Amina Gerba

Née Nleung-Abah le 14 mars 1961, Amina Gerba est arrivée au Canada en 1986 avec son époux, Malam Gerba. Elle est la fondatrice et présidente-directrice générale d'Afrique Expansion Inc., présidente-fondatrice des Laboratoires Kariliss Inc et cofondatrice de Flash Beauté Inc./Kariderm.

Amina Gerba
Portrait d'Amina Gerba
Nom de naissance Amina Nleung-Abah
Naissance
Nationalité Bafia, Cameroun
Profession
Gestion et marketing
Activité principale
Présidente-directrice générale d'Afrique Expansion Inc.
Autres activités
Cofondatrice de la société KARIDERM, Instigatrice du Forum Africa (se tient tous les deux ans à Montréal)

Les années de formation

Amina Gerba étudie à l’École des sciences de la gestion de l'Université du Québec à Montréal où elle obtient en 1992 un baccalauréat en Administration des affaires, spécialisation en Gestion et intervention touristique (option Marketing) et en 1993 un Master of Business Administration (MBA). Durant cette période, Amina Gerba combine famille et études, élevant ainsi 4 enfants.

Premiers emplois

De 1992 à 1995, elle travaille pour plusieurs sociétés canadiennes en tant que responsable du développement de marchés en Afrique. C’est dans l’exécution de ses mandats de consultation que Amina Gerba constate à quel point les entreprises qu'elle conseille ignorent le potentiel du marché africain. C'est pourquoi elle décide de créer en octobre 1995, sa propre société de consultation, Afrique Expansion Inc.[1]

Afrique Expansion Inc.

La principale mission d'Afrique Expansion Inc[2]. est de promouvoir les relations et les partenariats d’affaires entre les entreprises canadiennes et africaines. L’entreprise offre une gamme de services variée, notamment la conception et la réalisation de campagnes de communication et de relations publiques, la réalisation d'études de marché et de faisabilité en Afrique, l’identification de partenaires commerciaux, l’organisation de missions exploratoires en Afrique, la préparation de plans de développement de marché et la recherche de financement

Kariderm et Kariliss

Durant une mission commerciale organisée au Burkina Faso en 1996, Amina Gerba fait la rencontre de Marcelline Ouédraogo, présidente de l’Association des productrices du beurre de karité. Cette matière première est appelée «l’or vert des femmes»[3] dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest. Le projet de ces femmes passionnées l’interpelle au plus haut point et elle décide alors de les aider à distribuer le produit en Amérique du Nord.

Elle revient donc au Canada avec 500 g de beurre de karité qu’elle présente à quelques fabricants de produits cosmétiques. Ces derniers ne voient pas l’utilité immédiate de cette matière première pourtant déjà très populaire en Europe. En effet, le beurre de karité est utilisé en cosmétologie depuis des années et est très apprécié comme base pour de nombreux produits hydratants et capillaires en France. Amina Gerba propose alors à un de ses clients possédant l’un des plus grands laboratoires de cosmétiques au Québec de créer une gamme spécifique pour les personnes noires. La condition posée par ce laboratoire était d’obtenir un appui de l’Agence canadienne de développement international (ACDI) pour son Programme de coopération industrielle (PCI). Malheureusement, la réponse de l’ACDI ne fut pas positive.

Pour Amina Gerba, l’Afrique regorge de richesses qui ne demandent qu’à être valorisées. C’est cette conviction qui la motive à lancer en 1998 sa propre ligne de produits cosmétiques à base du beurre de karité biologique, un ingrédient aux multiples vertus[4]. Sa gamme de produits est aujourd’hui distribuée dans plusieurs magasins de produits naturels sous le nom Kariderm. Vendue dans plus de 400 points de vente à travers le Canada, aux États-Unis et en Afrique, Kariderm est classée parmi les 50 meilleurs produits naturels fabriqués au Canada[5].

Le volume d’importation de cette matière première du Burkina Faso est passé de 500 g en 1998 à plus de 10 tonnes en 2008 et l’Association des productrices qui employait une vingtaine de femmes en compte plus de 2 000 aujourd’hui. Kariderm est la première gamme de produits au monde à avoir obtenu la certification biologique (ECOCERT) pour son beurre de karité[6]. L’entreprise qui a créé un fonds social pour aider ses productrices burkinabé, a aussi reçu en 2007 une certification « Équitable »[7].

Amina Gerba est également la fondatrice de Laboratoires Kariliss Inc.[8] qui se spécialise dans la fabrication de produits de soins capillaires professionnels. Résultat de plus de 12 années d’expérience en développement de produits de soins naturels, Kariliss est une gamme de soins capillaires professionnels mettant en vedette le beurre de karité certifié biologique ainsi qu'un éventail d'autres ingrédients actifs de source naturelle dont plusieurs issus du continent africain (notamment l’huile d’argan, l’huile de baobab ou l’huile de nigelle). Les laboratoires Kariliss et Kariderm sont basés à Laval, une banlieue au nord de Montréal[9].

Afrique Expansion Magazine

Toujours en 1998 et parallèlement à son activité industrielle, Amina Gerba décide d’organiser des Journées économiques de l’Afrique en invitant le Cameroun à conduire une première mission économique au Canada. Cette mission est conduite par le Ministre du Développement industriel et commercial du Cameroun ainsi que le Ministre du Tourisme du Cameroun[réf. nécessaire]. Une vingtaine de chefs d’entreprises et les représentants du secteur public camerounais font aussi partie de cette délégation qui se rend dans plusieurs villes canadiennes et qui bénéficie d’un accueil important tant des autorités que des entreprises canadiennes.

