Architecture de la Grèce antique

L’architecture de la Grèce antique a exercé une influence considérable dans l'histoire de l'art occidental. Elle est principalement connue par ses temples et ses théâtres.

Le Parthénon.

Histoire

L'architecture se développa en Grèce à la fin de la période mycénienne (du XIIe jusqu'au VIIe siècle av. J.-C.). Cependant ces constructions étaient en murs de briques et en colonnes en bois, ce qui explique qu'il n'en reste rien à part quelques bases, tel l'édifice de Lefkandi ; c'est à l'époque archaïque (au début du VIe siècle) que les matières légères furent remplacées par de la pierre ou du marbre. La plus grande partie des connaissances sur l'architecture grecque provient des quelques restes de constructions des époques classique, hellénistique ou romaine — puisque l'architecture romaine a beaucoup copié celle de la Grèce et qu'il n'y a presque pas de sources écrites sur l'architecture plus ancienne ou sur la description de bâtiments. Les temples sont les seules constructions qui ont survécu en nombre[1].

L'architecture, comme la peinture et la sculpture, n'était pas considérée comme un art au sens moderne par les Grecs anciens. L'architecte était un artisan, employé par l'État ou un riche client privé. Il n'y avait pas de distinction entre l'architecte et l'entrepreneur. L'architecte faisait les plans du bâtiment, engageait les travailleurs et les artisans pour le construire et il était responsable aussi bien du budget que des délais de livraison. Il n'avait pas le statut élevé qu'ont les architectes de nos jours. Les noms des architectes ne sont même pas connus avant le Ve siècle av. J.-C. Un architecte comme Ictinos, qui a dessiné le Parthénon, qui serait considéré aujourd'hui comme un génie, fut considéré toute sa vie comme un très bon artisan, pas plus.

Le style typique des constructions grecques est très connu grâce à quelques vestiges comme le Parthénon et plus encore grâce aux bâtiments romains construits en partie sur des modèles grecs, comme le Panthéon à Rome. Le bâtiment était souvent soit un cube, soit un parallélépipède, fait en pierre à chaux, abondante en Grèce, qui était coupée en larges blocs avant d'être utilisée. Le marbre était un matériau assez cher en Grèce : les marbres de bonne qualité venaient principalement du mont Pentélique en Attique ou de quelques îles comme Paros et leur transport en gros blocs était difficile. Il était utilisé pour les sculptures décoratives, mais pas pour les structures, sauf pour la plupart des grands bâtiments de l'ère classique.

Édifices

Élévation d'un temple.

Les temples étaient souvent flanqués d'une colonnade (rangée de colonnes) soit sur deux, soit sur quatre côtés. C'est le cas du Parthénon. Parfois, les bâtiments cubiques avaient à l'entrée un portique, comme plus tard au Panthéon. Les Grecs connaissaient le principe de l'arche de maçonnerie mais l'utilisaient peu, car ils ne posaient peu de dômes sur leurs bâtiments ; ces raffinements furent laissés aux Romains. Les Grecs couvraient leurs bâtiments avec des poutres en bois couvertes de tuiles de terre cuite (ou parfois de marbre).

La faible hauteur des toits grecs produisait une forme triangulaire à chaque extrémité des bâtiments, le fronton, qui était souvent orné de sculptures. Sur les côtés du bâtiment, entre le haut des colonnes et le toit, se trouvait une rangée de blocs appelée actuellement entablure dont les surfaces apparentes portaient souvent des sculptures appelées frises, qui alternaient des métopes et des triglyphes (pour l'ordre dorique) ou étaient continues (pour l'ordre ionique). Aucun des bâtiments grecs n'a conservé intactes ces sculptures, mais on peut les voir sur des copies modernes de temples grecs comme à l'Académie nationale grecque à Athènes.

Le temple était la forme la plus commune et la plus connue des formes d'architecture grecque. Le temple n'avait pas les mêmes fonctions que les églises actuelles. Certains temples abritaient l'autel d'un dieu ou d'une déesse, qui leur était dédié, mais beaucoup d'autres avaient d'autres fonctions. Certains temples servaient d'abri pour le trésor associé au culte d'un dieu (comme une statue de ce dieu) et ils accueillaient aussi les offrandes des croyants. La partie intérieure du temple (la cella) servait également de chambre forte et de dépôt.

