All Things Must Pass
All Things Must Pass est le troisième album solo de George Harrison, le premier sorti après la séparation des Beatles. Auparavant, il avait publié Wonderwall Music, musique du film homonyme et Electronic Sound, un disque expérimental joué au synthétiseur Moog.
Sortie |
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---|---|
Enregistré |
au Studios Abbey Road, Londres |
Durée | 105 minutes |
Genre |
Pop rock Rock psychédélique |
Format | Triple 33 tours |
Producteur |
George Harrison Phil Spector |
Label | Apple |
Classement |
No 1 (États-Unis) No 1 (Royaume-Uni) |
Albums de George Harrison
Singles
- My Sweet Lord/Isn't It a Pity
- What Is Life/Apple Scruffs
C'est le premier triple album d'un artiste solo. Alors que les deux premiers 33 tours incluent uniquement des chansons, le troisième, intitulé « Apple Jam », est constitué d'une série de séances d'improvisation menées par George Harrison et ses musiciens, dont Eric Clapton, Dave Mason et Billy Preston (présent au piano et à l'orgue en 1969 sur l'album Let It Be des Beatles).
L'album inclut le titre My Sweet Lord, qui connaît un succès mondial. C'est également le premier album no 1 des deux côtés de l'Atlantique d'un membre des Beatles en solo. La sortie d'un album entièrement signé George Harrison surprend beaucoup de critiques. En effet, éclipsé au sein des Beatles par John Lennon et Paul McCartney, George Harrison voyait la place de ses compositions réduites à une ou deux par album.
Historique
Contexte
A partir de mai 1968 et de la réalisation de l'Album blanc, les Beatles commencent à se disloquer. Les tensions augmentent encore en janvier 1969 durant les séances du « projet Get Back » provoquant le départ temporaire de George Harrison durant une dizaine de jours après une dispute avec Paul McCartney[1]. Durant les séances de travail aux Twickenham Film Studios plusieurs des chansons qui apparaîtront dans All Things Must Pass sont répétées par le groupe. Parmi elles, All Things Must Pass, Hear Me Lord, Let It Down et Isn't It a Pity.
Harrison avait en effet dans ses cartons un nombre impressionnant de chansons, certaines composées, et d'autres seulement ébauchées et répétées en groupe, voire enregistrées, depuis le séjour du groupe en Inde dans l’ashram du Maharishi Mahesh Yogi à Rishikesh, à la fin de l’hiver/printemps 1968 et les sessions du White Album, et non incluses dans les disques des Beatles.
D'autres, comme Art of Dying, ne sont même pas proposées aux Beatles. En effet, Harrison juge le thème de la chanson (l'art de mourir en l'occurrence) trop sensible (on se souvient des propos encore frais de Lennon sur Dieu).
I'd Have You Anytime est coécrite avec Bob Dylan dans la résidence de ce dernier qui l'a invité pour les fêtes de Thanksgiving en 1968[2]. À cette occasion, Dylan lui offre le titre If Not for You (qu'il l'enregistrera à son tour en 1970 sur New Morning).
Lors des sessions Get Back, l'atmosphère tendue entre les Beatles alimente l'écriture de Wah-Wah composé après son départ provisoire du groupe "Et je sais combien la vie peut être douce si je continue à me libérer"[3]. My Sweet Lord est composé en partie alors qu'il accompagne Delaney & Bonnie en tournée.
Concernant cette période, Harrison expliquera : « j'étais en train de tenter de faire enregistrer mes chansons au milieu du traditionnel matériel Lennon/McCartney et pour moi, c'est le point principal concernant notre séparation : être capable de faire mon propre disque, enregistrer toutes ces chansons que j'avais empilées et aussi pouvoir le faire avec des gens nouveaux, comme respirer de l'air frais »[4].
