Arhat

Dans le bouddhisme theravâda, arhat ou arhant (terme sanskrit ; en pâli: arahant, chinois simplifié : 阿罗汉 ; chinois traditionnel : 阿羅漢 ; pinyin : āluóhàn ou plus couramment 罗汉 / 羅漢, luóhàn, coréen : hangeul : 아라한 (hanja : 阿羅漢, romanisation révisée : arahan) ; japonais rakan (羅漢)) ou Ougu (應供) ; tibétain : དགྲ་བཅོམ་པ།, Wylie : dgra bcom pa, THL : Drachompa, désigne le dernier échelon de la sagesse. Celui qui y est parvenu est un arhat.

Le Bouddha Chakyamuni accompagné par Maudgalyâyana et Saripoutta (deux disciples et arhat), thangka tibétain du XVIIIe siècle, musée national de Varsovie.

Étymologie

En sanskrit, le terme arhat est le participe présent du verbe arh-, « mériter ». C'est donc proprement un « méritant ».

Une étymologie populaire veut en faire un mot composé de ari-, « ennemi » et de la racine han-, « tuer ». Ce serait alors « (celui qui a) vaincu l'ennemi », c'est-à-dire ici la cupidité, la colère et les illusions, l'ignorance. Cette étymologie a posteriori s'explique par une confusion possible avec un autre terme sanskrit, arihan-, qui est bien composé de ari- et han-.

Dans le bouddhisme

Dans les anciens textes indiens et dans le bouddhisme theravâda, l'état d'arhant est le but final de la pratique bouddhique : l'atteinte du nirvāna, ce qui signifie l'élimination des afflictions, la fin des renaissances dans le monde de la souffrance saṃsāra et l'accession à l'état « où il ne reste rien à apprendre ».

C'est la quatrième et dernière étape du śrāvaka, le disciple du bouddhisme theravâda. Selon certaines interprétations, il existe une différence entre un arhat et un bouddha en ce que l'arhat a atteint l'Éveil à la suite d'un enseignement, alors qu'un bouddha l'a atteint par lui-même.

Dans les textes du bouddhisme mahâyâna, l'idéal de l'arhat est délaissé au profit de celui de bodhisattva considéré comme plus altruiste et plus accessible aux laïcs. Il est en quelque sorte un état intermédiaire, étape sur la voie du parfait éveil.

Le terme arhat est aussi une des dix épithètes du Bouddha et par conséquent dans certains textes, il sert à désigner Bouddha lui-même.

Représentation dans les différents pays bouddhistes

Chine

En Chine, la représentation la plus populaire d'Arhat, appelé Luohan en chinois, est sous la forme du personnage de Budai, tout en rondeur, avec un grand sourire (lui valant en occident le surnom de bouddha riant). Il existe en réalité 18 Luohan dans la culture bouddhiste chinoise, mais Budai en est le plus populaire.

Le Temple Hualin de Canton (Guangzhou) 华林寺 (广州) (zh), Hualin Temple (Guangzhou) (en) comporte une « Porte de la droiture des 500 arhats ».

Corée

Représentation d'un arhat. Rouleau japonais suspendu: encre, couleur et or sur soie, réalisée par Ryōzen[1].

Inde

Sculpture en bois représentant un arhat (sage bouddhiste). Pagode Quan Âm, quartier Cholon à Hô Chi Minh-Ville

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Japon

Rakan était, dit la tradition, le seul disciple de Bouddha qui, n'ayant pas atteint la perfection, ne put jamais se consoler de la mort du maître et pleura sans cesse. Il est l'objet d'une grande vénération. Dans une grotte du temple sôtô Tôkô-ji (île de Kyushu), pas moins de 500 statues représentent le célèbre moine dans des attitudes différentes. On en trouve 1 200 au temple Otagi Nenbutsu-ji à Kyoto.


Notes et références

  1. Il s'agit du peintre, fin XIIIe milieu XIVe siècle, à ne pas confondre avec le moine poète Ryōzen ayant vécu trois siècles plus tôt.
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