D'autres formes communes d'architecture utilisées par les Grecs sont le tholos, un bâtiment circulaire comme le très connu tholos de Delphes qui était réservés à des cérémonies religieuses ; le propylée ou porche, qui entourait les entrées des temples ou des sanctuaires (le plus connu est sur l'Acropole à Athènes) et la stoa (portique), un hall long et étroit avec une colonnade ouverte d'un côté, qui servait à abriter des boutiques sur l'Agora (centre commercial) des cités grecques. Un portique entièrement restauré se trouve à Athènes : la Stoa d'Attale.

Chaque cité grecque, quelle que soit sa taille, avait une palaistra (palestre) ou un gymnasion (gymnase). Il s'agissait d'espaces fermés, mais à ciel ouvert, entourés de colonnes, utilisés pour l'entraînement et les compétitions athlétiques : ils étaient le lieu de réunion des citoyens hommes. Les cités grecques avaient également besoin d'au moins un Bouleutérion ou chambre du conseil, un grand bâtiment carré qui servait à la fois de lieu de réunion pour le conseil (la Boulè) et de palais de justice. Comme les Grecs ne construisaient pas d'arches ou de dômes, ils ne pouvaient pas ériger de grandes pièces supportant des toits : le Bouleutérion avait donc des rangées de colonnes à l'intérieur pour soutenir le toit. Il ne reste pas de vestiges de ces bâtiments.

Enfin, chaque cité grecque avait un théâtre. Il était utilisé à la fois pour les réunions publiques et pour les représentations théâtrales. Ces représentations étaient à l'origine des cérémonies religieuses ; elles devinrent ensuite la forme la plus appréciée de la culture grecque vers le VIe siècle av. J.-C. (cf. théâtre grec antique). Le théâtre était souvent construit sur une colline à l'extérieur de la cité et possédait des rangées de gradins en forme de demi-cercle disposés autour d'une aire centrale, l'orchestre. Derrière l'orchestre, se trouvait un bâtiment appelé la σκηνή / skênê (qui a donné le mot « scène », qui servait d'entrepôt, de vestiaire mais aussi de toile de fond pour la représentation se déroulant dans l'orchestre. Quelques théâtres grecs ont survécu jusqu'à nos jours, le plus connu étant celui d'Épidaure.

Principaux styles

Il y avait deux principaux styles (appelés ordres) dans l'architecture grecque : le dorique et l'ionique. Ces noms étaient utilisés par les Grecs eux-mêmes et reflétaient leur croyance selon laquelle les styles venaient des peuples grecs anciens appelés les Doriens et les Ioniens — même si cela est peu probable. Le style dorique était principalement utilisé en Grèce puis s'étendit jusqu'à l'Italie. Le style ionique était employé dans les cités de l'Ionie (actuellement les côtes Ouest de la Turquie) et certaines îles de la mer Égée. Le style dorique était plus conventionnel et austère, le style ionique plus décoratif et créatif. Le style corinthien, plus ornementé, fut une évolution tardive du style ionique. Ces styles sont bien connus à travers les trois formes de chapiteaux surplombant les colonnes, mais il se reconnaît aussi dans les éléments architecturaux et décoratifs des bâtiments (voir Ordre architectural).

La plupart des bâtiments restants de la Grèce antique, comme le Temple d'Héphaïstos à Athènes, sont doriques. Le temple d'Héra à Samos (570 av J.C.) est l'une des premières manifestations du ionique, tout comme le temple d'Artémis à Ephèse, tout proche mais un peu plus tardif (570-560 av J.C.). Le Parthénon est l'un des rares bâtiments à mélanger les deux styles: il comporte, notamment, une frise constituées de triglyphes et de métopes (dorique) ainsi qu'une frise sculptées en bandeau continu (ionique). L'ordre ionique est devenu dominant à la période hellénistique, car son style décoratif convenait mieux à l'esthétique de cette période que l'austère dorique. Certains des plus beaux vestiges de la période hellénistique comme la Bibliothèque de Celsus, peuvent être admirés en Turquie, dans des cités comme Éphèse ou Pergame. Mais, d'une des plus grandes cités de l'époque hellénistique, Alexandrie en Égypte, il ne reste pratiquement rien.

Notes et références

  1. Jean-Nicolas Corvisier, Les Grecs à la période archaïque (milieu du IXe siècle à 478 av. J.-C.), Ellipses, , p. 6

Voir aussi

Articles connexes

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