André Brouillet

Pierre Aristide André Brouillet, né le à Charroux et mort le à Couhé Vérac, est un peintre académique français spécialisé dans les scènes de genre, les portraits et les paysages.

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Biographie

L'Exorcisme - Musiciens arabes chassant le djinn du corps d'un enfant (1884).

Fils du sculpteur Pierre-Amédée Brouillet et d'Élisabeth Leriget, André Brouillet entreprend en 1876 des études d'ingénieur à l'École centrale Paris avant d'entrer trois ans plus tard à l’École des Beaux-Arts, où il est l'élève de Jean-Léon Gérôme[1]. L'année de sa réception au Salon, en 1879, il suit les cours de Jean-Paul Laurens[1].

Au cours de sa carrière, il a obtenu de multiples récompenses en expositions et bénéficié de nombreuses commandes publiques.

Il est surtout célèbre pour sa toile Une leçon clinique à la Salpêtrière[2] qui représente le neurologue Jean Martin Charcot examinant la patiente hystérique Blanche Wittmann, lors d'une de ces célèbres « leçons du mardi », dont il avait fait un véritable spectacle[3]. Charcot y est représenté entouré d'un grand nombre de ses élèves et collaborateurs, dont Théodule Ribot[4], Paul Richer et Gilles de La Tourette. On y voit aussi le neurologue Joseph Babinski soutenant la patiente[5].

Brouillet est également l'auteur de La Violation du tombeau d'Urgel par les Dominicains[6], L'Exorcisme - Musiciens arabes chassant le djinn du corps d'un enfant, Le Paysan blessé (Salon de 1886), L'Ambulance de la Comédie-Française en 1870 (1891), Le Vaccin du croup à l'hôpital Trousseau (1895), ainsi que des portraits de personnalités de l'époque, dont Joseph Babinski et Adolphe Carnot[7] (1905).

Influencé par son maître Jean-Léon Gérôme, Brouillet s’adonne à la peinture orientaliste, à la faveur de sa découverte du pays natal de son épouse, Emma Isaac, fille d’un riche commerçant juif constantinois, cousine de Ferdinand Isaac, dont il adoptera même la fille, Yvonne, née hors mariage en 1889 à Constantine, à la mort de sa mère, Marie-Louise Travers, le [8]. L’année suivante, en 1893, rentré en France avec sa fille adoptive, il élèvera Yvonne comme sa propre fille, la représentant dans pas moins de quatorze toiles[8]. Élève de la cantatrice Louise Grandjean, celle-ci sera engagée, le , à l’Opéra comique comme chanteuse lyrique, sous le nom de scène d’« Yvonne Florentz », et épousera le compositeur Joseph-Eugène Szyfer (nl), en 1913[9].

Brouillet s'est rendu deux fois en Grèce, d'abord en 1901 pour la réalisation d'une commande de l'Etat (Renan méditant sa prière sur l'Acropole) puis en 1903 pour réaliser le portrait de la reine Olga de Grèce, en 1901. En 1904, le journal Fémina l’a consacré comme le « peintre de la femme[10] ». En 1906, il est fait officier de la Légion d'honneur[11], en même temps qu'il reçoit la médaille d'or du Salon où il présente sa grande composition pour la Sorbonne Les étudiants acclament Edgar Quinet et Edmond Michelet le lorsqu'ils reprennent possession de leur chaire.

Parti sur une route glacée pour porter secours à un convoi de réfugiés belges, le , il est frappé de congestion et meurt quelques heures plus tard. Ses obsèques ont eu lieu à Couhé-Vérac.

Œuvres en collection publique

Le paysan blessé

Illustrations

André Brouillet a laissé une œuvre d’illustrateur pour un certain nombre d’ouvrages entre 1883 et 1903 et participa à l’illustration de la couverture du Figaro illustré de et d’.

Notes et références

  1. Gérard Aubisse, Les peintres des Charentes, du Poitou et de Vendée : XIXe – XXe siècles : dictionnaire et notices biographiques, Échiré, Gérard Aubisse, , 543 p. (ISBN 978-2-95060-793-5, lire en ligne), p. 254.
  2. Œuvre présentée au salon de 1887.
  3. Mireille Losco-Lena, « Une leçon clinique à la Salpêtrière, 1887 : trois conceptions de la mise en scène théâtrale », Lebenswelt. Aesthetics and philosophy of experience, no 3, , p. 93 (lire en ligne, consulté le ).
  4. Jean-Louis Signoret, « Une leçon clinique à la Salpêtrière (1887) par André Brouillet », Revue Neurologique, no 139, , p. 687-701.
  5. Abel Lurat (1829-1890) a réalisé une eau-forte d'après cette toile. Voir « Une leçon clinique à la Salpêtrière. 1888 », sur Galerie Laurencin (consulté le ).
  6. Mention honorable au salon de 1881. « Violation du tombeau de l’évêque d’Urgel », sur Alienor.org, Musée Sainte-Croix de Poitiers (consulté le )
  7. « Portrait d'Adolphe Carnot », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
  8. Anne Klippstiehl, « En quête d’une médiation invisible : carnet de création de l’histoire de Madame de Beauchamp, d’Yvonne, ou de… », sur Agôn, octobre 2009-juillet 2010 (consulté le ).
  9. S. Lancereau, « André Brouillet », sur Académie de Poitiers, (consulté le ).
  10. Fémina, Paris (no 155-165), (lire en ligne), p. 514.
  11. « Dossier de Légion d’honneur », sur base Léonore, (consulté le )
  12. « Notice », sur Musées de Reims.
  13. « Notice », sur Musées de Reims.
  14. Notice no M0347004088, base Joconde, ministère français de la Culture.
  15. Notice no 000PE025155, base Joconde, ministère français de la Culture.
  16. « Tableau - Autoportrait », sur alienor.org.
  17. « Peinture sur toile dans son cadre sculpté en rocaille : Portrait d'Adolphe Carnot, directeur de l'école des mines (salon de 1905, n° 280) », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
  18. « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le ), p. 1.
  19. « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le ), p. 1.

Voir aussi

Bibliographie

  • Philippe Bata, Michèle Friang et Jacques Saint-Just, André Brouillet (1857-1914) (catalogue de l'exposition au Musée Sainte-Croix de Poitiers du au et au Musée de l'Echevinage de Saintes du au ), Poitiers, Musées de la ville de Poitiers et de la société des antiquaires de l'Ouest, , 207 p. (ISBN 2-903015-40-6).

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