Typologie

    Arvillard est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. Elle appartient à l'unité urbaine d'Allevard, une agglomération inter-départementale regroupant 9 communes[4] et 14 554 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[5],[6].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Valgelon-La Rochette dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 13 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[7],[8].

    Occupation des sols

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (93,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (93,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (60,9 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (17,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (15,2 %), prairies (4,3 %), zones urbanisées (1,9 %)[9].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Toponymie

    Le chanoine Gros observe que les mentions du Moyen Âge indiquent "Alto Vilar" (« le haut Villard » ou le villar situé en hauteurs), ne respectant pas les formes anciennes du XIe siècle avec "Alvilarie, Alvilare"[10]. Il s'agit d'un certain Burno de Alvilari dans un document de 1082 (Cartulaire de Cluny)[10] ou encore de Décima de Alvilare mentionné dans un document aux environs de 1090 du Cartulaire de Domène[11],[10]. Au XIe siècle, le chevalier Humbert d'Arvillars et son épouse Vierna font don aux moines de Cluny, d'un « mas situé en Allevard et dans le villar qu'on nomme Al-Villar » (Al-Villar signifie "au Villar"). Dans le Cartulaire de Grenoble  le décanat de Savoie dépendait de l'évêché de Grenoble  la paroisse est désignée sous les formes Alto Vilar et Alto Vilare dans des documents du XIIe siècle et Alto Vilari au XVe siècle[11],[10]. Le toponyme de la paroisse devient par la suite Alvillar, Arvillar et Arvillars[11].

    Le toponyme Arvillard dérive de Alvilare, constitué de l'adjectif bas-latin villare, « de maison de campagne, de métairie, de ferme, de basse-cour »[12], avec l'agglutination de l'ancien article al qui en savoyard est devenu ar[11],[10].

    En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit Arvelâ (graphie de Conflans) ou Arvelârd (ORB)[13].

    Deux curiosités littéraires : "Arvillard-les-Bains" est le nom choisi par Alphonse Daudet pour décrire Allevard dans son roman "Numa Roumestan". Le "Barrage d'Arvillard" est le titre d'un autre roman de Thyde Monnier.

    Histoire

    Période médiévale

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    En 1328, Étienne d'Arvillard rend hommage au dauphin pour sa bastide d'Arvillard ou Bâtie d'Arvillard, le fief de la famille situé dans le mandement d'Allevard. Elle fait l'objet d'une description dans l'enquête delphinale de 1339, comprenant une tour de 25 m de hauteur et de 13 m de côté, couverte de pierre et non pas « d'essendoles ». Elle est éclairée par dix-sept fenêtres. À l'intérieur, on trouve une cuisine pourvue de deux cheminées. Sur cette tour est accolé un logis de 25 × 12 m de côte, qui abrite l'« aula »[14].

    Les chartreux de Saint-Hugon

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    Fondée en 1170 -1173, la chartreuse du Val-Saint-Hugon oriente ses activités séculaires sur la fabrication du fer. Dans un lieu riche en minerais et en forêts d'où l'on tire le charbon de bois nécessaire à cette industrie, près du torrent du Bens, cette activité fait la fortune du monastère.

    Le 13 avril 1374, les religieux possèdent trois « artifices » ou fabriques dans le Val de Bens, loués tout d'abord puis exploités directement. Elle en exploitera bientôt cinq. Mais les conflits avec les habitants d'Arvillard et de La Chapelle-du-Bard sont violents et nombreux. Très tôt, les religieux s'opposeront aux anciennes coutumes supposées qui permettaient aux habitants de ces deux communautés de chercher dans les forêts un apport à leur subsistance : "En 1192, le pape Célestin III confirmera le privilège des Chartreux de Saint-Hugon. La chasse, la pèche, la capture des oiseaux, le pâturage et le passage des chèvres, brebis et autres animaux domestiques étaient défendus aux étrangers (au couvent)"[15]. Par ailleurs, la rigueur avec laquelle les laïcs travaillant aux artifices de Saint-Hugon étaient soumis aux religieux - privation de nourriture ou châtiments corporels pour avoir levé les yeux sur une femme, par exemple - expliquait largement le sourd ressentiment. En 1407, la contestation qui s'élève entre les moines et le receveur des gabelles du pays d'Allevard au sujet de l'exonération des impôts sur le fer, cause un grave préjudice financier au monastère. Cependant, c'est surtout au XVIe siècle que les désordres se généralisent à Saint-Hugon avec l'arrêt des artifices et le pillage par les Huguenots de Charles Dupuy de Montbrun.

