Alphonse II de Naples

Alphonse II d'Aragon (né en 1448 à Naples et mort en 1495 à Messine) est un roi napolitain de 1494 à 1495.

Alphonse II de Naples

Alphonse II de Naples.
Titre
Roi de Naples

(11 mois et 29 jours)
Prédécesseur Ferdinand Ier
Successeur Charles V
Biographie
Dynastie Maison de Trastamare
Date de naissance
Lieu de naissance Naples (Naples)
Date de décès
Lieu de décès Messine
Père Ferdinand Ier de Naples
Mère Isabelle de Tarente
Conjoint Ippolita Maria Sforza

Biographie

Alphonse est le fils de Ferdinand Ier, roi de Naples, et d'Isabelle de Chiaramonte.

Il reçoit dès sa naissance, de son grand-père Alphonse V d'Aragon, le titre de prince de Capoue. Il devient duc de Calabre en 1458, lorsque son père monte sur le trône de Naples[1].

Ambassadeur en Aragon

En 1476, Alphonse, duc de Calabre, se rend à Barcelone, en tant que vicaire général de Ferdinand Ier d'Aragon, afin d'y conclure le mariage de ce dernier qui est veuf, avec Jeanne d'Aragon, fille de Jean II d'Aragon, roi d'Aragon, de Majorque, de Valence et de Sicile, et de Jeanne Enríquez. Il reste toute sa vie fortement lié avec sa belle-mère et avec Jeanne de Naples, la demi-sœur que celle-ci conçoit avec Ferdinand Ier d'Aragon et qui épouse, après son décès, Ferdinand II de Naples. Il évoque avec tendresse les deux femmes dans son testament[1].

La guerre des Pazzi

Portrait d'Éléonore d'Aragon, dans le manuscrit Il modo di regere e di regnare d'Antonio Cornazzano.

En 1478, l'échec de la Conjuration des Pazzi et l'assassinat de Julien de Médicis conduisent à une guerre ouverte, entre le pape Sixte IV et Florence, à laquelle le roi de Naples participe en tant qu'allié et que vassal de la papauté[2]. Le duc de Calabre Alphonse conduit, avec le titre de capitaine et de gonfalonier de l'Église, l'expédition contre Florence. Il assiège et prend, en 1478, Castellina in Chianti, Radda in Chianti, Monte San Savino et Chianciano[3]. En 1479, il entre à Sienne, défait Hercule Ier d'Este[N 1] à Poggibonsi, et par la prise de Colle di Val d'Elsa, contraint Laurent le Magnifique à négocier la paix. Ce dernier se rend en personne à Naples, depuis jusqu'à , afin de négocier l'arrêt des hostilités et une alliance, destinée à contrôler l'expansion territoriale de la république de Venise et des États pontificaux, avec le roi de Naples[2]. Laurent de Médicis et Ferdinand Ier de Naples parviennent à conclure un traité le [4].

La guerre d'Otrante

Le , un important contingent turc, commandé par Gedik Ahmed Pacha, débarque près des lacs Alimini (it), au nord-ouest d'Otrante. Personne n'a jamais su quels étaient les objectifs du sultan Mehmed II et ceux-ci ont donné lieu à de nombreuses spéculations : peut-être entendait-il simplement renforcer le contrôle de la Sublime Porte sur la mer Adriatique, peut être envisageait-il d"établir sa suzeraineté sur la principauté de Tarente, sans doute voulait-il utiliser les Pouilles comme une base pour la conquête de Rome, la vraie capitale de l'Empire romain dont il rêve de restaurer la grandeur qu'il avait eu au temps de l'empereur Justinien II[5].

La descente de Charles VIII

Le roi Charles VIII de France, héritier de René Ier de Naples, revendiqua le royaume de Naples qu'Alphonse V d'Aragon, le grand-père d'Alphonse II, avait conquis sur René Ier. Appelé par le vœu de la plupart des Napolitains, Charles VIII envahit le royaume de Naples. Alphonse, abandonné par Doria (1494), ses alliés, et mal secondé par ses sujets dont il s'était aliéné la sympathie par ses vices, abdiqua le en faveur de son fils Ferdinand II. Il quitta Naples pour se retirer en Sicile, et mourut peu après, en . L'humaniste Antonio De Ferrariis, médecin à sa cour, compose à sa mort l’Antonius Galateus medicus in Aiphonsum regem epitaphium (1495).

Famille

Alfonso II de Naples.

Il avait épousé Ippolita Maria (1446-1488) en 1465, fille de François Sforza, duc de Milan, et de Blanche Marie Visconti, et avait eu :

De sa maîtresse Tuscia Gazullo/Trusia ou Trogia Gazella, il eut :

Références et notes

Référence

Notes

  1. Hercule Ier d'Este a épousé Éléonore d'Aragon, la sœur d'Alphonse de Calabre.

Voir aussi

Bibliographie

  • (it) Vito Bianchi, Otranto 1480 : Il sultano, la strage, la conquista, Roma e Bari, Gius Laterza & Figli Spa, , 328 p. (ISBN 978-88-581-2568-7, lire en ligne).
  • Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Alphonse II de Naples » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource).
  • (en) Franz Babinger, Mehmed the Conqueror and His Time, Princeton (New Jersey), Princeton University Press, , 549 p. (ISBN 0-691-09900-6, lire en ligne).
  • (en) Jerry H. Bentley, Politics and Culture in Renaissance Naples, Princeton (New Jersey), Princeton University Press, , 327 p. (ISBN 978-0-691-05498-8 et 0-691-05498-3, lire en ligne).
  • (it) Jerry H. Bentley, Politica e cultura nella Napoli rinascimentale, Naples, Guida Editori, , 337 p. (lire en ligne).
  • (it) Francesco Maria Feltri, L'Europa alla conquista del mondo : Percorso di storia locale – La conquista turca di Otranto, vol. 1, t. 3, Turin, SEI editrice, coll. « Chiaroscuro nuova edizione », (lire en ligne).

Liens externes


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