Antras (Gers)

Antras est une commune française située dans le département du Gers en région Occitanie.

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Antras
Administration
Pays France
Région Occitanie
Département Gers
Arrondissement Auch
Intercommunalité Communauté d'agglomération Grand Auch Cœur de Gascogne
Maire
Mandat
Olivier Souard
2020-2026
Code postal 32360
Code commune 32003
Démographie
Gentilé Antrassiens
Population
municipale
47 hab. (2018 )
Densité 7,1 hab./km2
Géographie
Coordonnées 43° 43′ 49″ nord, 0° 26′ 55″ est
Altitude 218 m
Min. 125 m
Max. 251 m
Superficie 6,59 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Auch
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de la Gascogne-Auscitaine
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : région Occitanie
Antras
Géolocalisation sur la carte : Gers
Antras
Géolocalisation sur la carte : France
Antras
Géolocalisation sur la carte : France
Antras

    Géographie

    Localisation

    La commune d'Antras se situe au centre du canton de Jegun dans l'arrondissement d'Auch, à 4 km de Jegun et à 17 km d'Auch[1].

    Situation d'Antras.

    Communes limitrophes

    Communes limitrophes d’Antras[2]
    Jegun
    Biran Saint-Lary
    Ordan-Larroque

    Géologie et relief

    Le relief est vallonné, depuis le plissement éocène qui a formé les Pyrénées. L'orogenèse s'est faite par la rencontre de la plaque ibérique remontant vers le nord et de la plaque eurasienne. De ce fait, le plissement des collines suit un axe est-ouest.
    La terre de la commune est de marne argileuse, constitué de molasse.

    Antras se situe en zone de sismicité 1 (sismicité très faible)[3].

    Hydrographie

    La commune est située sur la rivière Auloue, dans le bassin de la Baïse (inondations de 1977 en Gascogne).

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat du Bassin du Sud-Ouest », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[4]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[5].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[6]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[4]

    • Moyenne annuelle de température : 13,1 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 1,9 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 8,3 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 1] : 15,3 °C
    • Cumuls annuels de précipitation : 745 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 9,4 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 6,2 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Beaucaire », sur la commune de Beaucaire, mise en service en 1973[9] et qui se trouve à 13 km à vol d'oiseau[10],[Note 2], où la température moyenne annuelle est de 13,5 °C et la hauteur de précipitations de 777,8 mm pour la période 1981-2010[11]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Auch », sur la commune d'Auch, mise en service en 1985 et à 14 km[12], la température moyenne annuelle évolue de 13,1 °C pour 1981-2010[13] à 13,5 °C pour 1991-2020[14].

    Voies de communication et transports

    La route départementale D 150 traverse la partie centrale de la commune du nord au sud, en provenance de Jegun et en direction d'Ordan-Larroque.

    Urbanisme

    Typologie

    Antras est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 3],[15],[16],[17].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Auch, dont elle est une commune de la couronne[Note 4]. Cette aire, qui regroupe 112 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[18],[19].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (100 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (53,3 %), zones agricoles hétérogènes (46,7 %)[20].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Habitat

    Nombre de maisons anciennes ont été construites au début du XIXe siècle, ce sont des fermes ou des dépendances agricoles qui sont éparpillées sur tout le territoire de la commune. Le document ci-dessous (source : DGI) recense les différentes constructions et leur date d'édification.

    Les matériaux les plus communs étaient trouvés sur place : pierre calcaire que l'on pouvait extraire des carrières ouvertes à proximité du Gay, tuile canal des tuileries voisines (Jegun, Vic Fezensac). Les pièces maîtresses des charpentes étaient en ormeau, la volige en châtaignier refendue à la hache - arbres eux aussi disponibles sur place.
    Une maison de maître était souvent à double corps. Elle comprenait l'habitat sur deux étages, une grange et un puits. Les métairies étaient à simple corps et de terre battue : au sol était l'étable pour le bétail (cochons, vaches, poules, éventuellement un cheval) et leur chaleur réchauffait l'étage supérieur où logeaient les employés. Ceux-ci dormaient sur une paillasse et connaissaient la dure vie des champs.
    Avec les moyens de transports modernes, les matériaux de construction ne sont plus dépendants des ressources locales. Ainsi les maisons modernes sont construites selon les standards du béton, du parpaing et des briques ; elles sont le plus souvent crépies de blanc ou de beige.
    Les meubles anciens se transmettaient de génération en génération et traversaient les décennies, si ce n'est les siècles pour les plus robustes.