    Les ruines de la Chartreuse de Saint Hugon au XIXe siècle, illustrées par Victor Cassien (1808 - 1893).

    La reprise en main se fera lentement à partir de 1630. En 1677, le prieur Dom Charlois « a multiplié les martinets de fer et le bois est ménagé de telle façon qu'on en a toujours assez pour faire couler la mine »[16]. Ce dernier religieux installera côté France, c'est-à-dire sur la rive gauche du Bens, un second haut fourneau performant. Les minerais utilisés par les deux hauts fourneaux proviennent des sites du Plan-du-Four, des Envers et du Molliet, mais également des mines de Saint-Georges d'Hurtières et de Pinsot. La production est de dix à douze mille quintaux de fonte de 49 kg (poids local, inférieur de plus de 5 kg au poids du quintal d'Allevard) par an (58 tonnes 8) pour une dépense en bois considérable sur près de 8 000 hectares de forêt[17]. La fonte produite, de très bonne qualité, est vendue aux fabricants locaux mais aussi aux aciéristes du seuil de Rives, alors les plus importantes aciéries de France, en Dauphiné, fournisseurs de la manufacture royale d'armes de Saint-Étienne, jusqu'à l'édit protectionniste de Saint-Germain qui taxe lourdement les importations des fontes cartusiennes, supposées toutes "savoyardes", dans le royaume de France (1731).

    La fermeture du marché de Rives provoque un repli important. Les deux hauts fourneaux - France et Savoie - ne fondent plus que 3 mois par an pour une production de 30 à 35 quintaux de fonte, c'est-à-dire de gueuse/jour, en 5 percées de tympe de 5 en 5 heures, la dernière de quatre heures seulement en charge allégée, pour une production totale de 14 tonnes 332, largement suffisante pour alimenter les trois martinets de la Chartreuse.

    À la fin du XVIIIe siècle, la chute sera brutale. D'incessants conflits avec leurs principaux concurrents, la puissante famille de Barral, seigneurs d'Allevard, « bien en cour » ; avec les populations des villages ; avec les réformateurs des forêts, seront à l'origine d'un lent effondrement qui se terminera avec leur départ forcé en 1792/1793. Une anecdote : Peu auparavant (1790), une supplique des aciéristes de Rives à « nosseigneurs de l'assemblée Nationale (!) » avait réclamé la fin des taxations et le retour des libres importations de fontes de Saint-Hugon et de Savoie en général, comme « bien meilleures et bien moins chères que celles d'Allevard ».

    Jacques Louaraz et associés

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    D'une famille de mineurs originaire du hameau minier du Cuchet au sud d'Allevard où il naît en 1755, Jacques Louaraz est remarqué, très jeune (12 ans), par le procureur de la chartreuse de Saint-Hugon en résidence en Dauphiné pour gérer les fosses minières et les biens - dont le très riche domaine de Vaubonnais à Tencin - de la dévote dame chartreuse du Val-de-Bens. Pris sous la protection du religieux, le jeune garçon gagne le monastère comme domestique de Dom Michel Vallet, futur procureur de la chartreuse d'Aillon, mais c'est sous la conduite bienveillante du maître-fondeur Souquet, d'une remarquable famille de ferriers de Montgaren (La Chapelle-du-Bard) (les Souquet La Masse et autres Souquet Potiole), qu'il va s'initier aux secrets de la sidérurgie cartusienne.

    À la veille de la Révolution, le seul haut fourneau de Saint-Hugon fonctionnant côté Savoie était de dimensions modestes. De type bergamasque, créé par le maître fournelier Marcel Maître à la demande du procureur des fabriques Dom Antoine David, il avait environ 6 mètres 48 de haut. Sa production se limitait à 2 000 quintaux métriques par an (soit 9,8 tonnes), ce qui était très suffisant pour les seuls besoins des martinets et des fabriques d'outils de proximité.

