Allées Jean-Jaurès

Les allées Jean-Jaurès (en occitan : alèias Joan Jaurès) sont une voie publique de Toulouse, chef-lieu de la région Occitanie, dans le Midi de la France. Elles se situent au nord-est du centre historique, à la limite entre les quartiers Matabiau et Saint-Aubin, tous deux dans le secteur 1 - Centre.

Allées Jean-Jaurès
(oc) Alèias Joan Jaurès

La perspectives des allées Jean-Jaurès vers la médiathèque José-Cabanis.
Situation
Coordonnées 43° 36′ 28″ nord, 1° 27′ 06″ est
Pays France
Région Occitanie
Ville Toulouse (Haute-Garonne)
Quartier(s) Matabiau et Saint-Aubin (secteur 1)
Début no 2 boulevard de Strasbourg et no 64 boulevard Lazare-Carnot
Fin no 1 boulevard de Bonrepos et no 50 boulevard Pierre-Paul-Riquet
Morphologie
Type Allée
Longueur 575 m
Largeur 60 m
Histoire
Création 1824
Anciens noms Allée de Villeneuve (1813)
Allée d'Angoulême (1824)
Allée Lafayette (1830)
Allée Louis-Napoléon (1852)
Allée Lafayette (1830)
Allée Jean-Jaurès (1915)
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Toulouse

Situation et accès

Description

Les allées Jean-Jaurès naissent du prolongement des allées du Président-Franklin-Roosevelt : elles sont orientées vers le nord-est. Elles sont bordées, de part et d'autre, de contre-allées sur pratiquement toute leur longueur.

Elles donnent naissance, à angle droit, au boulevard de Strasbourg sur leur gauche et reçoivent le boulevard Lazare-Carnot sur leur droite. Au tiers de leur parcours la place d'Arménie s'ouvre à gauche. À mi parcours elles donnent naissance à la rue Caffarelli, et de l'autre côté reçoit la rue Nicolas-Bachelier.

Dans le dernier tiers, elles donnent naissance à la rue de Belfort et la rue Stalingrad. Le côté droit reçoit la rue Arnaud-Vidal puis la rue Pierre-Paul-Riquet.

Les allées se terminent au niveau de la statue de Pierre-Paul Riquet par le pont homonyme. Elles donnent naissance à gauche au boulevard de Bonrepos et reçoivent à droite le boulevard Pierre-Paul-Riquet.

Voies rencontrées

Les allées Jean-Jaurès rencontrent les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :

  1. boulevard de Strasbourg (g)
  2. Boulevard Lazare-Carnot (d)
  3. Place d'Arménie (g)
  4. Rue Dalayrac (g)
  5. Rue Héliot (g)
  6. Rue Caffarelli (g)
  7. Rue Nicolas-Bachelier (d)
  8. Rue Arnaud-Vidal (d)
  9. Rue de Belfort (g)
  10. Rue Pierre-Paul-Riquet (d)
  11. Rue de Stalingrad (g)
  12. Boulevard de Bonrepos (g)
  13. Boulevard Pierre-Paul-Riquet (d)

Transports

Les allées Jean-Jaurès sont desservies à la station Jean-Jaurès par les deux lignes de métro   et  .

Odonymie

Les allées Jean-Jaurès étaient désignées, lorsqu'elles furent aménagées en 1813, comme l'allée de Villeneuve. En 1824, en souvenir du passage le à Toulouse de la duchesse d'Angoulême, fille aînée de Louis XVI, elle est rebaptisée, tout comme la place du même nom, allée et place d'Angoulême. En 1830, au changement de régime politique, elles portent le nom d'allée et place Lafayette. Entre 1852 et 1870, où on les connaît sous le nom de d'allée et place Louis-Napoléon (Lafayette et Napoléon Ier avaient été adversaires). Leur destin politique se confirme d'abord en 1915, après l'assassinat de celui qui donne son nom actuel aux allées : allée Jean-Jaurès. Au fil du XXe siècle, l'usage du pluriel s'est imposé.

Histoire

A l'origine, il n'y a que champs, jardins et quelques masures. L'idée de prolonger la nouvelle place Villeneuve (actuelle Wilson) au canal du Midi par une promenade est lancée en 1813. D'une longueur de preque 600 m sur une largeur de 60 m, bordée de 280 ormeaux, la première allée est un cul-de-sac, une promenade pour les Toulousains.

À la construction de l'école vétérinaire, un pont est jeté sur le canal. La destruction de cette dernière permet d'ouvrir un passage vers le nouveau quartier Jolimont, et un véritable projet d'autoroute est réalisé en 1962 : de larges voies séparées par un terre-plein central, bordées d'arbres qui laissent des trottoirs de m de chaque côté contre les habitations.

Il s'y tient, du 1er au , la Foire-Exposition de Toulouse dans laquelle sont notamment présentés un substitut au savon ainsi que plusieurs modèles de gazogènes[1].

Sous l'impulsion de l'architecte Joan Busquets, les allées sont remodelées. De 2016 à 2019, les allées Jean-Jaurès sont réaménagées en ramblas-jardins avec une esplanade centrale de 17 mètres de large, des trottoirs latéraux élargis en passant à 5 mètres de large et une circulation automobile réduite à 2x2 voies au lieu de 3x3 voies[2]. L'inauguration officielle a lieu le [3].

