Bruère-Allichamps
Bruère-Allichamps est une commune française située dans le département du Cher, en région Centre-Val de Loire.
Pour les articles homonymes, voir Allichamps (homonymie).
Bruère-Allichamps | |||||
Borne milliaire. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Centre-Val de Loire | ||||
Département | Cher | ||||
Arrondissement | Saint-Amand-Montrond | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes du Cœur de France | ||||
Maire Mandat |
Roger Dagher 2020-2026 |
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Code postal | 18200 | ||||
Code commune | 18038 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
567 hab. (2018 ) | ||||
Densité | 41 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 46° 46′ 06″ nord, 2° 25′ 57″ est | ||||
Altitude | Min. 137 m Max. 217 m |
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Superficie | 13,9 km2 | ||||
Unité urbaine | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Saint-Amand-Montrond (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Saint-Amand-Montrond | ||||
Législatives | Troisième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
Géolocalisation sur la carte : Cher
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
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Géographie
Bruère-Allichamps est située à 7 kilomètres au nord de Saint-Amand-Montrond sur la RD 2144 (ex-RN 144) qui est l’axe reliant Bourges (à 44 kilomètres au nord) à Montluçon (à 56 kilomètres au sud).
La commune est l'une des sept communes revendiquant le titre de centre de la France, et, historiquement, la première.
Selon les calculs du géographe français Adolphe Joanne (1813-1881) qui écrit dans son dictionnaire Géographique « Le centre géométrique de la France, autant qu'on peut en déterminer un, se trouve dans la partie sud du département du Cher, au village de Bruère-Allichamps, à 7 km au nord-ouest de Saint-Amand-Montrond. »
Détails des calculs de Joanne :
« Le Centre de la France est compris entre les deux latitudes et les deux longitudes entre lesquelles pourrait s'inscrire la plus petite figure semblable à la France. Ce point est entre 46°51'32" et 46°40'02" de latitude et 0° et 0°10'33" de longitude orientale. Si l'on suppose un quadrilatère construit avec quatre points et dans lequel tient la France, le centre sera l'intersection des deux médianes. L'une de ces médianes se confond avec le méridien passant par 0°5'15" de longitude est, et l'autre avec le parallèle situé à 46°45'47" de latitude. Ce point, situé à égale distance du nord et du sud de la France, de l'est et de l'ouest de la France, est situé à Bruère-Allichamps. »
Ces calculs ont été effectués entre 1860 et 1870, quand l'Alsace et la Lorraine étaient françaises, ainsi que Nice et le Savoie, mais sans prendre en compte les territoires cédés par l'Italie à la France par le Traité de Paris de 1947 (Tende et La Brigue). Les points géodésiques à l'époque avaient pour référence le méridien de Paris situé à +2°20'14" de celui de Greenwitch. La borne milliaire placée au centre de la France est classée parmi les Monuments historiques par arrêté du 26 août 1909.
La commune fait partie du canton de Saint-Amand-Montrond même après 2015[1],[2].
Localisation
Saint-Loup-des-Chaumes | Uzay-le-Venon | |||
Farges-Allichamps | N | La Celle | ||
O Bruère-Allichamps E | ||||
S | ||||
Nozières | Orval | Saint-Amand-Montrond |
Urbanisme
Typologie
Bruère-Allichamps est une commune rurale[Note 1],[3]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[4],[5].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Amand-Montrond, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 36 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[6],[7].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (82 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (83,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (40,6 %), prairies (39,9 %), forêts (13,8 %), zones urbanisées (2,3 %), eaux continentales[Note 3] (1,9 %), zones agricoles hétérogènes (1,5 %)[8].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[9].
Histoire
La commune de Bruère-Allichamps fut créée en 1884 par la fusion de Bruère et d'Allichamps.
Un important haras consacré à la production de chevaux destinés à la remonte de l’armée française (remplaçant ceux blessés ou tués au combat) a existé à Bruère-Allichamps, au lieu-dit Châteaufer. Il est fermé après la Première Guerre mondiale.