    Ayant épousé une demoiselle Grasset et bien implanté dans le pays, Jacques Louaraz va pouvoir racheter, après le départ des moines, le bâtiment cartusien, le fourneau et son usine, au titre de bien national et devenir, en 1794, maître de forges indépendant.

    Essentiellement tributaire des taillandiers locaux, Jacques Louaraz, riche notable - un de ses fils deviendra officier de cavalerie dans la garde impériale et l'autre, Antoine, futur maître de forges à Saint-Rémy et député à Turin, sera l'élève du fameux abbé Raillanne de Grenoble, ancien précepteur et "noir coquin" de Stendhal - va être à l'origine d'une société qui regroupera, sous la Révolution et au début de l'Empire, les maîtres Puget, Rey, Prallet puis Guillermin.

    À la fin de l'Empire, après le retour des souverains sardes, une nouvelle société restreinte est formée avec, comme actionnaires, l'aciériste Montgelaz de La Rochette, et les taillandiers Bertholus de Presle et Alésina de Pont de Bens, tous les trois clients prioritaires du haut fourneau de Saint-Hugon.

    C'est en 1829, date du traité international sur les eaux du Bens, que la décision est prise de céder la majorité des parts de Saint-Hugon à Jean-Gaspard Leborgne, industriel grenoblois enrichi dans les transports, petit-fils d'Antoine Leborgne de Chambéry et cousin du comte Benoît de Boigne.

    La vente est consentie moyennant un règlement annuel de 12 020 francs sur dix ans et une augmentation de capital de 20 000 francs[18].

    Le haut fourneau Leborgne

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    Désireux avant tout faire un placement afin de compenser la perte qu'il venait de faire de la verrerie de Tréminis, Jean Gaspard Leborgne se désintéresse tout d'abord de la marche du haut fourneau. Son fils Prosper, homme politique engagé, qui sera commissaire de la République du département de l'Isère en 1848, tente l'aventure sidérurgique. Mais n'étant pas sur place, il ne peut réellement diriger les premiers fondages catastrophiques. En 1845, le fond de l'abîme est atteint avec 16 tonnes de fonte au lieu des 65 tonnes habituelles.

    Prosper Leborgne prend alors la décision de confier à son fils, Émile (1822-1888), étudiant en Droit et adepte convaincu des idées de Charles Fourier, d'assumer le destin du fourneau de Saint-Hugon en prenant en main son avenir. En quelques années, le jeune homme va devenir un maître de forges remarquable. Voyageant et étudiant sans cesse en France, à Londres, en Suisse et en Allemagne, il réforme peu à peu le haut fourneau, œuvre de M. Thouvard, entrepreneur de Barraux, et le rend performant. Par ailleurs Émile Leborgne, ami d'enfance d'Aristide Albert et des enfants de Marceline Desbordes-Valmore apparenté aux Boigne et au général Borson, et qui a donc des relations dans tous les milieux, réorganise ses débouchés en prenant la responsabilité des usines de Calvin (Presle), Fourby (La Rochette) et Pont-de-Bens (La Chapelle-du-Bard), autrefois propriétés des associés de son grand-père.

    Les minerais utilisés durant cette période viennent essentiellement de Savoie : du Molliet, de Prodin, du Bourget et de Saint-Georges (d'Hurtières). Les résultats sont remarquables puisqu'en 1850, sur trois mois de fondage seulement, les 80 tonnes sont dépassées. Pour la première fois depuis un siècle et demi, Saint-Hugon-fonte était à nouveau excédentaire. Mais les difficultés d'approvisionnement en charbons et les dures conditions de travail ne permettront pas à l'expérience de se poursuivre au-delà des années 1870.

    La société Leborgne se désengage peu après (1873) de Saint-Hugon, abandonnant le domaine à la société Foussemagne de Lyon exploitant essentiellement le domaine forestier, préfiguration de la nouvelle orientation économique autour de la production de pâte à papier et des cartonneries, ainsi que Fourby, l'aciérie de La Rochette, et Calvin, les forges de Presle, pour se replier dans un premier temps sur les taillanderies ex-Alésina du Pont-de-Bens, réorganisées en 1859, puis sur Arvillard même avec la reprise en 1890 des taillanderies de Léopold Grasset. À cette date, il y a deux ans qu’Émile Leborgne a quitté ce monde.