Enregistrement
Fort d'un important réservoir de travail, Harrison engage donc Phil Spector (qui a produit l'album des Beatles Let It Be), ses amis musiciens les plus proches : Eric Clapton, Ringo Starr, Klaus Voormann, Billy Preston et Mal Evans, ainsi que plusieurs des musiciens de Derek and the Dominos qui accompagnèrent Clapton sur l'album Layla and Other Assorted Love Songs. Le batteur Alan White, qui a joué aussi sur les albums Live Peace in Toronto 1969 et Imagine de John Lennon joue sur plusieurs chansons. Le tout jeune Phil Collins (19 ans à l'époque) a auditionné pour jouer les congas sur Art of Dying, mais selon son autobiographie Not Dead Yet, sa performance n'a pas été retenue. On retrouve aussi les quatre membres du groupe Badfinger : Joey Molland, Tom Evans et Pete Ham à la guitare acoustique, ainsi que Mike Gibbins aux percussions.
L'album est enregistré de fin à au studio Abbey Road. Spector et Harrison lui donnent un son lourd (typique des productions de Spector) avec beaucoup d'écho (ce que Harrison regrettera 30 ans plus tard). Ce son sera par la suite allégé lors du remixage pour les cinquante ans en 2021.
Réception
Périodique | Note |
---|---|
AllMusic | |
Blender[5] | |
The Encyclopedia of Popular Music[6] | |
Mojo[7] | |
PopMatters | 9/10 |
Q[8] | |
Rolling Stone[9] | |
Zagat Survey[10] |
Coproduit avec Phil Spector, All Things Must Pass surprit par sa diversité : Harrison oscille avec aisance entre purs moments de pop et plages plus expérimentales, le tout toujours influencé par la musique indienne. Il déclarera à propos du disque : « Je me suis senti comme un homme constipé pendant des années, et qui aurait subitement eu la diarrhée »[11], allusion aux années Beatles pendant lesquelles George ne put pratiquement pas imposer ses chansons au milieu du flot amené par Lennon et McCartney
En 2003, l'album est classé numéro 437 par le magazine Rolling Stone dans la liste des 500 plus grands albums de tous les temps.
Grand succès planétaire de l'année 1970, il est aujourd'hui considéré comme l'un des meilleurs albums d'un Beatle en solo, il fut d'ailleurs nommé aux Grammy Awards dans la catégorie Meilleur album de l'année 1972.
Liste des chansons
Disque 1
Toutes les chansons sont écrites et composées par George Harrison, sauf mention contraire.
Disque 2
Apple Jam
Version CD, remasterisée (2001)
- Durée totale du disque 1 : 59 minutes 56 secondes
- Durée totale du disque 2 : 1 heure 06 minutes 09 secondes
Fiche de production
Interprètes
- George Harrison : chant, guitare acoustique et électrique, dobro, basse (My Sweet Lord 2001), harmonica, synthétiseur Moog, harmonium, chœurs,
- Derek and the Dominos :
- Eric Clapton : guitares acoustique et électrique, chœurs
- Jim Gordon : batterie
- Carl Radle : basse
- Bobby Whitlock : piano, orgue, harmonium, cloches tubulaires, chœurs
- Dave Mason : guitares acoustique et électrique
- Pete Ham, Tom Evans, Joey Molland : guitare acoustique
- Peter Frampton : guitare acoustique
- Pete Drake : guitare pedal steel
- Klaus Voormann : basse, guitare électrique
- Tony Ashton : piano
- Gary Brooker : piano
- Gary Wright : pianos acoustique et électrique, orgue
- Billy Preston : piano, orgue
- Jim Price : trompette, trombone
- Bobby Keyes : saxophone
- Alan White : batterie, vibraphone
- Ringo Starr : batterie
- Ginger Baker : batterie sur I Remember Jeep
- Mike Gibbins : percussions
- Mal Evans : percussions, chant sur It's Johnny's Birthday, thé et sympathie
- Eddie Klein : chant sur It's Johnny's Birthday
- Al Aronowitz : contribution indéfinie sur Out of the Blue
- John Barham : arrangements orchestraux, arrangements des chœurs, harmonium, vibraphone
- Ray Cooper : percussions, synthétiseur (My Sweet Lord 2001)
- Sam Brown : chœurs (My Sweet Lord 2001)
- Dhani Harrison : guitare acoustique, piano électrique, chœurs (My Sweet Lord 2001)
L'équipe technique
- Production : Phil Spector, George Harrison
- Enregistrement et ingénieurs du son : Ken Scott[12] et Phil McDonald[13]
Classement et certification
Classement par pays
Classement de fin d'année
Certifications
|
Grammy Award
Année | Travail nommé | Récompense | Résultat |
---|---|---|---|
1972 | My Sweet Lord | Enregistrement de l'année | Nomination |
1972 | All Things Must Pass | Album de l'année | Nomination |
Ivor Novello Award
Année | Travail nommé | Récompense | Résultat |
---|---|---|---|
1972 | My Sweet Lord | Meilleures ventes certifié | Oui |
1972 | My Sweet Lord | Meilleurs interprétation de l'année | Oui |
Références
- (en) Why The Beatles split: The true story behind the break-up of the biggest band ever Mark Beaumont pour The Independent, en ligne le 10 avril 2020, consulté le 12 avril 2020
- George Harrison, I Me Mine, Chronicle Books (San Francisco, CA, 2002), p. 164.
