Anne-Marie Garat

Anne-Marie Garat, née le 9 octobre 1946 à Bordeaux est une romancière française. Elle a obtenu le prix Femina et le prix Renaudot des lycéens pour son roman Aden en 1992 et le prix Marguerite Audoux pour son roman, Les Mal Famées en 2000. De à , elle est présidente de la Maison des écrivains et de la littérature.

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Biographie

Née le 9 octobre 1946 à Bordeaux où elle a fait des études de lettres, Anne-Marie Garat a un DEA de cinéma à l'université Panthéon-Sorbonne. Elle vit à Paris où elle enseigne le cinéma et la photographie. Elle a été chargée de mission, auprès de Jack Lang, pour l'enseignement du cinéma à l'école.

Elle a publié de nombreux romans, dans lesquels les personnages féminins ont une importance très grande et une psychologie très fine[réf. nécessaire].

Ces romans se passent souvent à diverses époques du XXe siècle (les années 1910 pour Dans la main du diable, la Seconde Guerre mondiale pour Les Mal Famées) sans que la volonté de reconstitution historique soit trop pesante comme dans beaucoup de romans historiques[1].

Après Dans la main du diable qui se déroule avant la Guerre de 1914, Anne-Marie Garat poursuit en 2008, avec L'Enfant des ténèbres, sa magistrale fresque[réf. nécessaire] sur le XXe siècle, en évoquant les années 1930 et la montée des dictatures totalitaires.

Dans la foulée de ce roman à tonalité antifasciste marquée, Anne-Marie Garat a pris, en , une position publique contre ce qu'elle juge être des dérives liberticides du gouvernement français. Elle y dénonce le sort réservé aux sans-papiers, les brutalités policières et l'interpellation d'un journaliste, évoquant :

« Criminalisation systématique de qui s'insurge, dénis de justice, inhumanité érigés en principe de gouvernement. Presse paillasson, muselée par ses patrons, industriels des armes. Intimidations, contrôles au faciès, humiliations, brutalités, violences et leurs dérapages – quelques précipités du balcon, quelques morts de tabassage accidentel –, sitôt providentiellement dilués dans le brouhaha des crises bancaires, de l'affairisme et du sensationnel saignant[2]. »

Le , elle est élue membre du jury du Prix Femina, en remplacement de Paule Constant, démissionnaire après son élection à l'Académie Goncourt[3].

Vie personnelle

Elle est l'épouse du linguiste Jean-Claude Chevalier, mort en 2018[4].

Œuvres

  • L'Homme de Blaye, Flammarion, 1984
  • Voie non classée, Flammarion, 1985
  • L'Insomniaque, Flammarion, 1987, prix François-Mauriac de la région Aquitaine (ancienne version)
  • Le Monarque égaré, Flammarion, 1989 ; Seuil, 1996
  • Chambre noire, Flammarion, 1990
  • Aden, Seuil, 1992, prix Femina 1992 - prix Renaudot des lycéens 1992
  • Photos de familles, Seuil, 1994
  • Merle, Seuil, 1996
  • Dans la pente du toit, Seuil, 1998
  • L'Amour de loin, Actes Sud, 1998
  • István arrive par le train du soir, Seuil, 1999
  • Les Mal Famées, Actes Sud, 2000 ; Babel no 557, prix Marguerite Audoux 2000
  • Nous nous connaissons déjà, Actes Sud, 2003 ; Babel no 741
  • La Rotonde, Actes Sud, 2004
  • Un tout petit cœur, Actes Sud junior, 2004
  • Une faim de loup. Lecture du Petit Chaperon rouge, Actes Sud, 2004
  • Dans la main du diable, Actes Sud, 2006
  • On ne peut pas continuer comme ça, Atelier In8, 2006
  • L'Enfant des ténèbres, Actes Sud, 2008 (ISBN 978-2-7427-7410-4), prix Anna-de-Noailles de l’Académie française en 2009
  • Pense à demain, Actes Sud, 2010 (ISBN 978-2-7427-8933-7)
  • Photos de familles, Actes Sud, 2011 (ISBN 978-2-7427-9730-1)
  • Programme sensible, Actes Sud, 2013 (ISBN 978-2-330-01423-0)
  • La Première Fois, Actes Sud, 2013 (ISBN 978-2-330-02512-0)
  • La Source, Actes Sud, 2015, 380 pages (ISBN 978-2-330-05318-5)
  • Le Grand Nord-Ouest, Actes Sud, 2018 (ISBN 978-2-330-09658-8) prix Franz Hessel 2018
  • La Nuit atlantique, Actes Sud, 2020, 320 p.[5] (ISBN 978-2-330-13117-3)
  • Humeur noire, Actes Sud, 2021 (ISBN 978-2330144524)