Pendant la guerre civile espagnole, il fait partie des camps d'internement destinés à l’assignation à résidence des réfugiés espagnols. Ils sont seulement 55 début janvier 1939. Mais c’est surtout au moment de l'effondrement de la république espagnole, qui provoque la Retirada, que les arrivées de réfugiés sont importantes. Entre le 30 janvier et le 9 février 1939, 3 002 réfugiés espagnols fuyant devant les troupes de Franco, arrivent dans le Cher[10],[11]. Ils sont acheminés en quatre convois à la gare de Bourges[12].
L’hébergement n’est pas très confortable : les dortoirs sont aménagés dans les écuries, dont certaines sont dépourvues de portes[13]. Les réfugiés sont essentiellement des femmes et des enfants, les hommes sont retenus dans les camps du Midi[14]. Ils sont soumis à une quarantaine stricte, du fait des risques d’épidémie. Un hôpital de fortune est aménagé avec 40 lits à Châteaufer[15]. Le courrier est limité, le ravitaillement, s'il est peu varié et cuisiné à la française, est cependant assuré[16]. Au printemps et à l'été, le camp de Châteaufer devient le centre de regroupement départemental pour les réfugiés hébergés dans des centres ruraux créés dans les petites communes[17]. Malgré les facilités offertes à ceux qui veulent rentrer en Espagne (et les incitations), ils sont encore 912 en décembre 1939[18] et 600 en février 1940[19]. Certains enfants sont déplacés à la Maison familiale pour enfants de Bourges[19].
La mémoire de ce camp d’internement de réfugiés espagnols se transmet : à l’abbaye de Noirlac, une table ronde sur le sujet a eu lieu en novembre 2012, et des rencontres annuelles commémorent ces évènements depuis 2010 à Châteaufer et Noirlac[20].
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[24].
En 2018, la commune comptait 567 habitants[Note 4], en diminution de 7,05 % par rapport à 2013 (Cher : −2,64 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Abbaye de Noirlac classé monument historique en 1862[27]. Cet édifice religieux est fondé en 1136 par une communauté monacale qui y crée un ordre local de cisterciens[28].
- Prieuré Saint-Étienne d'Allichamps XIIe siècle. L’ancienne église Saint-Étienne d’Allichamps est inscrite sur l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques : arrêté du 19 février 1926. L'église est classée parmi les monuments historiques : arrêté du 9 août 2007, qui annule l’inscription du 19 février 1926[29].
- Le château de Châteaufer (1670). Le corps de logis en totalité, la chapelle située à l'extrémité sud du bâtiment de communs est en totalité, les façades et les toitures des deux bâtiments de communs situés dans l'avant-cour, à l'exception de la chapelle inscrite en totalité, le portail d'entrée et le mur de clôture de l'avant-cour, les fossés, l'avant-cour, la cour et le jardin sont inscrits sur l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques : arrêté du 12 septembre 2002[30].
- La colonne (borne milliaire trivium romain), extraite des carrières de La Celle, érigée par l’empereur romain Caracalla (au début du IIIe siècle), cette borne milliaire indiquait les 3 directions de la voie romaine : Avaricum – Aquae Neris – Mediolanum Castrum (Bourges – Néris les Bains – Châteaumeillant). Avant d’arriver à son implantation actuelle, elle a bien voyagé : à la chute de l’Empire romain, les Wisigoths l’emmenèrent dans le cimetière romain d’Allichamps où elle fut transformée en sarcophage. Elle fut découverte par le prieur Pajonnet au milieu du XVIIIe siècle et, après bien des péripéties, elle fut installée à son emplacement actuel (sur la RD 2144), c’est-à-dire à 200 m de son emplacement initial. La borne milliaire est classée monument historique en 1909[31].
- Abbaye de Noirlac.
- Cloître de l'abbaye.
- Prieuré d'Allichamps.
Personnalités liées à la commune
- Jean Girault (1825-1909), député puis sénateur, fut maire d'Allichamps.
- Jean Rameau (1852-1931), maître sonneur, poète et chansonnier berrichon, né à La Celle-Bruère.
- Paul Bilhaud, écrivain, né le 31 décembre 1854 à Allichamps, qui fit partie du club des Hydropathes.