    Toponymie

    Le nom de la commune en occitan gascon est Antràs[21].

    Antres du Cluzets

    L'abbé Tournier écrit en 1909 : « Selon toute probabilité, les Antres du Cluzets ont fourni le nom à la localité. En effet, trois grottes contiguës sont pratiquées dans les rochers (...). ». Ces grottes subsistent aujourd'hui. Il poursuit : « La légende, encore vivace, prétend que ces grottes étaient le refuge d'une colonie de nains très méchants ; d'autres croient à une bergerie ; plusieurs pensent à un repaire de brigands. » - ce qui reste du domaine de la légende.
    Ces antres restent un point important pour la commune d'Antras, bien qu'aujourd'hui leur fragilité et les risques d'éboulement aient conduit à délaisser le site. La nature reprend ses droits et les arbres et fourrés profonds rendent l'accès aux antres difficile.

    Napoléon

    La commune d'Antras porte, dans sa toponymie, plusieurs sites en relation avec Napoléon et les victoires françaises de ce temps, Marengo par exemple. L'église de Saint-Martin a, par ailleurs, été érigée sur un monument ancien célébrant saint Napoléon.

    Le Biot

    La ruine du Biot, au-dessus du Gay, était située sur l'ancien chemin qui menait du village d'Antras à Jegun. Biot signifie chemin en gascon ; il dérive de via, la voie en latin.

    Histoire

    Seigneuries

    D'après l'histoire d'Antras de l'Abbé Tournier, il y avait jadis deux salles nobles sur le territoire d'Antras : la salle vieille du Pouy et la seigneurie d'Antras - la seconde étant postérieure à la première de plus de deux siècles.
    Des archives témoignent de la reconnaissance royale des deux seigneuries, qui avaient droit à des privilèges sur les territoires et foyers dominés.

    Électricité

    L'électrification remonte à 1930 pour le village, rapidement suivi par le reste de la commune. Un des hameaux de la commune n'a connu l'électricité qu'en 1958 car les plus anciens croyaient que l'électricité attirerait la foudre et les horreurs du ciel.
    Le village dispose depuis la décennie 1990 d'un éclairage public en son centre et autour de la mairie ; les câbles étant, en 2010, sur le point d'être enterrés.

    Eau

    La principale source est encore aujourd'hui située près de la mairie. Bien que nombre de maisons avaient leur propre puits, les Antrassiens allaient chercher l'eau à la source à l'aide d'une citerne tractée par un cheval, ou avec des seaux, et ce jusqu'au milieu du XXe siècle. Dans les années 1960 plusieurs fermes sont équipées de pompes à eau électriques pour puiser l'eau des sources naturelles et compléter l'eau potable des puits par une eau plus abondante pour les bêtes et le ménage - surtout durant l'été. Enfin, l'adduction d'eau potable est organisée pour tous au tournant des années 1970.
    Avant l'eau courante et les machines à laver le linge, les fermes possédaient souvent deux mares, l'une pour abreuver le bétail, l'autre pour laver le linge. Elles étaient de simples fosses remplies par l'eau de pluie.

    Histoire de l'institution communale : juridiction et territoire

    En 1742, Louis XV approuve l'arrêt de séparation qui fait d'Antras une communauté indépendante, « avec consuls, collecteurs, budget et administration propres ». La communauté sort de la juridiction de Jegun.
    L'abbé Tournier décrit le fonctionnement de la nouvelle juridiction : chaque année un conseil se réunit sous le vieil ormeau communal (la mairie n'a pas encore été construite). Il assemble les hommes les plus sains et les notables de la communauté. On élit deux représentants (dits consuls) au-delà de l'Auloue et deux en deçà, soit quatre au total. D'après l'abbé Tournier, « Les familles qui occupèrent le plus fréquemment ces fonctions sont les Gay, Peyregay-Darroux et Bordes. » La commune ne garde plus trace de « l'ormeau communal », essence d'arbre autrefois fréquente dans les alentours et aujourd'hui nettement diminuée à la suite d'une maladie dans les années 1980.
    Le , le territoire d'Antras est disjoint de celui de Jegun. Un arpenteur fut dépêché pour prendre les mesures du nouveau territoire indépendant.

