Alexandre Petcherski

Alexandre Petcherski naquit à Krementchouk, Ukraine, en 1909 et fut par la suite diplômé en musique et littérature. Il intégra comme conscrit avec une fonction d'officier l'armée soviétique en juin 1941.

Il fut fait prisonnier par l'armée allemande en octobre 1941 pendant l'opération Barbarossa. Après une tentative d'évasion ratée, il fut identifié comme étant juif et transféré dans un camp de travail à Minsk, en Biélorussie. Il fut ensuite transféré dans le camp d'extermination de Sobibor le 23 septembre 1943.

Du fait de son expérience en tant qu'officier, Petcherski fut approché par les meneurs du mouvement de résistance du camp et en accepta un rôle de leader. Ils mirent sur pied un plan de révolte qui comprenait l'assassinat des sous-officiers SS du camp. Chaque sous-officier devait être attiré dans un endroit isolé et tué, les prisonniers devant ensuite aller récupérer des armes à l'arsenal et prendre la fuite par l'entrée principale du camp (les alentours de celui-ci étant minés). Onze sous-officiers S.S.furent ainsi exécutés mais la découverte d'un cadavre mit les responsables du camp en alerte. Petcherski exhorta alors les détenus à faire une brèche dans les barbelés et à courir à travers le champ de mines qui entourait le camp. Sur les 600 détenus du camp, plus de 300 réussirent à en sortir. Environ 70 d'entre eux furent tués en tentant de s'enfuir, environ 170 furent repris et tués dans les jours qui suivirent, de même que tous les prisonniers qui n'avaient pas pris part à l'évasion. Entre 50 et 60 des évadés survivront à la guerre.

Alexandre Petcherski fut de ceux-là. Il intégra une unité de partisans soviétiques et participa à des actions de guérilla jusqu'à une sévère blessure à la jambe.

Il retourna à la vie civile à la fin de la guerre. Il fut cependant arrêté en 1948 par le NKVD, accusé de s'être laissé capturer vivant par les Allemands (ce qui était un crime de trahison sous Staline, en raison d'un décret spécial qui avait déclaré en septembre 1941 que les militaires qui se rendraient aux Allemands étaient des traitres, passibles de peine de mort ou d'emprisonnement à leur retour en Union Soviétique). Il fut condamné à une peine de longue durée et envoyé dans un camp de travail. Il fut finalement libéré, sa condamnation ayant provoqué un tollé international du fait de son rôle dans l'évasion massive de Sobibor.

Il décéda le 19 janvier 1990, à Rostov-sur-le-Don.

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