Culture
La scène d'ouverture du film L'Argent de poche de François Truffaut a été tournée en 1976 à Bruère-Allichamps : une fillette envoie une carte postale depuis le "centre de la France" à son cousin. Après le générique, la carte se retrouve dans les mains de son cousin qui la montre à l'instituteur (Jean-François Stévenin). Celui-ci disserte sur la commune et dessine une carte de France en indiquant le Centre de la France.
Héraldique
Blason | Parti : au 1er d'azur au pont d'une arche et deux demies d'argent, mouvant des flancs, maçonné de sable et posé sur une champagne ondée d'or, au chef cousu de gueules, bastillé de deux pièces et chargé d'une fasce alésée cousue d'azur surchargée de trois fleurs de lis d'or, au 2e de sinople à la colonne d'or. |
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Détails | Adopté en mai 2017. |
Centre géographique de la France
Sept communes, situées entre le Cher et l’Allier, revendiquent, le titre honorifique de centre de la France: Bruère-Allichamps, est historiquement la première, mais sur la base de calculs anciens du géographe Adolphe-Laurent Joanne (1813-1881) qui ne tenaient pas compte de la Corse.
- Chazemais.
- Farges-Allichamps.
- Huriel.
- Nassigny.
- Saulzais-le-Potier.
- Vesdun en tenant compte des îles côtières.
Voir aussi
Notes et références
Notes
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- Liste des maires du Cher et appartenance des communes aux cantons sur le site de la préfecture (consulté le 26 septembre 2014).
- Décret no 2014-206 du 21 février 2014 portant délimitation des cantons dans le département du Cher
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Jeanine Sodigné-Loustau, « L'accueil des réfugiés civils espagnols de 1936 à 1940. Un exemple : la région Centre », Matériaux pour l'histoire de notre temps, no 44, , p. 43 (lire en ligne).
- Didier Arnold, « Les réfugiés de la Guerre d'Espagne dans le Cher. 1936-1946, documents disponibles aux Archives départementales du Cher », Archives départementales du Cher, (consulté le ).
- Alain Gardant, « L'enfance pendant les deux conflits mondiaux », dans L'enfance dans le Cher (1830-1945) (lire en ligne), p. 3 (consulté le 25 mars 2013).
- Geneviève Dreyfus-Armand, « Les enfants, ces oubliés de la diaspora républicaine espagnole », dans Rose Duroux, Exils, passages et transitions : Chemins d'une recherche sur les marges, Presses universitaires Blaise Pascal, , p. 39.
- Dreyfus-Armand, op. cit., p. 35.
- Jeanine Sodigné-Loustau, op. cit., p. 44.
- Jeanine Sodigné-Loustau, op. cit., p. 43-44.
- Jeanine Sodigné-Loustau, op. cit., p. 46.
- Jeanine Sodigné-Loustau, op. cit., p. 47.
- Gardant, op. cit., p. 4.
- Anne-Lise Dupays, « Noirlac honore ses réfugiés espagnols de 1939 », L'Écho du Berry, (lire en ligne) (consulté le 25 mars 2013)
- « Résultats des élections municipales 2020 », sur le site du Télégramme de Brest (consulté le ).
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- Notice no PA00096746, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Collectif - DIREN (Direction Régionale de l'Environnement), « L'Abbaye de Noirlac (Fiche 6) : Allée principale, pré, cour, jardins. », dans Direction Régionale de l'Environnement, Atlas des sites du département du Cher., Centre du développement durable, , 110 p. (lire en ligne [PDF]), pages 41 à 43.
- Notice no PA00096748, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Notice no PA18000020, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Notice no PA00096747, base Mérimée, ministère français de la Culture.
Pour approfondir
Bibliographie
- Alain Ferdière et Yannick Rialland, « La prospection archéologique systématique sur le tracé de l'autoroute A 71 (section Bourges-sud du Cher). 1e partie /Systematic archaeological survey along the route of the a 71 motorway (section from Bourges to the Southern limit of the department of the Cher) (Part one). », Revue archéologique du Centre de la France,, t. 33, , pages 42 à 81 (DOI 10.3406/racf.1994.2709, lire en ligne, consulté le ).
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel de la commune de Bruère-Allichamps
- Bruère-Allichamps sur le site de l'Institut géographique national
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