À la suite de cette grande mission, Amina Gerba, déçue par le manque de couverture médiatique de cette mission commerciale, décide de publier un bulletin d’information utilisant le même nom que l’entreprise, Afrique Expansion Magazine . C’est à son époux, Malam Gerba, professionnel de l’information et titulaire d'un doctorat en communication (PhD), que revient la tâche de relever le défi de lancer cette revue économique internationale dont la première édition portait essentiellement sur la grande mission commerciale camerounaise au Canada.

Le lancement de ce numéro 0 de la revue s’est fait en septembre 1998 avec 250 exemplaires. Le trimestre suivant, la revue est tirée à 1 000 exemplaires avec une distribution ciblée. La troisième édition, tirée à 5 000 exemplaires, est rentrée en kiosque. Aujourd’hui, tirée à une moyenne de 20 000 exemplaires avec un lectorat de plus de 100 000 personnes[réf. nécessaire], Afrique Expansion Magazine est distribuée au Canada, en Afrique et dans le réseau institutionnel international. Elle est une source pour les décideurs et investisseurs nord-américains intéressés par l’Afrique.

Forum Africa

Considérant par la suite que la meilleure façon de tisser des relations d’affaires est de mieux se connaître, Amina Gerba décide de créer une plate-forme de rencontre pour favoriser un rapprochement économique entre les entreprises africaines et canadiennes. Suivant la vague créée par le Mouvement international destinée à promouvoir une image positive de l’Afrique, Amina Gerba, alors membre du Collège des Fondateurs de AFRICA 2005, initie la première édition du Forum Africa en 2003. Il s’agit d’une rencontre internationale visant à promouvoir les investissements et les partenariats pour le développement de l’Afrique. Les cinq éditions du Forum Africa[10] (2003, 2005, 2007, 2009 et 2011) ont permis d’attirer plus de 500 participants avec des conférenciers de marque tels que le Conseiller Spécial pour l’Afrique aux Nations unies, M. Ibrahim Gambari et SEM Alpha Oumar Konaré, ancien président du Mali et ancien président de la Commission de l’Union africaine, Babacar Ndiaye, ancien président de la Banque africaine de développement, Jean-Louis Ekra, président de la Banque africaine d’export-import ainsi que des représentants de la Banque mondiale et de plusieurs autres institutions multilatérales et bilatérales.

C’est lors du Forum Africa 2007 que le concept de la « Journée découverte d'un pays africain » a été lancé. Pour inaugurer ce concept, le Cameroun, qui se présente comme une synthèse de l’Afrique, « l’Afrique en miniature », a été le pays vedette. À ce titre, le pays représenté par son vice-premier ministre, quatre ministères importants et plus d’une quarantaine de chefs d’entreprises, a eu droit à toute une journée d’activités visant à présenter son potentiel et l’environnement des affaires. Cet événement a eu comme suite deux importantes mission commerciales canadiennes conduites au Cameroun en 2008 et en 2010, avec une vingtaine d’entreprises canadiennes, en marge du Salon international de l’entreprise, Promote.

Distinctions

Amina Gerba a reçu le grade de Chevalière de l'Ordre national du Québec le lors d'une cérémonie qui a eu lieu à l'Hôtel du Parlement à Québec[11]. Elle fait partie du TOP 20 de la Diversité 2014 du Québec[12]. Elle été classée en 2008 parmi les 25 femmes d’influence au Québec par le journal Les Affaires[réf. nécessaire]. Elle siège dans plusieurs conseils d’administration, dont celui du fonds Afro-entrepreneurs mis en place par le gouvernement du Québec, du Conseil canadien pour l’Afrique (CCAf) et de l’African Business RoundTable (ABR), la plus importante association des gens d’affaires en Afrique[13].

Autres distinctions reçues :

  • Finaliste du Prix des Femmes d'affaires du Québec 2014 dans la catégorie "Entrepreneure active à l'international"[14]
  • Lauréate 2012 pour le prix Reconnaissance de l’UQAM, représentant l’École des sciences de la gestion de l'université du Québec à Montréal[15]
  • Finaliste en 2011 pour le prix Femmes d’affaires du Québec, organisé par le Réseau des femmes d’affaires du Québec et le journal Les Affaires[16].
  • Finaliste en 2011 pour le prix Performance qui honore les diplômés de l’École des sciences de la gestion de l'université du Québec à Montréal[réf. nécessaire]
  • Lauréate du mois de l’histoire des Noirs dans la catégorie «Gens d’affaires», décerné par la Ville de Montréal[17]
  • Entrepreneur de l’année 2010 du Réseau des entrepreneurs et professionnels africains (REPAF)[18].
  • Lauréate Meritas 2006 du Chantier d’Afrique du Canada pour «votre contribution au rayonnement des Canadiens issus de l’immigration africaine »[réf. nécessaire]
  • Gagnante de l’Oscar 2005 des Arts et Métiers, décerné par le Carrefour des Communautés culturelles du Québec, en reconnaissance des dix ans de travail de rapprochement économique entre le Canada et l’Afrique[réf. nécessaire]
  • Flambeau d’excellence du Gala Reconnaissance communautaire décerné en 2002 dans la catégorie «Jeune pouce»[réf. nécessaire]
  • Certificat de reconnaissance décerné en 2005 par le Conseil canadien pour l’Afrique pour « votre engagement envers le développement économique de l’Afrique »
  • Certificat de reconnaissance décerné en 2002 par le ministère canadien du Commerce international pour «votre contribution à la promotion du commerce international du Canada»[réf. nécessaire].

Notes et références

Voir aussi

Liens externes

  1. (fr) Émission Tam Tam Radio Canada
  2. (fr) Canada : la Camerounaise Amina Gerba sur la vague bio
  3. (fr) Journal Metro
  4. (fr) Journée de la femme
  5. (fr) Vidéo sur le Forum Africa
  6. (fr) TV Burkina 24
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