Armes de destruction massive en Syrie

La Syrie est présumée avoir recherché et produit des armes de destruction massive depuis 1979[1]. La Syrie est signataire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).

Le , la Syrie admet posséder un stock d'armes chimiques dont elle revendique l'utilisation potentielle uniquement en cas d'attaque de pays étrangers[2]. Durant la guerre civile syrienne, les forces armées ont reconduit des essais d'armes chimiques dans une base près d'Alep[3],[4].

Les armes chimiques ont toujours été un point de discussion entre le gouvernement syrien et la communauté internationale, et une éventuelle intervention militaire conduirait à l'utilisation de telles armes par l'armée syrienne.

Complexes de fabrication d'armes chimiques

Selon L'Espresso, le premier pays à fournir des armes chimiques à la Syrie a été l'Égypte, pour du gaz moutarde à partir de 1973[5]. Au début des années 1980, des entreprises pharmaceutiques françaises auraient exporté en Syrie des produits à double usage contenant du sarin[5],[6]. Selon un rapport de l'ONG Globalsecurity, la plus grande part de l'arsenal chimique et biologique syrien a été fourni par « de grandes sociétés de courtage en produits chimiques installées aux Pays-Bas, en Suisse, en France, en Autriche et en Allemagne »[6],[7],[8].

La Syrie disposerait de cinq sites de fabrication d'armes chimiques en 2013 :

En septembre 2013, la Syrie adhère à la Convention sur l'interdiction des armes chimiques.

Début janvier 2014, l'arsenal chimique du camp gouvernemental est mis sous séquestre et les équipements de production détruits sous la supervision de l'OIAC[9].

Le 17 juin 2014, à deux semaines du délai fixé (30 juin), l'OIAC fait le bilan du programme de neutralisation de l'arsenal chimique du camp gouvernemental, mené en coordination avec l'ONU. L'organisation estime que 8 % des armes chimiques restent à déplacer pour entamer leur processus de destruction. Les agents toxiques ont été conditionnés et rassemblés sur un même site mais ne peuvent être évacués pour des raisons de sécurité, selon les autorités syriennes[10]. Le gouvernement syrien a accepté la méthode proposée pour le démantèlement de 12 sites de surface utilisés pour la production. Les échanges se poursuivent concernant la destruction des sites souterrains[11]

En aout 2014, l'arsenal chimique syrien déclaré (plus de 1300 tonnes de produits) est officiellement détruit, mais des doutes subsistent quant à la véracité des déclarations du régime syrien au sujet de l’ampleur de ses stocks d’armes chimiques[12],[13].

En avril 2018 des attaques chimiques attribuées au régime syrien tuent une quarantaine de personnes dont des femmes et des enfants dans la ville de Douma[14].

Armes biologiques

La Syrie aurait notamment réalisé des recherches sur l'anthrax, sur la peste, la tularémie, la toxine botulique, la variole, l'aflatoxine, le choléra et la ricine. Les Russes auraient notamment apporté une aide à la Syrie sur l'installation d'anthrax dans des ogives.

Programme nucléaire

Réacteur nucléaire syrien en construction.

La Syrie est membre du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) mais maintient un programme nucléaire civil, qui serait en réalité utilisé à des fins militaires.

Le , lors d'Opération Orchard, Israël bombarde un site en Syrie où seraient implanté un réacteur à eau lourde devant servir à la production de plutonium militaire , tuant 10 ingénieurs nord-coréens [15],[16].

Annexes

Sources

Notes et références

  1. (en) Nuclear Weapons Programs - Syria, GlobalSecurity.org
  2. (en) Syria Threatens Chemical Attack on Foreign Force, The New York Times, 23 juillet 2012
  3. (en) Syria Tested Chemical Weapons Systems, Witnesses Say, Spiegel.de, 17 décembre 2012
  4. (en) Report: Syria tested chemical weapons delivery systems in August, Haaretz, 17 septembre 2012
  5. (it) Gigi Riva, « Chi ha armato il tiranno Assad », L'Espresso, (lire en ligne) :
    « L'Egitto fu il primo a fornire, a partire dal 1973, quantità di iprite o gas mostarda [...] Il salto di qualità ci sarebbe stato solo pochi anni dopo, grazie all'aiuto di alcune aziende farmaceutiche francesi che hanno esportato materiali "dual use" contenenti il sarin. »
  6. (en) « Syria's Chemical Weapons Program Built With Outside Help To Counter Israel », Reuters, (lire en ligne) :
    « The bulk of chemical and biological weapons production technology came from "large chemical brokerage houses in Holland, Switzerland, France, Austria and Germany," said GlobalSecurity, a security information provider. »
  7. (en) Robert Tilford, « Could Syrian Chemical weapons fall into the hands of al-Qaeda? », The Examiner, (lire en ligne)
  8. (en)« Chemical Weapons - Syria », GlobalSecurity, (consulté le )
  9. Syrie : où en est la destruction des armes chimiques ?, Le Monde — AFP, 5 février 2014.
  10. L'OIAC confirme l'utilisation d'armes chimiques en Syrie, Le Monde, 18 juin 2014.
  11. 8% of Syrian Chemicals Still Remain to be Removed; Fact-Finding Mission in Syria; Some Progress on Syrian Production Facilities, Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, 17 juin 2014.
  12. « L'arsenal chimique syrien officiellement détruit », sur www.la-croix.com
  13. « «Damas a soit gardé des barils de sarin, soit relancé une production à petite échelle» », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  14. « Attaque chimique à Douma : le « faisceau de preuves » qui accusent le régime syrien », sur Le Monde= 17 avril 2018
  15. Maxime Perez, « Secret d’histoire : comment Israël a privé Bachar de la bombe nucléaire », sur Jeune Afrique, (consulté le ).
  16. (en) N. Koreans Taped At Syrian Reactor, The Washington Post, 24 avril 2008

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