    Politique et administration

    Administration municipale

    La mairie a été hébergée par le presbytère, puis elle a été placée au sein de l'école communale. Les archives municipales ont été perdues à la fin du XXe siècle. Une nouvelle mairie et une salle des fêtes ont été construites en 1998.[réf. nécessaire]

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1792 1829 Guillaume Bergès    
    1829 1831 Jean Léon Bergès    
    1831 1833 Blaise Carrère    
    1833 1847 Guillaume Maurens    
    1847 1849 Jean Branet    
    1849 1851 Jean Mesplès    
    1851 1867 Jean Branet    
    1867 1870 Jean-Louis Branet    
    1871 1871 Martin Arqué    
    1871 1878 Jean-Louis Branet    
    1879 1892 Ambroise Bergès    
    1892 1899 Jean-Valentin Libespère    
    1899 1900 Moïse Pugens    
    1900  ? Ambroise Bergès    
    1919 1953 Cyprien Rozis    
    1953 1983 Gabriel Rozis    
    1983 2014 Marie-Catherine Duran[22] DVG  
    2014 En cours Olivier Souard DVD Retraité
    Les données manquantes sont à compléter.

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[24].

    En 2018, la commune comptait 47 habitants[Note 5], en diminution de 7,84 % par rapport à 2013 (Gers : +0,53 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1841 1846 1851 1856
    168174186205284299222211209
    1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
    203178161167164164138125129
    1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    135128119120122112958693
    1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016 2018
    864955515861544847
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[25] puis Insee à partir de 2006[26].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    L'évolution de la population d'Antras est exemplaire : après les siècles de prospérité agricole, l'exode rural vide les campagnes au XIXe siècle. Les Antrassiens quittent leurs terres pour aller chercher emploi dans les villes industrielles naissantes. Au XXe siècle, la population connaît un renouveau avec l'automobile qui permet aux rurbains d'habiter à Antras et aller à leur emploi à Auch. Les résidences secondaires donnent un nouveau souffle à la vie rurale du village (en 2006, sur 31 résidences, 6 sont secondaires).

    La population était beaucoup plus dense au XIXe siècle - et nombre de maisons datent de cette période. Trois générations vivaient sous le même toit, avec des enfants plus nombreux (une famille de neuf enfants était commune avant la transition démographique, natalité et mortalité étant plus élevées qu'aujourd'hui). La population antrassienne est âgé de 49 ans en moyenne (2006).

    Immigration

    La France ayant été saignée par la Première Guerre mondiale, des familles italiennes et polonaises furent appelées pour repeupler les campagnes et travailler aux champs. Deux noms de famille attestent encore dans la commune de cette immigration chiche et précoce.
    Les années 1956-1962 voient l'indépendance du Maroc, de la Tunisie et de l'Algérie. Ces années sont marquées par l'arrivée des pieds-noirs, c'est-à-dire des français, d'origine européenne, installés en Afrique du Nord jusqu'à l'époque de l'indépendance. Ils participent de plein à la mécanisation de l'agriculture d'Antras et dynamisent l'économie rurale.
    Plusieurs familles anglaises achètent, dès les années 1990, des propriétés de la commune, attirés par le soleil et des prix moins élevés que dans l'île de Grande Bretagne, très densément peuplée.

    Enseignement

    L'ancienne école, remontant au XIXe siècle, a été fermée en 1971 alors qu'elle oscillait entre 11 et 18 enfants de 1956 à 1963. En 1976, elle servit à héberger la mairie. Elle est aujourd'hui un lieu de résidence.
    Les enfants venaient autrefois à pied des collines voisines jusqu'à l'ancienne école. On y apprenait le calcul, l'écriture et la lecture, l'histoire et la géographie sous l'autorité d'un seul instituteur. Très rares étaient ceux qui partaient pour la pension au collège d'Auch.
    Lors de la fermeture de l'école en 1971, un ramassage scolaire motorisé vers l'école primaire de Jegun et les collèges et lycée d'Auch fut institué.

    Manifestations culturelles et festivités

    • Ancienne fête patronale : [27] ;
    • Fête des battages à l'ancienne : fin juillet[28].

    Sports

    La commune compte deux sociétés de chasse, qui contribuent à maintenir l'équilibre écologique.

    Cultes

    La religion majoritaire est le catholicisme.
    La fréquentation de l'église Saint-Martin va en diminuant : le manque de prêtres a poussé à un regroupement avec d'autres paroisses : Biran, Jegun, Lavardens... Par le passé, le denier du culte permettait un meilleur entretien de l'église et la majorité de la population antrassienne allait à la messe du dimanche - un habitant du village était désigné pour sonner les cloches. Aujourd'hui les cloches ne retentissent que pour la messe annuelle ou les enterrements et grandes cérémonies.

