Arnold Waeber

Arnold Waeber, né le à Mariahilf et mort le à Tavel, est une personnalité politique suisse, membre du parti démocrate-chrétien.

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Biographie

Arnold Waeber est originaire de Schmitten et de Fribourg. Catholique. Fils d’Albin, administrateur communal, et d’Adèle Riedo. Il épouse Maria Stritt en 1951.

Il fréquente l'école primaire et secondaire à Tavel. Il fait sa maturité commerciale au collège Saint-Michel. Études universitaires à Fribourg. Sa thèse de doctorat en sciences politiques (1947) porte sur la politique commerciale allemande de 1929 à 1939. Inspecteur fiscal en 1947, il devient secrétaire de la Commission cantonale de recours en matière d’impôt, puis il est nommé administrateur du Service cantonal des contributions en 1956.

Préfet du district de la Singine de 1957 à 1966, il est élu au Conseil d'État en 1966. Il est à la tête de la Direction des Finances jusqu'en 1981. Il présente au Parlement les nouveautés que sont les grandes lignes de la politique gouvernementale et le plan financier (1967, 1972, 1978).

Arnold Waeber défend une révision complète de la loi sur les impôts cantonaux (1972), qui subit d’autres révisions par la suite, notamment en 1980. Cette loi apporte des nouveautés concernant l’imposition de la femme mariée. Elle allège l’imposition des petits revenus et augmente les déductions sociales. Elle introduit un impôt minimal et revoit l’imposition des sociétés de participation et des sociétés de siège. Arnold Waeber souligne qu’« une loi sur les impôts doit mettre à disposition de l'État et des communes les moyens nécessaires pour remplir leurs tâches et couvrir leurs dépenses » (). Le , citant l’empereur romain Tibère à propos des contribuables, il souligne qu’« un bon berger tond ses moutons, mais ne leur enlève pas la peau ». Il présente une loi sur la valeur officielle des immeubles qui est rejetée par le peuple (1975). En 1975, il fait adopter la loi sur le statut du personnel de l’État et la loi sur la Caisse de prévoyance du personnel de l'État. Il défend aussi une loi sur les droits d’enregistrement (1979). Il défend l’augmentation du capital de dotation de la BEF à plusieurs reprises.

Arnold Waeber doit œuvrer dans un contexte difficile, marqué par un fort endettement (la dette passant de 400 millions dans les années 1960 à 730 millions en 1981). Les dépenses qui avoisinaient 200 millions au moment de son entrée en fonction s’élèvent à quelque 700 millions à la fin de son dernier mandat.

Il est confronté à l’affaire du Service des contributions en 1971, subissant les attaques du PS et du PICS. Une commission d’experts innocente le chef du service Hubert Seydoux, mais Arnold Waeber n’en procède pas moins à une réorganisation de ce service. À son initiative, un système de contrôle budgétaire est introduit. Il est en fonction au moment de l’amnistie fiscale de 1969. C’était une voix écoutée au sein de la Conférence des directeurs cantonaux des finances.

Il préside également la Banque de l’État de Fribourg et appartient au Conseil de la Banque nationale suisse.

Il échoue dans sa tentative d’élection au Conseil des États en 1979, qui voit l’élection du socialiste Otto Piller, alors que l’autre siège est conquis par Pierre Dreyer (PDC). Sportivement, il félicite par lettre le vainqueur et lui souhaite bonne chance dans l’accomplissement de son mandat. Au moment de quitter le gouvernement, le président du Grand Conseil Édouard Gremaud relève dans l’éloge qu’il prononça « qu’il fut un moment abattu, mais toujours debout ». Lui répondant, Arnold Waeber cita Friedrich Rückert : « Füge dich der Zeit, erfülle deinen Platz und räum ihn getrost, es fehlt nicht an Ersatz. »

Arnold Waeber était petit et trapu. Il excellait comme chasseur et se plaisait dans la nature. C’était un amateur de poésie allemande et un admirateur de l'État prussien. Homme plein d’humour, il se plaisait à raconter d’innombrables « witz ». Il était la parfaite incarnation de l’esprit singinois. Il savait élever le débat, mais n’admettait pas des atteintes à la dignité du gouvernement. C’est ainsi qu’il protesta contre l’utilisation du terme « machin » par un ancien président du Grand Conseil pour qualifier le Conseil d'État (séance du ). Il fut président du Conseil d'État en 1972 et 1978. Il est capitaine à l'armée.

Les obsèques de ce magistrat profilé eurent lieu à Tavel en présence de Mgr Pierre Mamie, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg.

Après la fin de ses fonctions gouvernementales, il appartint à plusieurs Conseils d’administration : Ateliers de construction mécaniques de Vevey, Liebherr à Bulle, Freiburger Nachrichten, Régie de Fribourg, Entreprises électriques fribourgeoises et la compagnie de chemin de fer GFM (Gruyère-Fribourg-Morat). Il siège également de la organes des salines suisses du Rhin et de la caisse-maladie Concordia. Sa fin est tragique: il meurt d’une crise cardiaque dans un accident de voiture entre Tavel et Mariahilf, alors qu’il se rendait, semble-t-il, chez son médecin.

Sources

  • Georges Andrey, John Clerc, Jean-Pierre Dorand et Nicolas Gex, Le Conseil d’Etat fribourgeois : 1848-2011 : son histoire, son organisation, ses membres, Fribourg, Éditions La Sarine, (ISBN 978-2-88355-153-4)
  • Les élections fribourgeoises de 1976 : Ces hommes et femmes que nous avons élus, Fribourg 1977, annuaire officiel du canton de Fribourg, Chronique fribourgeoise. 1988
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