Alfonsina Strada
Alfonsina Strada, née Morini le et morte le , est une cycliste italienne, la seule femme à avoir officiellement participé à l'un des trois grands tours cyclistes masculins (Tour de France, Giro et Vuelta). Elle a notamment pris part deux années de suite au Tour de Lombardie ainsi qu'au Tour d'Italie 1924.
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Biographie
Alfonsina Strada naît dans une famille de paysans habitant dans la ville de Castelfranco Emilia près de Modène. Selon les récits, sa maison était très rudimentaire et des poules vivaient parmi la famille nombreuse[1]. Elle passe pour un garçon manqué jouant avec ses frères et avec leurs amis. Elle utilise le vélo de son père jusqu'à ses 10 ans, puis il lui offre son premier vélo qu'il obtint en l'échangeant contre des poules. Elle participe à sa première course cycliste à 13 ans[2].
À 24 ans, en 1915, elle épouse Luigi Strada, un ouvrier soudeur, également coureur amateur, tandis que sa famille essaie de la convaincre d'arrêter le cyclisme. Il lui offre pour son cadeau de noces un vélo qu’il a fabriqué de ses mains et devient son entraîneur[2].
Elle décide ensuite de déménager à Milan pour s’entraîner afin de courir pour le Giro d'Italia (l'une des courses les plus dures du monde)[3]. Tout le monde prédit qu'elle n'y arrivera jamais, mais le jour de la course, elle est l'une des 30 à passer la ligne d'arrivée sur les 90 participants[4].
Elle remporte toutes les courses féminines auxquelles elle participe, ainsi que 37 courses devant des hommes[2] et devient amie avec certains d'entre eux dont Costante Girardengo.
En 1911, elle bat le record de l'heure féminin, alors détenue par la Française Louise Roger, en parcourant 37,192 km[2].
Elle court les courses de Bologne et de Paris, ainsi que le Tour de Lombardie en 1917 et en 1918, terminant en bas du classement[5]. Elle participe au Tour d'Italie 1924 à condition de porter un pantalon et de payer elle-même l'ensemble de ses frais, l'organisateur Emilio Colombo la considère comme une attraction et espère une augmentation des ventes, alors que les meilleurs coureurs du moment sont absents de l'épreuve[5],[2]. Elle arrive hors délai lors de la 8e étape, mais Emilio Colombo l'autorise à repartir le lendemain, même si elle n’apparaît plus officiellement dans le classement[2]. Elle est ainsi la seule femme à avoir terminé l'un des trois grands tours masculins en y participant officiellement, tandis que Marie Marvingt avait couru et terminé le Tour de France 1908 en marge de la course officielle, les organisateurs refusant sa participation sous le prétexte qu’elle était une femme[6].
Luigi Strada meurt en 1946. En 1950, elle se remarie avec Carlo Messori, un coureur cycliste à la retraite et ensemble ils ouvrent un magasin de cycles Via Varesina à Milan[7]. Il commence à lui écrire sa biographie mais meurt en 1957 avant de pouvoir terminer.
Elle vit seule à Milan pour ses dernières années, allant à sa boutique en vélo tous les jours avant d'être trop fatiguée pour pouvoir continuer. En vendant des médailles et des trophées elle s'achète une Moto Guzzi 500cc. En , elle participe à la course cycliste des Trois vallées varésines. De retour chez elle, sa moto bascule et elle meurt d'une crise cardiaque sous le poids trop lourd.
Son vélo fait partie de la collection de la chapelle Madonna del Ghisallo[8], près du Lac de Côme en Italie.
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Alfonsina Strada » (voir la liste des auteurs).
- « Marconi, Marchese, (Guglielmo Marconi) (25 April 1874–20 July 1937) », dans Who Was Who, Oxford University Press, (lire en ligne).
- Gautier Demouveaux, « Alfonsina Strada, la femme qui a défié les hommes sur un grand tour », sur Presse Océan.fr, (consulté le ).
- Cavallo Francesca et Favilli Elena, Histoire du soir pour filles rebelles : 100 destins de femmes extraordinaires., Paris, Les Arènes, , p. 6-7.
- Cavallo Francesca et Favilli Elena, Histoires du soir pour filles rebelles : 100 destins de femmes extraordinaires, Paris, Les Arènes, , p. 6-7.
- Michel Dalloni, Le Vélo, La Boétie, 256 p. (lire en ligne).
- Claude Marthaler, « Marie Marvingt, la fiancée du danger », La Liberté, , p. 23 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
- « Marconi,, Marchese, (Guglielmo Marconi) (25 April 1874–20 July 1937) », dans Who Was Who, Oxford University Press, (lire en ligne).
- « Strada e pittura. », dans L’architettura della strada, Quodlibet, (ISBN 978-88-229-1098-1, lire en ligne), p. 188–191.
Liens externes
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