    Économie

    Secteur primaire

    Au début du XXe siècle, le village de Gascogne est essentiellement agricole : selon l'abbé Tournier « on y produit du blé, de l'avoine, de l'orge, du seigle, du lin, des pommes de terre. La vigne y est prospère et les eaux-de-vie vieilles, principalement sur le versant occidental de l'Auloue, font bonne figure parmi les crus du Haut-Armagnac ».
    En 1909, la population est avant tout composée « d'agriculteurs qui se livrent à l'élevage du cheval et des bêtes à cornes. Les apiculteurs sont rares ».

    Il n'y a plus de vigne sur le territoire de la commune depuis 1988. L'agriculture, bien que tendant à la spécialisation et à l'exploitation extensive, reste variée et sur de petites parcelles.

    En 2010, il ne reste plus que cinq familles d'agriculteurs sur l'ensemble de la commune (le recensement agricole de 2000 comptabilise une taille moyenne d'une centaine d'hectares par exploitation). Les agriculteurs font essentiellement de la culture, l'élevage n'étant plus le fait que d'une seule exploitation agricole : les normes européennes rendent difficile le maintien de l'élevage sur de petites propriétés - notamment pour le lait qui a disparu du fait des exigences sanitaires élevées. Avec l'abandon de l'élevage, les cultures destinées au fourrage pour les bêtes (orge, avoine) sont elles aussi délaissées.

    La période de l'après-guerre a été marquée par la mécanisation des campagnes et l'utilisation des engrais et pesticides. Les premiers tracteurs sont achetés par les exploitations les plus riches, des entrepreneurs louent leur force de traction aux autres exploitants. Le paysage est transformé puisque l'on abat les haies pour des champs plus larges où peut s'utiliser toute la puissance mécanique. Les terres en pentes, autrefois laissées aux vignes, peuvent être labourées par la machine. Les négociants en vin ou en céréales sont remplacés par les coopératives agricoles qui rassemblent et écoulent le grain.
    Dans le Gers, l'électronique complète aujourd'hui la mécanique agricole : guidage par satellite de moissonneuses climatisées, informations sur les prévisions météo et les prix des marchés, données heure après heure grâce aux connexions Internet.

    Secteur secondaire

    L'abbé Tournier écrit que l'on comptait « jadis des presseurs d'huile, des peigneurs de laine, des ticiers de lin, des tailleurs, des maçons, des chirurgiens, des meuniers » (il reste aujourd'hui plusieurs ruines de moulin à vent et à eau sur le territoire de la commune).
    Le nombre de métiers artisanaux a fortement diminué : au cœur du village un tailleur et un épicier sont restés actifs jusqu'au début du XXe siècle. L'épicier faisait le tour des habitations de la commune avec son cheval. Le meunier du moulin à eau est resté en activité jusqu'à la même période, chacun apportait sa farine pour qu'elle soit moulue et cuisait alors le pain chez lui, dans les fours à pain qui subsistent, inusités, dans nombre de bâtisses. À partir des années 1950, le boulanger est le premier Antrassien à se déplacer en voiture pour livrer le pain. Au début des années 2000, la fabrique du pain « à l'ancienne » est devenue une fantaisie culinaire individuelle, facilitée par les robots ménagers de grande distribution.
    La ville de Jegun a fourni tout au long du XXe siècle des services artisanaux que ne possédait plus le village d'Antras : charron pour fabriquer ou réparer les charrues qui allaient aux champs, forgeron pour réparer les herses ou socs, maréchal-ferrant pour les vaches et bœufs qui travaillaient, médecin, pharmacien, épicier, buraliste (journal La Nouvelle République), cordonnier...

    Culture locale et patrimoine

    Église Saint-Martin

    La commune d'Antras était autrefois partagée par deux paroisses : la paroisse du Pouy (église du XIe siècle dont il ne reste que des ruines) et la paroisse Saint-Martin. Aujourd'hui, seule l'église Saint-Martin subsiste. Elle est placée au centre de la commune, non loin de la mairie, où elle est indiquée par une croix en pierre.
    Un premier édifice avait été élevé vers l'an 1000, il fut un temps dédié à saint Napoléon (Cf. Églises et chapelles du canton de Jegun). Il tombait de vétusté quand, en 1872, l'église actuelle de Saint Martin a été érigée sur le même site. À l'époque, un vif débat anima la commune pour savoir s'il fallait déplacer l'église pour la rapprocher du Gay. Il fut convenu que le monument religieux demeurerait là où il se trouvait (à flanc de colline, dans un champ) car il était visible depuis les demeures éparpillées sur les coteaux avoisinants. Le cimetière, qui entourait l'église, fut ramené à un parc funéraire situé à son arrière et bordé de cyprès.
    L'église Saint-Martin arbore une tour carrée massive de 10 de hauteur construite en 1827 (elle est antérieure au corps de l'église). À l'intérieur, trois fenêtres gothiques éclairent la nef. Les vitraux représentent la Vierge Immaculée, saint Joseph et saint Martin, patrons de la paroisse. Les deux chapelles, au nord et au midi, présentent une voûte en croisée d'ogive.
    Du fait de la baisse des pratiques religieuses, le denier du culte n'étant plus aussi important que par le passé, la paroisse de Saint-Martin est réunie avec celles d'églises de villages voisins. La messe n'est célébrée que quelques fois l'an et les cloches ne rythment plus les moments de la journée.

