Albert Lévy (syndicaliste)

Albert Lévy, né le à Lyon, mort en 1926, était un syndicaliste français. Trésorier de la Confédération générale du travail (CGT), il est en 1908-1909 un des protagonistes de l'affaire de la « Maison des fédérations » qui provoque en janvier 1909 la démission de Victor Griffuelhes du secrétariat de la CGT.

Pour les articles homonymes, voir Lévy et Albert Lévy.

Biographie

Originaire de Lyon[1], Albert Lévy était employé. En 1901, il est élu trésorier de la Fédération des Bourses (du travail), avant de devenir celui de la CGT, en 1904. Lors du Congrès de la CGT tenu à Amiens en 1906), il est un des signataires de l'ordre-du-jour syndicaliste révolutionnaire, qui adopté très majoritairement[2], devient la Charte d'Amiens. Trésorier de la CGT, il est emprisonné durant dix-huit mois à la suite d'une condamnation pour « incitation à la violence ». Quand il sort de prison en avril 1908, il accuse celui qui tenait les comptes en son absence, de négligence, voire de malversation[3],[4] Ce remplaçant n'est autre que le secrétaire général, Victor Griffuelhes. Peu enclin à admettre des critiques, Victor Griffuelhes démissionne en janvier 1909. Albert Lévy fait de même pour la trésorerie, et quitte peu après le mouvement syndical. Les syndicalistes[5] accusent Lévy d'avoir été à la solde d'Aristide Briand, ancien propagandiste de la « Grève générale », devenu ministre dans le gouvernement Clemenceau. Les historiens[6] n'infirment pas cette accusation, qui toutefois manque de preuves formelles. Le fait qu'Albert Lévy soit alors un des rares dirigeants d'origine juive à la tête de la CGT a fait naître le soupçon d'antisémitisme à son égard[7].

Albert Lévy se fixe ensuite à Rouen, où il exerce son métier d'expert-comptable. Pierre Monatte annonce son décès dans le numéro de de sa revue, La Révolution prolétarienne[8].

Notes et références

  1. Notice « Albert Lévy », Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français (Le Maitron en ligne).
  2. « Il y a cent ans, la Charte d'Amiens », Bernard Vivier, Institut CGT d'Histoire supérieur du travail, 2006, liste des signataires de l'« ordre du jour Griffuelhes ».
  3. Dictionnaire biographique..., déjà cité et Georges Lefranc, Le mouvement syndical sous la Troisième République, p. 148.
  4. Colette Chambelland, Pierre Monatte, une autre voix syndicaliste, éditions de l'Atelier, 1999.
  5. En particulier Pierre Monatte, dans La lutte syndicale, françois maspero éditeur, 1976, p. 65.
  6. Georges Lefranc, op. cit., Jacques Julliard, dans Clemenceau briseur de grèves, p.  139, Michel Dreyfus, Histoire de la CGT, éditions Complexe, 1995, p. 63-64.
  7. Michel Dreyfus, L'antisémitisme à gauche, histoire d'un paradoxe de 1830 à nos jours, éditions La Découverte, 2009.
  8. Le Maitron, op. cit.

Voir aussi

Article connexe

Lien externe

  • Portail du syndicalisme
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.