    Les taillandiers

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    Les premiers taillandiers ou "fabricants d'outils taillants" d'Arvillard étaient, sans doute, les concessionnaires laïc dses artifices cartusiens. Avec le départ des Chartreux et à l'époque la reprise en main du haut fourneau par Jacques Louaraz, quelques familles de pierrus vont se lancer dans l'aventure industrielle : Champiot, Bouclier, Becquerand et surtout Grasset (Hugues - Joseph - puis Léopold). Plusieurs branches de cette dernière famille s'installèrent à Allevard, au Moutaret au lieu-dit l'Ourcière et à Pinsot (Jacques Grasset sera maire de ce dernier village), également à Ugine. Mais Arvillard reste le centre de leurs activités en particulier entre 1820 et 1890 au martinet du Bens sur l'emplacement de l'actuelle usine Fiskars-Leborgne.

    Les produits de leur taillanderie, en particulier les faux (dailles) et les haches "piémontaises", se vendent surtout en Savoie (Maurienne - Bauges et région chambérienne) mais aussi et assez largement dans toutes les autres provinces du royaume de Piémont-Sardaigne (Turin - Novare - Alessandria - Verceil - Mongrando), et également en France (Isère - Drôme), en Allemagne et en Suisse (Genève - Payerne - Lausanne et Valais) où ils ont une très bonne réputation de solidité. Mais la concurrence est très rude entre les trois taillanderies du Bréda et du Bens comme en témoignent les rapports des voyageurs de commerce de Joseph Grasset tel ce F. Ruffier, en déplacement à Evian, Thonon et Lausanne en 1856 : "J'ai eu la fatalité de passer ici après le borgne (sic), des voyageurs des maisons de Genève et Clairin (sic) - les forges du Bréda de La Chapelle-du-Bard - que j'ai rencontré à Villeneuve. Je n'irai pas à Taninges, le borgne a tout ratissé...".

    La fonte mise en œuvre par Joseph Grasset provient essentiellement, durant cette période (1852-1859), du haut fourneau d'Epierre (Balmain).

    Lors de la guerre de Crimée, les taillanderies Grasset fourniront également en outils aratoires et de campement (faux et faucards) le corps expéditionnaire piémontais. Peu avant l'annexion, en 1858, l'usine Grasset d'Arvillard s'équipera de laminoirs très modernes conçus par les ateliers Satre et Brenier (futurs ateliers Neyret Brenier puis Neyrpic) alors à La Tronche (Isère).

    À Pont-de-Bens, les nouvelles taillanderies Leborgne s'orientent, elles et dès 1859, sur la fabrication à très grande échelle d'outils "coloniaux", après avoir fourni une partie des fameuses pelles dites "allevardes" conçues pour le creusement du canal de Suez. Grâce à un réseau très dense de relations - comme celle cultivée avec le fameux sénateur René Bérenger de la Drôme, leur cousin, ministre des travaux publics sous Mac Mahon et célèbre pour sa pudibonderie - les Leborgne obtiendront de gros marchés dans toutes les colonies françaises en Afrique du Nord (béchards et pioches de Sidi-Bel-Abbès), à Madagascar (angadys), Nouvelle-Calédonie (houe de Nouméa), au Maroc ou au Tonkin (pelles de rizière).

    Succédant à son père, Édouard Leborgne développe à Arvillard la production d'outils de terrassement et d'outils agricoles. À partir des années 1920 et pour bien marquer son origine et son enracinement savoyards, la marque utilisera comme logo "le yatagan" du général Benoît de Boigne. C'est l'époque où Edouard Leborgne s'associe avec son gendre, un ingénieur d'origine bretonne, directeur des fabrications nommé Yves Lozac'hmeur, après avoir résisté, non sans mal et non sans dégâts financiers, à une tentative de fusion « inamicale » de la part des forges d'Allevard.

    Anticipant sur l'évolution de sa clientèle traditionnelle à partir des années 1930-1940, la société va privilégier avant tout la qualité de sa production dans une aire de diffusion plus restreinte, échappant ainsi vingt ans plus tard au contre-coup économique de la décolonisation[19].

    Politique et administration

    La commune est membre de la Communauté de communes Cœur de Savoie. Elle appartient au Territoire du Cœur de Savoie, qui regroupe une quarantaine de communes de la Combe de Savoie et du Val Gelon[20].