    Château du Pouy

    "Poy", "Pouy" vient du latin "podium" qui signifie "élévation". Construit sur un coteau dominant la vallée de l'Auloue, le château du Pouy offre une vue imprenable ; M. d'Etigny y séjourna pendant la construction de son hôtel à Auch. Les fortifications, datant des premiers seigneurs de l'an 1000, ont été agrandies en un vieux manoir, puis elles sont devenues une simple ferme au début du XXe siècle.

    Château d'Antras

    Construit sur une élévation voisine, le château d'Antras a l'aspect d'une vieille maison bourgeoise. L'abbé Tournier écrit qu'une ouverture du style Renaissance fixe l'époque de son origine, bien que l'on ait gardé trace de chevaliers d'Antras dès le XIIIe siècle. Le château d'Antras a été occupé, puis brûlé, par les allemands durant la Seconde Guerre mondiale ; il a été rénové et est habité depuis lors.

    Arbre de la liberté

    L'arbre de la liberté, situé à côté de l'ancienne mairie, a été planté le pour célébrer le bicentenaire de la Révolution française.

    Faune

    Outre les animaux domestiques (chiens, chats), semi-domestiques (ânes) et d'élevage (vaches) - cochons et chevaux ayant disparu, la commune compte sur son territoire un gibier abondant : chevreuils, sangliers, lapins, lièvres, perdrix, faisans...
    Les animaux sauvages, blaireaux, martres, fouines, renards, rongeurs (rats, souris, mulots), oiseaux (buses, moineaux, rouges-gorges, mésanges, pies, pinçons, merles, corneilles, corbeaux, etc.), insectes (cigales, grillons, frelons, guêpes, abeilles, moustiques, mouches), araignées, serpents (couleuvres, vipères) et batraciens (grenouilles, crapauds) sont représentatifs de la faune gasconne. Prairies et sous-bois, mares et sources, canopée : autant de biotopes où nichent ces espèces variées.

    Flore

    La flore est marquée par les cultures agricoles : blé, sorgho, tournesol, luzerne. Quelques arbres fruitiers (figuier, prunier, cerisier) complètent les potagers (le plus souvent : tomates, salades, oseille et herbes aromatiques telles que la menthe, le thym ou le persil) et jardins de fleurs (jasmins, jonquilles, roses, soucis, géraniums...).
    La flore qui ne relève pas de l'agriculture a été marquée par la disparition des ormeaux, arbres autrefois courants qui ont été décimés dans les années 1980 par une maladie. Les nombreux bois comptent des feuillus (chênes, platanes, peupliers, marronniers, châtaigniers, noisetiers...) et des conifères (pins et sapins). Les ronciers et arbustes tels que le genêt ou le genévrier compliquent l'accès aux versants de collines en friches.

    Personnalités liées à la commune

    • Chevalier d'Antras
    • Abbé Tournier

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Georges Courtès (dir.), Communes du département du Gers, vol. I : Arrondissement d'Auch, Auch, Société archéologique et historique du Gers, , 460 p. (ISBN 2-9505900-7-1, notice BnF no FRBNF39151085)
    • Association des amis des Eglises anciennes, 1988, Eglises et Chapelles du canton de Jégun, Maison des associations, Auch
    • Fénié Jean et Bénédicte, 1992, Toponymie Gasconne, dité par Sud Ouest Université
    • Tournier (abbé), 1909, Histoire d'Antras, Auch (imprimerie Léonce Cocharaux)

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    2. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    3. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    4. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    5. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

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    26. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    27. Michel de La Torre, Gers : Le guide complet de ses 462 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », (ISBN 2-7399-5032-2, notice BnF no FRBNF35576310).
    28. Site de la communauté de communes, section Antras
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