Annibale Bugnini

Annibale Bugnini, né le à Civitella del Lago (commune de Baschi en Ombrie, Italie) et décédé le à Rome, était un évêque catholique, membre de la Congrégation des missions. Proche ami de Paul VI, il fut le principal organisateur de la réforme liturgique dont le concile Vatican II avait posé les bases théologiques. Il est un artisan décisif de la rédaction des livres liturgiques catholiques actuels, surtout du missel, du lectionnaire, et de plusieurs fascicules du rituel et du pontifical.

Annibale Bugnini
Biographie
Naissance
Civitella del Lago (Italie)
Ordre religieux Lazaristes
Ordination sacerdotale
par Mgr Alcide Marina
Décès
Rome
Évêque de l’Église catholique
Consécration épiscopale
par Paul VI
Dernier titre ou fonction Archevêque titulaire de Diocletiana
Pro-nonce apostolique en Iran
Archevêque titulaire de Diocletiana

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

Annibale Bugnini est ordonné prêtre au sein de la Congrégation de la Mission (Pères Lazaristes) le . À partir de 1946 il est rédacteur en chef de la revue liturgique Ephemerides liturgicae et commence à intervenir dans le domaine des études liturgiques spécialisées.

En 1948, Pie XII nomme Annibale Bugnini Secrétaire de la « Commission pour la réforme liturgique ». Cette commission, instaurée le en marge de la Congrégation des Rites, comprenait 8 membres sous la présidence du cardinal Clemente Micara, puis du cardinal Gaetano Cicognani. L’objectif était de réfléchir à des améliorations possibles en matière liturgique dans l'esprit de l'encyclique Mediator Dei. Bugnini reste à ce poste jusqu'en 1960.

En 1956, il est nommé consultant à la Congrégation des Rites puis en 1957, il est nommé professeur de liturgie à l'université pontificale du Latran, et, de 1959 à 1962, en prévision du concile Vatican II, il est secrétaire de la Commission préparatoire pour la liturgie, à nouveau présidée par le cardinal Cicognani. Comme secrétaire, il prend en main l’élaboration du schéma préparatoire, c’est-à-dire le document qui doit être soumis au débat lors du concile. Ce document est proposé au vote et adopté lors de la commission le , en séance plénière de la Commission préparatoire.

Le concile s’ouvre le , et le schéma sur la liturgie est le premier thème abordé. Le débat a lieu du au . Lors du vote, le , un tel nombre d'amendements est demandé que le pape renvoie le texte à une session suivante.

L'avènement de Paul VI, le , est presque aussitôt suivi de la refonte générale de la Curie. Immédiatement après son élection, Paul VI rappelle Bugnini et le nomme théologien personnel du pape. Le , ouvrant la seconde session du Concile, le pape nomme Bugnini à la présidence de la Commission spéciale pour la réforme de la liturgie. La Constitution sur la Liturgie Sacrée Sacrosanctum Concilium est adoptée par 2147 voix contre 4 le , puis promulguée par Paul VI le .

Bugnini est à partir de 1964 secrétaire de la Commission pour la liturgie mise en place par le pape Paul VI. Le président est d'abord le cardinal Lercaro, puis, après 1968, le cardinal Benno Gut qui meurt à son tour en 1969. Cette commission met en place la réforme de la liturgie après Vatican II .

Le , s'ouvre le synode des évêques ; le père Bugnini vient présenter une « messe normative, ébauche d'une nouvelle messe » qu'il célèbre dans la Chapelle Sixtine. La messe est dite en italien, entièrement à haute voix. Elle comprend un rite d'accueil, une brève cérémonie pénitentielle commune, Gloria, trois lectures, Credo, prière universelle, de brèves prières de « déposition des dons », le Canon, etc. Cette première version de la messe n'est pas approuvée lors d'un vote : 71 évêques votent placet (approuvée), 43 évêques non placet (non approuvée) et 62 évêques votèrent placet iuxta modum (approuvée avec des réserves). Une nouvelle messe modifiée est présentée en fin d'année et le Paul VI promulgue la constitution apostolique Missale romanum et la nouvelle version de la messe et dissout la commission pour la liturgie, laissant par la Congrégation pour le culte divin assurer la pérennité de la réforme. De 1969 jusqu'à 1975, il est secrétaire et promoteur de la Congrégation issue de la commission jusqu'à ce qu'elle soit réunie en 1975 à la Congrégation des Sacrements. Le , il est nommé évêque titulaire de Diocletiana.

Véritable maître d’œuvre de la réforme liturgique, appliqué et actif dans son travail, Bugnini peut compter sur le soutien du pape jusqu'en 1975. Certains cercles traditionalistes l'accusent d'être franc-maçon et de vouloir détruire l'Église catholique par sa réforme de la liturgie. Le Vatican publie un démenti dans l’Osservatore Romano du , et ce reproche est considéré comme sans fondement.

Après la fusion en 1975 de la Congrégation pour le culte divin, dont Mgr Bugnini était secrétaire, il n'est nommé à aucun poste dans la nouvelle congrégation, la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. Mgr Bugnini se retire alors au couvent de San Silvestro. Six mois plus tard, le , il est nommé pro-nonce apostolique en Iran. Rentré en Italie pour une opération bénigne, il meurt à l'hôpital à Rome le .

Succession apostolique

Succession apostolique
Consécrateur : Paul VI
Premier coconsécrateur principal : Bernard Jan Alfrink
Second coconsécrateur principal : William John Conway
Date de la consécration :
Coconsécrateur principal de
Évêque Date de la consécration
Victor León Esteban San Miguel y Erce

Sources

Notes et références

    Bibliographie

    • (it) Annibale Bugnini, La riforma liturgica (1948-1975). Nuova edizione riveduta e arricchita di note e di supplementi per una lettura analitica. Rome 1997 (BEL.S 30) [1ère éd. en 1983, trad. all. 1988]. -
    • (it) Nicola Gianpetro, Il cardinale Ferdinando Antonelli, Rome, Studia Anselmiana, 1998.
    • (it) Pierre Jounel & Reiner Kaczynski & Gottardo Pasqualetti. Roma 1982 (eds): Liturgia opera divina e umana. Studi sulla riforma liturgica offerti a S. E. Mons. Annibale Bugnini in occasione del suo 70o compleanno., Rome, 1982 (BEL.S 26).
    • Aimé-Georges Martimort, « L’histoire de la réforme liturgique à travers le témoignage de Mgr Annibale Bugnini », La Maison-Dieu, no 162, 1985, p. 125-155.
    • Pierre-Marie Gy, « Trois liturgistes : B. Botte, J. A. Jungmann, A. Bugnini », dans La Liturgie dans l'histoire, Paris, 1990, coll. « Liturgie », p. 301-319.
    • Yves Chiron, Annibale Bugnini, Paris, Desclée de Brouwer, 2016, 221 pages (traduit aux Etats-Unis).

    Voir aussi

    Articles connexes

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