    Liste des maires successifs[M 1]
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    1900 1904 Joseph Berchoud    
    1904 1908 J.Baptiste Bouclier    
    1908 1919 Hippolyte Bouclier    
    1919 1929 François Durand    
    1929 1935 Pierre Domeignoz    
    1935 1941 François Durand    
    1944 1953 Eugène Thievenaz    
    1953 1959 François Durand    
    1959 1965 Alphonse Merieux    
    1965 1977 Michel Lozac'hmeur    
    1977 1983 Louis Vincendon    
    1983 1995 Edouard Caillet    
    1995 1998 Henri Vard    
    1998 2001 André Hardyn    
    2001 mars 2014 François Cuchet DVG Conseiller général du canton de La Rochette
    mars 2014 En cours
    (au avril 2014)
    Georges Communal    

    Démographie

    Ses habitants sont les Pierrus[21]. La coutume veut que les hommes de La Rochette qui allaient chercher leur future épouse à Arvillard étaient reçus à coups de pierre par les hommes d'Arvillard.


    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[23].

    En 2018, la commune comptait 858 habitants[Note 3], en augmentation de 2,14 % par rapport à 2013 (Savoie : +2,36 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1822 1838 1848 1858 1861 1866
    1 1641 1061 1751 4121 4371 3751 2271 2071 245
    1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906 1911
    1 2521 2591 1701 0611 006988992982916
    1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
    833805744730693621679617615
    1982 1990 1999 2006 2007 2008 2013 2018 -
    603654704807821836840858-
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[24] puis Insee à partir de 2006[25].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Économie

    Tourisme

    En 2014, la capacité d'accueil de la commune, estimée par l'organisme Savoie Mont Blanc, est de 525 lits touristiques répartis dans 76 établissements[Note 4]. Les hébergements se répartissent comme suit : un meublé et un centre / village de vacances[26].

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    La Chartreuse de Saint Hugon.

    Personnalités liées à la commune

    • Famille d'Arvillard, seigneurs des lieux et implantés dans la région (XIe siècle-XIVe siècle)[28]. Audise, dernière héritière, épouse en 1341 Humbert, bâtard du comte Aymon de Savoie, qui donne naissance à la branche bâtarde des Savoie-Arvillard. Cette franche se termine avec Françoise de Savoie-Arvillard, qui épouse un Chevron Villette et qui meurt sans postérité fin XVe siècle[29] ;
    • Famille de Milliet, achat en 1628 de la seigneurie et naissance de la branche des Milliet d'Arvillars, érigée en 1678, en marquisat[30] ;
    • Sophie-Antoinette Sandroz (née en 24 mars 1873), dit sœur Geneviève de la congrégation des sœurs de Saint-Joseph de Chambéry. Elle fut infirmière à l'hôpital français de Petrograd (Russie). Elle reçoit la Médaille de la Reconnaissance française d'argent (J.O. ) : « A fait preuve du plus grand dévouement au cours des événements qui se sont déroulés en Russie, donnant ses soins aux malades de la colonie française au cours de l’épidémie de typhus et de choléra, sans crainte de la contagion ni des dangers de toutes sortes que comportaient les sorties en ville. »[31]
    • Famille Louaraz (originaire du hameau du Cuchet entre Pinsot et Allevard en Dauphiné) : Jacques (1755-1841), maître de forges et syndic et son fils Antoine (1792-1861), élu cinq fois député à la Chambre de Turin de 1848 à 1860 pour le collège de Montmélian.
    • Yves Pillet, député de l'Isère, natif d'Arvillard.

    Héraldique

    Blason
    D'or, à l'aigle d'azur, membrée, becquée et couronnée de gueules[32].
    Devise
    NUBE ALTIUS
    Détails
    Les armes de la commune sont celle des nobles d'Arvillard.
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Association de l'Histoire en Cœur de Savoie, 1000 ans d'histoire en Cœur de Savoie, Neva Éditions, , 1027 p. (ISBN 2-3505-5281-0 et 978-2-35055-281-1, OCLC 1202710836), « Arvillard », p. 104-123
    • Pierre Brugnon, Le château d'Arvillard et ses seigneurs au Moyen-Âge, compte rendu de la conférence organisée par l'association Arvill-Art et Patrimoine au château d'Escart (Arvillard, Savoie) 20 septembre 2014. (Lire en ligne)
    • Élisabeth Sirot, Noble et forte maison : L'habitat seigneurial dans les campagnes médiévales du milieu du XIIe au début du XVIe, Paris, Editions Picard, , 207 p. (ISBN 978-2-7084-0770-1, notice BnF no FRBNF41038785)
    • Michèle Brocard, Maurice Messiez-Poche, Pierre Dompnier, Histoire des communes savoyardes : La Maurienne - Chamoux - La Rochette (vol. 3), Roanne, Éditions Horvath, , 558 p. (ISBN 978-2-7171-0289-5), p. 494-498. ([PDF] lire en ligne)

