Tabari
Tabari ou Tabarî, de son nom complet Abū Jaʿfar Muhammad Ibn Jarīr Ibn Yazīd (arabe : محمد بن جرير ب يزيد الإمام أبو جعفر الطبري) (persan : محمد بن جریر طبری), est un historien arabe[4] né en 839 à Amol, au Tabaristan, et mort le à Bagdad[5].
Pour les articles homonymes, voir Tabari (homonymie).
Nom de naissance | Mohammad Ibn Jarīr Ibn Yazīd al-Imām Abū Jaʿfar |
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Alias |
Ṭabarī |
Naissance |
au Tabaristan |
Décès |
à Bagdad |
Activité principale |
Historien, exégète |
Langue d’écriture | arabe |
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Genres |
chroniques historiques, exégèse coranique |
Œuvres principales
- Les Chroniques de Tabari (Târîkh al-rusul wa l-mulûk)
- Jâmiʿ al-bayân fî tafsîr al-Qur'ân
Tabarî est notamment resté célèbre pour son histoire universelle, l'Histoire des prophètes et des rois (qui traite en égaux des récits authentiques et des récits forgés), et son commentaire du Coran[1]. Il fut également à l'origine d'une éphémère école (ou "Madhhab") du droit islamique, la Jarîriyya[3]. Musulman de tradition sunnite, il a passé l'essentiel de sa vie à Bagdad, écrivant tous ses ouvrages en arabe.
Biographie
Origines
Tabarî naît à Amol au Tabaristan (à environ 20 km au sud de la Mer Caspienne) durant l'hiver 838-839[6]. Son père, Jarîr, est un propriétaire terrien relativement important. On ignore en revanche si sa famille est d'origine persane ou si elle descend des Arabes qui s'étaient installés dans la région[3].
Formation
Tabari rapporte lui-même qu'à sept ans, il était déjà hâfiz (en arabe : حافظ, celui qui a appris le Coran par cœur)[3]. Durant les deux années qui suivent, il poursuivit l'étude des recueils classiques de hadiths, et devint imam à l'âge de huit ans[3]. À 12 ans, il quitte le domicile familial pour aller étudier à Rayy, où il passe cinq ans[3]. Vers l'âge de 17 ans, il part pour Bagdad. Il espère pouvoir y rencontrer Ahmad Ibn Hanbal mais celui-ci meurt peu de temps avant son arrivée. Après une année à Bagdad, il se rend dans le sud de l'Irak où il étudie à Wasit, Kufa et Basra pendant deux ans. Puis il revient à Bagdad pour y rester huit ans. Pendant cette période, il fut alors pendant un temps le tuteur d'un des fils du calife al-Mutawakkil[3].
Tabari part de nouveau en voyage, mais cette fois pour une tournée d'études et d'enseignement auprès des savants et traditionnistes de Syrie, de Palestine et d'Égypte. Il s'arrêta notamment à Homs, à cause de sa tradition particulière de transmission de hadiths[3]. En Égypte, il fréquenta les traditionnistes importants, perfectionnant sa connaissance des lectures du Coran. Il rencontra également les savants du malikisme et du shafi'isme, notamment la famille d'Ibn 'Abd al-Hakam, proche de l'imâm Al-Shâfi'î[3]. Les hanbalites lui étaient très hostiles[7].
Vers 870, Tabarî revient à Bagdad pour y passer les cinquante-trois ans qui suivent, jusqu'à sa mort en 923. Ce dernier séjour à Bagdad est entrecoupé de quelques aller-retours vers le Tabaristan et par un pèlerinage à La Mecque[3].
Œuvres
Tabarî a écrit des livres touchant à presque tous les domaines de la vie musulmane : histoire, commentaire du Coran (tafsīr, « exégèse »), recueil de hadiths, commentaires de droit (fiqh). Il s'est aussi intéressé à la médecine profitant de ses connaissances pour prescrire des remèdes à ses amis et étudiants.
Ses œuvres les plus connues et les plus volumineuses sont :
- les Chroniques de Tabari, histoire des prophètes et des rois ;
- le Jâmi' Ul Bayân Fî Tafsîr Il Qur°ân, plus connu sous le nom de Tafsir At-Tabari ; il a été édité en 896 et 930. Ce tafsir allait devenir un des travaux de ce genre les plus connus et un des plus précoces. Il aurait été beaucoup plus long que les 3 000 pages imprimées actuelles et il se dit qu'un exemplaire original se trouve en Afghanistan. Des auteurs tels que Suyuti, Baghawi ou Ibn Kathir s'en sont fortement inspirés pour rédiger leurs tafsirs ;
- Tahdhīb al-Athār (arabe : تهذيب الآثار), commencé par l'auteur mais non terminé ; il concerne les traditions rapportées des sahabahs ;
- Kitāb ikhtilaf al-fuqaha (« Livre des divergences entre les fuqaha ») : traité de droit en partie conservé[7].
Références
- Encyclopédie Universalis, Tabari
- Dictionnaire mondial des littératures Larousse, Abu Djafar ibn Djarir al-Tabari
- "al-Ṭabarī." Encyclopédie de l’Islam. Brill Online, 2014. Reference. BULAC (Bibliothèque universitaire des langues et civilisations). 06 August 2014.
- Au sens où l’on parle de sciences arabes ; bien que les ouvrages généralistes le mentionnent simplement comme historien arabe[1],[2], on n’a en fait que peu d'informations biographiques sur lui, et on ignore en particulier si sa famille était persane ou arabe[3].
- Rosenthal, p. 78
- Rosenthal, p. 10-11
- Hervé Bleuchot, Droit musulman. Chap. II, Section II, §7, Presses Universitaires d'Aix-Marseille, (lire en ligne)
Bibliographie
- Franz Rosenthal, trans., The History of al-Ţabarī (State University of New York Press, 1989), volume 1.
- Claude Gilliot, Exégèse, langue et théologie en Islam. L'exégèse coranique de Tabari, Librairie Philosophique J. Vrin Paris, 1990.
Voir aussi
Liens externes
- Chronique de Tabari, Tome 1 - Traduction H. Zotenberg, 1867
- Chronique de Tabari, Tome 2 - Traduction H. Zotenberg, 1869
- Chronique de Tabari, Tome 1 - Traduction L. Dubeux, 1836
- L'Histoire de Tabari en arabe sur le site Al-Warrâq
- Notices d'autorité :
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