- https://www.franceinter.fr/emission-pop-etc-george-harrison
- (en)Timothy White, George Harrison: 'All Things' In Good Time billboard.com, en ligne le 8 janvier 2001, consulté le 13 mai 2020
- Blender album review: "George Harrison All Things Must Pass (reissue)", Blender, February 2001 (issue 21).
- Larkin, p. 158.
- John Harris, "Beware of Darkness", Mojo, November 2011, p. 82.
- Album review, Q, March 2001, pp. 122–23.
- Anthony DeCurtis, « "George Harrison All Things Must Pass" » (version du 14 août 2006 sur l'Internet Archive), Rolling Stone, 12 October 2000 (retrieved 1 April 2012).
- Zagat Survey, 2003, quoted in The Super Seventies "Classic 500", Zagat Survey Music Guide: 1,000 Top Albums of All Time (retrieved 19 April 2012).
- Rock'n'Roll : la discothèque idéale : 101 disques qui ont changé le monde, de Philippe Manœuvre
- (en) « "discogs credits" »
- (en) « allmusic credits », Allmusic.com, (consulté le )
- (en) David Kent, Australian Chart Book 1970–1992, St Ives, NSW, Australian Chart Book, (ISBN 0-646-11917-6)
- (en) « Top Albums/CDs - Volume 14, No. 19, December 26, 1970 », RPM (consulté le )
- (nl) « dutchcharts.nl George Harrison - All Things Must Pass », Hung Medien, dutchcharts.nl, MegaCharts (consulté le )
- (de)(de) « Album Search: George Harrison », Media Control (consulté le )
- (it) (it) « Hit Parade Italia - Gli album più venduti del 1971 », hitparadeitalia.it
- (ja) « - Yamachan Land (Archives of the Japanese record charts) - Albums Chart Daijiten - The Beatles », (consulté le )
- (en) « norwegiancharts.com George Harrison - All Things Must Pass » (consulté le )
- (sv) « Swedish Charts 1969 – 1972 (in PDF-files) », Hitsallertijden (consulté le )Note: All Things Must Pass peaked at number-three on the Kvällstoppen best-selling records list in February 1971, behind its lead single "My Sweet Lord" and Dawn's "Candida"
- (en) UKchart du 01-07-2012
- (en) « allmusic ((( All Things Must Pass > Charts & Awards > Billboard Albums ))) », allmusic.com (consulté le )
- auchart
- itayearend
- (en) « Top Pop Albums of 1971 », billboard.biz (consulté le )
- « Canada album certifications – All Things Must Pass », Music Canada
- « États-Unis album certifications – All Things Must Pass », Recording Industry Association of America If necessary, click Advanced, then click Format, then select Album, then click SEARCH
Liens externes
- Ressources relatives à la musique :
- Discogs
- (en) AllMusic
- (en) MusicBrainz (groupes de sorties)
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