Albert Louppe

Jules Albert Louppe, né le à Guny et mort le à Laval[1], est un ingénieur et homme politique français. Marié à une demoiselle Steff, originaire de Moselle, devenue allemande après la guerre de 1870, mais dont la famille avait opté pour la nationalité française et était venue vivre à Brest (son père était marchand de vin).

Albert Louppe

Albert Louppe, au début du XXe siècle
Fonctions
Député 1914-1919 puis Sénateur1921-1927
Gouvernement IIIe République
Biographie
Date de naissance
Date de décès
Résidence Finistère

L'ingénieur et le directeur des poudres

Caricature parue le

De famille paysanne, il sort comme ingénieur des poudres et salpêtres de la promotion 1875 de Polytechnique et dirige, successivement, de 1883 à 1911, deux poudreries, celle du Moulin-Blanc, dans la vallée du Costour au Relecq-Kerhuon près de Brest, puis celle de Pont-de-Buis, puis de nouveau la première des deux à Brest. De violentes controverses l'opposent, lorsqu'il est directeur de celle de Pont-de-Buis à Léopold Maissin, alors directeur de celle du Moulin-Blanc, à propos de la qualité du coton-poudre fourni par la seconde à la première et qui entre dans la composition de la "poudre B" qui vient d'être lancée et qui se révèle instable[2], provoquant plusieurs accidents graves (explosion des cuirassés Iéna en 1907 et Liberté en 1911 dans le port de Toulon, plusieurs autres cuirassés subissant d'importantes avaries). Un véritable scandale, qui fait les gros titres de la presse nationale de l'époque, se produit alors et les deux directeurs se renvoient les responsabilités[3] ; après avoir permuté leurs postes dans un premier temps, la polémique entre les deux hommes persistant[4], finissent par être relevés de leurs fonctions en 1912. Albert Louppe est affecté à la poudrerie de Saint-Médard[5], poste qu'il refuse, préférant une retraite anticipée.

Sa rivalité avec Léopold Maissin est à la fois professionnelle (le scandale des poudres) et politique, la lutte entre Albert Louppe, conservateur, et Léopold Maissin, républicain, radical-socialiste, se manifestant en particulier au conseil général du Finistère dont ils sont tous les deux des élus.

L'homme politique

Sa carrière politique

Panneau commémorant la construction du pont Albert-Louppe

Après avoir été conseiller municipal de Guipavas, il est élu conseiller municipal de Quimerch, puis maire de la commune. Il est élu conseiller général du Finistère en 1901 et devient président du conseil général en 1912[6]. Il s'efforce d'obtenir des crédits pour les grands travaux routiers et pour l'amélioration du port de Brest. Il passe commande, en 1922, des premières études pour la construction du pont reliant directement Brest à Plougastel-Daoulas, construit de 1926 à 1930 et dont il ne verra pas l'achèvement, mais l'ouvrage porte maintenant son nom : le pont Albert-Louppe[7].

En 1914, il est élu député de la 2e circonscription du Finistère, contre Charles Daniélou, député sortant. Il siège alors dans le groupe parlementaire de la Gauche radicale et soutient le gouvernement de Georges Clemenceau dans tous les scrutins importants. Il n'est pas présent sur les listes départementales proposées aux élections législatives de 1919[8].

En 1921, il est élu sénateur du Finistère[9] et siège dans le groupe parlementaire de la Gauche républicaine. Il joue un rôle important dans la Commission des Travaux publics.

Ses mandats

  • Conseiller municipal de Guipavas de 1884 à 1888
  • Conseiller municipal de Quimerch à partir de 1888, puis maire de cette même commune jusqu’à sa mort en 1927
  • Conseiller général du canton du Faou de 1901 à sa mort en 1927, et président du conseil général du Finistère à partir de 1912
  • Député du Finistère de 1914 à 1919 (circonscription de Châteaulin)
  • Sénateur du Finistère de 1921 à sa mort en 1927

Sources

  • « Albert Louppe », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960

Notes et références

  1. Voir sa notice nécrologique parue dans le journal Ouest-Éclair no 9386 du 6 juillet 1927, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k497338w/f3.image.r=Quimerch.langFR
  2. Victor Méric, "La poudre "B", Revue Les Hommes du jour, n°200 du 18 novembre 1911, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k442436v/f2.image.r=Albert+Louppe.langFR
  3. Journal Ouest-Éclair n° 4660 du 27 octobre 1911, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6430602/f1.r=Albert+Louppe.langFR, n°4664 du 31 octobre 1911, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k643064k.r=Albert+Louppe.langFR, n° 4666 du 2 novembre 1911, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k643066b/f1.image.r=Albert+Louppe.langFR et n° 4679 du 15 novembre 1911, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k643079t.r=Albert+Louppe.langFR
  4. Article "La question des poudres et les accusations de Mr Maissin", journal Le Figaro n°300 du 27 octobre 1911, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2893827/f3.image.r=Albert+Louppe.langFR et n°301 du 28 octobre 1911, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k289383m/f4.image.r=Albert+Louppe.langFR
  5. Journal Le Figaro n°312 du 8 novembre 1911, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k289395q/f2.image.r=Albert+Louppe.langFR et n°316 du 12 novembre 1911, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2893997/f4.image.r=Albert+Louppe.langFR
  6. Journal Ouest-Éclair n°4991 du 28 août 1912, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6433668/f4.image.r=Albert+Louppe.langFR
  7. Jules Albert Louppe sur Wiki-Brest
  8. Jean Pascal, Dictionnaire des députés bretons de 1789 à 1983, PUF, 1983. [ (ISBN 2-13-038265-7)]
  9. Fiche Albert Louppe sur http://www.senat.fr en tant qu’ancien sénateur lors de la IIIe République
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