Patrimoine

Église Notre-Dame des Grâces de Matabiau

L'ancienne église Notre-Dame des Grâces de Matabiau s'élève face à la place d'Arménie. Elle a été construite au XIXe siècle par les religieux des Carmes sur Le Colisée (une salle de bal datant du XVIIIe siècle). De style néo-roman et d'inspiration toscane, sa construction alterne des briques et des pierres blanches. Ella a été consacrée en 1889, les frères maristes prennent le relais des Carmes jusqu'en 2009. Elle fut désacralisée en 2011.

En 2013, le promoteur Kaufman & Broad la rachète au diocèse de Toulouse pour y déménager son siège régional Grand Sud-Ouest.

C'est l'architecte toulousain Pierre-Louis Taillandier qui a réalisé, sous le contrôle de l'architecte des Bâtiments de France, la rénovation des lieux après 17 mois de travaux. Les chapiteaux en terre cuite ont été réalisés par le sculpteur Laurent Esquerré. Sur les chapiteaux inspirer selon la tradition médiévale, sont représentés des portraits d'homme politique comme ceux de Pierre Cohen (ancien maire de Toulouse) et de son successeur Jean-Luc Moudenc, des mains jointes en prière, des animaux et des figures géométriques (la Trinité ?).

Le bâtiment accueillent depuis 2015 les bureaux de Kaufman & Broad sud-ouest, une agence de la Caisse d’épargne Midi-Pyrénées et le siège régional de l’entreprise Valtech[4],[5],[6].

Immeubles

  • no  15 : résidence Franklin Roosevelt.
    L'immeuble est construit dans le style moderne entre 1970 et 1975 par l'architecte Pierre Lafitte, à l'angle du boulevard de Strasbourg. La construction de l'immeuble entraîne la destruction de l'hôtel Vitry, construit par l'architecte Urbain Vitry entre 1837 et 1843[7].
  • no  78-86 : résidence Le Pré Catelan[8].
  • no  77-81 : immeuble Riquet.
    L'immeuble Riquet est élevé entre 1951 et 1955, sur les plans de l'architecte Robert-Louis Valle. L'édifice, à l'angle du boulevard de Bonrepos, bénéficie d'un emplacement privilégié « en haut » des allées Jean-Jaurès. L'immeuble s'élève sur onze étages et est considéré comme le premier « gratte-ciel » de la ville : il annonce en tout cas le nouveau plan des allées Jean-Jaurès conçu par Germain Tarrius, responsable de l'atelier municipal d'urbanisme, qui utilise l'immeuble Riquet comme modèle.
    L'immeuble Riquet adopte une architecture et un vocabulaire résolument modernes, brutalistes même, caractéristiques des constructions toulousaines jusqu'au milieu des années 1970 : l'ossature en béton armé est apparente, tandis que les façades sont couvertes de plaques de gravier – plutôt que de marbre, comme il avait été d'abord prévu. Le rez-de-chaussée et l'entresol sont occupés par des boutiques. Le 1er étage est dévolu aux bureaux. Les dix étages supérieurs sont occupés par les logements. Chaque étage alterne des bandeaux de fenêtres, encadrées par une moulure saillante en béton, avec des loggias fermées par des garde-corps en métal[9],[10].

Œuvres publiques

  • le Khatchkar.
    Un Khatchkar est placé devant l'ancienne église Notre-Dame des Grâces. Il a été offert en 1993 par l'Arménie à la ville de Toulouse et aux Toulousains pour les remercier de leur mobilisation et de leur soutien après le séisme de 1988. Au-dessus de la croix est représentée une colombe, symbole de l'Esprit saint[11]. Au revers est inscrit : "Aux toulousains pour leurs témoignages d'amitié et de solidarité. Le peuple arménien" Interkap " Vanadzor - 1993.

Une plaque « À la mémoire des victimes du génocide des Arméniens 1915 - 2015 » a été ajoutée sur la stèle pour le centenaire du génocide.

  • fontaine Évasion.
    La fontaine Évasion a été créée par Arthur Saura, et installée place d'Arménie en 1987[12].
  • monument à Riquet.
    En 1830, le projet d'un monument en l'honneur du roi Louis XIII ayant été abandonné, le conseil municipal fait le choix de commémorer la mémoire « d'un homme qui [s'est] illustré par son génie et ses bienfaits envers la patrie ». Elle confie la réalisation de la statue de Pierre-Paul Riquet au sculpteur Bernard Griffoul-Dorval, dont le travail est terminé en 1838. Il faut pourtant attendre 1853 pour que la statue soit installée au bout des allées Jean-Jaurès. Elle est restaurée en 2013.
    La statue est sculptée dans un bloc de marbre blanc de Saint-Béat. Pierre-Paul Riquet est représenté en pied, sur un rocher d'où s'écoule une source. Il tient, roulé dans sa main gauche, le plan du canal du Midi – auquel il tourne le dos cependant. La statue repose sur un piédestal qui porte des inscriptions sur les quatre côtés[13].

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Salies, Dictionnaire des rues de Toulouse, 2 vol., éd. Milan, Toulouse, 1989 (ISBN 978-2867263545).
  • Rémi Papillault (dir.), Laura Girard et Jean-Loup Marfaing, Guide d'architecture du XXe siècle en Midi toulousain, coll. « Architectures », Presses universitaires du Mirail, Toulouse, 2016 (ISBN 978-2-8107-0469-9).
  • Louis Destrem et Claude Llabres, Toulouse en noir et blanc : Les années de guerre 1939/1944, éd. Milan, (ISBN 2-84113-010-X)

Articles connexes

Liens externes

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