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    4. La structure Savoie Mont Blanc, pour ces données statistiques de capacité d'accueil en termes de lits touristiques d'une station ou d'une commune, additionne les établissements marchands, qui appartiennent au secteur de l'hôtellerie, et les hébergements non marchands, qui n'impliquent donc pas de transaction commerciale comme les résidences secondaires[26].
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Sites de la mairie

    1. « Les maires du siècles » (consulté le ).

    Autres sources

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Unité urbaine 2020 d'Allevard », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    5. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    6. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    7. « Liste des communes composant l'aire d'attraction d'Valgelon-La Rochette », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques (consulté le ).
    8. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    9. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    10. Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé (réimpr. 2004) (1re éd. 1935), 519 p. (ISBN 978-2-84206-268-2, lire en ligne), p. 38..
    11. D'après Henry Suter, « Arvillard », Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, sur henrysuter.ch, Henry Suter, 2000-2009 (consulté le ).
    12. D'après Henry Suter, « Villare », Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, sur henrysuter.ch, Henry Suter, 2000-2009 (consulté le ).
    13. Lexique Français - Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN 978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 20
      Préface de Louis Terreaux, membre de l'Académie de Savoie, publié au Parlement européen à l'initiative de la députée Malika Benarab-Attou.
      .
    14. Élisabeth Sirot 2007, p. 129.
    15. Fabrice Mouthon, « Moines et paysans sur les alpages de Savoie », Cahiers d'Histoire, 2001
    16. Eugène Burnier, La Chartreuse de Saint-Hugon en Savoie, Chambéry, F. Puthod, 1869, page xx.
    17. Auguste Bouchayer, Les Chartreux maîtres de forges, Grenoble, 1927
    18. Georges Salamand, Le maître de Saint-Hugon - Émile Leborgne - l'aventure quotidienne d'un haut fourneau des Alpes au XIXe siècle, éditions du Fond-de-France, 2001
    19. Georges Salamand, phase de préfiguration de la route du fer, 2006
    20. Direction départementale des Territoires de la Savoie, « Territoire du Coeur de Savoie », sur le site de la Direction départementale des Territoires - observatoire.savoie.equipement-agriculture.gouv.fr (consulté en ), Observatoire des Territoires de la Savoie.
    21. « Arvillard », sur le site de mutualisation des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - sabaudia.org (consulté en ), Ressources - Les communes.
    22. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    23. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    24. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    25. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    26. « La capacité d'accueil touristique en Savoie-Mont-Blanc », Observatoire, sur le site Savoie-Mont-Blanc - pro.savoie-mont-blanc.com, (consulté en ) : « Les données détaillées par commune, et par station : nombre de structures, nombre de lits par type d'hébergements (fichier : Détail des capacités 2014, .xlsx) ».
    27. site
    28. Amédée de Foras, Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie, vol. 2, Grenoble, Allier Frères, (lire en ligne), p. 73-75.
    29. Pierre Brugnon, doctorant en Histoire Médiévale à l'Université d'Avignon, conférence « Moines et seigneurs et paysans d’Arvillard. Vers un long Moyen Age savoyard (XIe-XVIIIe siècle) » à la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, du 31 janvier 2018 (lire en ligne).
    30. Amédée de Foras, Armorial et Nobiliaire de l'Ancien Duché de Savoie, Grenoble, Allier Frères, , Volume 4, p. 13-19.
    31. « Sœurs de Saint-Joseph de Chambéry en Russie », sur le site Les découvertes du chamois sur chamois.canalblog.com, (consulté le ).
    32. « Armes d'Arvillard », sur labanquedublason2.com (consulté le ).
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