Alain-Philippe Malagnac

Alain-Philippe Malagnac, né le [1] à Paris 14e et mort le à Saint-Étienne-du-Grès (Bouches-du-Rhône), était connu comme l'amant de l'écrivain Roger Peyrefitte, cette relation constitua le sujet de plusieurs romans de ce dernier. Alain-Philippe Malagnac était aussi un homme d'affaires[2], collectionneur d'art, producteur musical et compagnon de la chanteuse Amanda Lear.

Biographie

Il rencontre l'écrivain Roger Peyrefitte en mars 1964 au cours du tournage en l'abbaye de Royaumont, du film Les Amitiés particulières tiré du roman du même nom de Roger Peyrefitte. Ils tombent mutuellement en admiration l'un de l'autre, cet épisode est relaté d'une manière romancée par Peyrefitte dans son roman Notre amour (Flammarion, 1967)[3], puis plus précisément dans Propos Secrets (Albin Michel, 1980).

Commence alors une longue relation amoureuse et professionnelle entre eux. À dix-huit ans, Malagnac exerce la fonction de secrétaire particulier de Peyrefitte et devient, selon l'auteur, son légataire universel[4]. Leur liaison est également le sujet du roman L'Enfant de cœur (Albin Michel, 1977). À l'âge adulte, soutenu financièrement par Peyrefitte, commence pour lui une carrière d'homme d'affaires dans le domaine du spectacle et de la nuit.

Selon Roger Peyrefitte, il aurait obtenu les noms d'Argens de Villèle en étant adopté par une aristocrate française vivant en Belgique et demeurée sans descendance[5].

Il est chargé des relations publiques du bar nocturne Le Colony, rue Sainte-Anne, un des premiers clubs homosexuels ouverts sur la rue à Paris. Au milieu des années 1970, il produit les disques de Guy Bonnardot, avec lequel il entretient une relation avec l'approbation de Peyrefitte[6]. Il est brièvement producteur des spectacles de la chanteuse Sylvie Vartan (Palais des Congrés de Paris, 1975). Malgré leur succès, ces activités se soldent finalement par un désastre financier[7], dont Peyrefitte subit les conséquences, car afin de payer les dettes de son ami il est contraint de vendre ses collections de monnaies et de marbres antiques, sa bibliothèque érotique et son célèbre musée secret d'objets érotiques (en plusieurs ventes à Paris de 1974 à 1977), un épisode relaté dans son roman L'Enfant de cœur (Albin Michel, 1978).

En 1978, Malagnac rencontre la chanteuse Amanda Lear et, lors d'un voyage aux États-Unis, ils se marient à Las Vegas le , union non reconnue juridiquement en France[8]. Cette union dure jusqu'à la mort de Malagnac, survenue le dans l'incendie du mas dans lequel le couple vit à Saint-Étienne-du-Grès[9]. Les gendarmes affirment qu'il a péri dans les flammes vers 6 heures du matin avec une autre personne identifiée comme un « éleveur de chats »[10].

Cette mort brutale à l'âge de quarante-neuf ans six semaines après celle de Peyrefitte, pose quelques questions. La thèse de l'accident est celle qui est retenue par les enquêteurs qui affirment n'avoir trouvé aucun liquide inflammable[11], même si Peyrefitte, dans ses romans, évoque un « pacte de suicide » entre eux, c'est-à-dire l'intention de se tuer à la mort de l'autre. Un jeune ami de Malagnac a péri également dans l'incendie et une quinzaine de toiles de Salvador Dalí ont été détruites dans le sinistre.

Amanda Lear déclare également que lors de leur rencontre à la fin des années 1970, Malagnac lui aurait déclaré : « J'ai un stock de médicaments prêt, j'ai déjà raté un suicide ; celui-là, je ne compte pas le louper[12]. »

Notes et références

  1. Registre des naissances du 14e arrondissement de Paris, 1951. Indication identique dans l’acte de décès, également consultable en mairie.
    Dans Notre amour (Paris, Flammarion, 1967), sans doute pour égarer d’éventuelles recherches policières, Peyrefitte place début juin l’anniversaire d’Alain-Philippe (p. 80), et il lui attribue plus loin le signe des Gémeaux, qui correspond à cette période (p. 121).
  2. Il fut agent en France d'une usine de crabe à Baton-Rouge en Louisiane L'Express Issues 1265-1277 1975books.google.fr
  3. R. Peyrefitte, Propos secrets, 1977, p. 285-289 ; L'Enfant de cœur, 1978, p. 9 et 29.
  4. GLBTQ.com (anglais)
  5. Suivant ce que dit Roger Peyrefitte dans Propos secrets tome II - Albin Michel 1980
  6. Mathieu Rosaz, « Roger Peyrefitte, l'écrivain “sulfureux”, intime d'Amanda Lear et de Sylvie Vartan », sur Charts in France, (consulté le )
  7. « Amanda Lear fâchée contre Sylvie Vartan: La raison dévoilée », sur Non-stop-people.com,
  8. Dans l'acte de naissance de Malagnac n'est mentionné aucun mariage.
  9. Le mari d'Amanda Lear mort dans l'incendie de leur maison - ActuStar.com
  10. « ARLES / Amanda Lear entendue par les gendarmes », sur Ladepeche.fr,
  11. Julien Dumond et Alain Grasset, « Amanda Lear : « Je n'ai plus rien » », sur Leparisien.fr,
  12. Éric Dahan, « Drôle de dame », sur Liberation.fr,

Annexes

Bibliographie

  • 1967 : Roger Peyrefitte, Notre Amour, Paris, Groupe Flammarion, , 270 p. (notice BnF no FRBNF33134679)
  • 1978 : Roger Peyrefitte, L'Enfant de cœur, Paris, Éditions Albin Michel, , 455 p. (ISBN 2-226-0657-5 (édité erroné) et 2-226-00657-5, notice BnF no FRBNF34605818)
  • 2011 : Antoine Deléry, Roger Peyrefitte : le sulfureux, Le Triadou, H&O, coll. « Biographies », , 334 p. (ISBN 9782845472358, notice BnF no FRBNF42447097)

Liens externes

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