Sur quelques livres

La Source

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La narratrice principale est une assez jeune professeure, enseignant la sociologie dans une université de province, à la recherche de terrain d'enquête de travail pour ses étudiants, au début des années 1980 : un village français relativement isolé avec des archives d'état-civil suffisamment riches. Née entre 1945 et 1958, elle ne porte pas de nom. Le compagnon actuel de sa mère réveille en elle quelques souvenirs, quand il s'adresse à elle : Tilou (P'tit loup). Son récit s'adresse à son compagnon Abel Maître-Grand, rencontré à Vancouver (Canada, où a vécu son père Jacques), accompagné en Nouvelle-Zélande, vers 1990.

Elle choisit le village perdu du Mauduit, vaguement médiéval, autrefois bourg, sur le bord de la Flane, dans le bassin de la Saône. Elle a déjà été dans ce village, de passage avec son père (de Luçon), un été, à 10 ans. Le bon Docteur Maître-Grand, père de Pierre, Alain, Jacques et Marie, grand-père d'Abel, y a été actif. La secrétaire de mairie, Marie-France Lantier, facilitatrice, lui indique un logement possible, si affinité, chez Mlle Carmeaux, Lottie des Ardenne, qui loge parfois des randonneurs.

La narratrice secondaire est cette vieille dame, née en 1892, atypique, qui héberge, restaure, et raconte sa vie, les histoires de famille, les secrets de village. Elle habite la maison des Ardenne, depuis ce jour d'août 1904, où un passant polonais (peut-être François) a déposé un enfant sur la table de cuisine de Vitalie Ardenne. La petite Anaïs (Onayena Anaïs, ) trouve alors la paix seulement à suçoter le doigt de Lottie (12 ans, un peu limitée, douée de ses mains, et depuis peu en formation chez la modiste Mlle Sorbet).

Par un lent cheminement, en longues phrases, par les deux voix, le lecteur découvre le village d'aujourd'hui et l'histoire croisée et tortueuse des gens sur des décennies.

Références

  1. Cf. Gérard Gengembre, professeur à l’université de Caen, Quel(s) roman(s) que l’Histoire ! : « En tout état de cause, le roman historique est une des voies les plus fécondes de la littérature contemporaine, où le meilleur certes côtoie le pire, quand il s’agit de romans populaires fabriqués à coup de recettes éprouvées et bien peu scrupuleux quant à la qualité de l’information. »
    Sur le site du CNPP.
  2. Article paru dans Télérama (http://www.telerama.fr/livre/coup-de-colere-de-anne-marie-garat,36525.php) et évoqué dans un article de Mediapart (Le coup de colère d'Anne-Marie Garat, 8 décembre 2008, par Pascale Arraou).
  3. lemonde.fr et AFP, « Deux nouvelles jurées Femina : Josyane Savigneau et Anne-Marie Garat », lemonde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  4. Gabriel Bergounioux, « Mort du linguiste Jean-Claude Chevalier », Le Monde, (lire en ligne).
  5. Christine Rousseau, « « Mes romans m’écrivent autant que je les écris » : L’écrivaine publie depuis plus de trente ans, mais il lui en aura fallu la moitié pour accepter celle qu’elle est, une amoureuse des mots et du romanesque. En témoigne « La Nuit atlantique », conte contemporain », Le Monde, , p. 10

Liens externes

Bibliographie

Dangy, Isabelle. “PROUST ET LE ROMAN SPECTRAL: Le cas d’Anne-Marie Garat.” Marcel Proust aujourd’hui 6.6 (2008): 255–274.


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