Al-Khalasah

Al-Khalasah (en arabe : الخلصة al-Khalasah ; en hébreu : אל-ח'אלצה al-Khalatsah) était un village palestinien situé dans le désert du Néguev, situé à 23 km au sud de Beer-Sheva.

Ne doit pas être confondu avec Al-Khalisah.

La localité était situé sur l'emplacement de l'antique (Haluza ou Elusa), un centre administratif fondé par les Nabatéens abandonné vers le XVe siècle. Au XIXe siècle, les archéologues font le lien entre les vestiges et les mentions scripturaires d'Elusa. Des bédouins s'y installent au début du XXe siècle.

En 1948 al-Khalasah a été conquis et dépeuplé par Israël au cours de la guerre israélo-arabe.

Histoire

Al-Khalasa a été fondée par les Nabatéens au début du 4e siècle Av. J-C sous le nom de "al-Khalus" ou Haluza. L' historien romain Claude Ptolémée la cite comme une ville d'Édom située à l'ouest du Jourdain. Après la conquête romaine, al-Khalus est renommé "Elusa" et devient pendant le Bas-Empire romain, l'un des principaux centres de la province d'Arabie. C'est la ville natale de Zénobios, un rhétoricien renommé d'Antioche[1]. Elusa est l'une des premières localités du Néguev à avoir une population chrétienne significative. Chrétiens et païens vivent côte à côte. Les évêques d’Elusa participent aux conciles de 431 et 451. Des pierres tombales trouvées dans le cimetière local indiquent qu'il y avait des païens à Elusa jusqu'au début du 5e siècle. À cette période, la cité fait partie de la Palestina Tertia[2].

Après la conquête musulmane du Levant, la localité prend le nom de al-Khalasa. Elle conserve son importance en tant que centre administratif pendant les débuts du califat arabe jusqu'à la fin du 7e siècle.

Le géographe syrien du treizième siècle Al-Dimashqi la décrit comme l'une des principales localités du désert du Néguev[3]. Le géographe égyptien du XIVe siècle, al-Maqrizi indique que c'est l'une des principales "villes" du sud du désert de la Palestine. Cependant, à mesure que les routes commerciales du Néguev déclinent, al-Khalasa finit par tomber dans l'oubli[4].

Le site, abandonné pendant plusieurs siècles, est fréquenté par les habitants Gaza qui viennent récupérer des pierres de construction dans les ruines[5]. De ce fait, de nombreuses inscriptions lapidaires provenant de l'ancienne Halasa pillée ont été retrouvées par des archéologues dans la bande de Gaza arabe, cette dispersion des vestiges de la cité antique a réduit l'intérêt du site pour les archéologues[6],[7].

En 1841, le bibliste Edward Robinson fait le lien entre Al-Khalasa et l'Elusa de l'antiquité[8].

En 1905, l’École biblique de Jérusalem étudie les vestiges archéologiques d’al-Khalasa et une mission britannique établit le plan de l’ensemble du site archéologique. Le regain d'intérêt pour le village encourage la tribu bédouine al-Azizma à s'y installer. Ils y édifient un village qui suit un plan triangulaire entre deux oueds, comportant des maisons construites en adobe et en pierre, un puits fournit de l'eau potable. Une école primaire est créée dans le village en 1941 et on y trouve plusieurs échoppes. La plupart des habitants vivent de l'élevage et du commerce[4]

Pendant la guerre israélo-arabe de 1948, le village est défendu par l'armée égyptienne et des volontaires de milices locales. Les forces arabes sont défaites par la brigade HaNeguev durant l'opération Yoav, dans les derniers jours d'octobre 1948[9].

Article connexe

Références

  1. Archaeological Encyclopedia of the Holy Land, Ed. Avraham Negev,1972, p. 100. La source appelle erronément Zenobius Libanius.
  2. Elusa - (al-Khalasa), Studium Biblicum Franciscanum - Jérusalem. 19/12/2000.
  3. le Strange, 1890, p.30.
  4. Khalidi, 1992, p.76.
  5. Elusa - (al-Khalasa), Studium Biblicum Franciscanum - Jerusalem. 2000-12-19.
  6. Archaeologist Danny Hermon
  7. Revue Biblique, 1906, pg. 597
  8. Robinson, 1841, I, p 201-202, cité dans Khalidi, p75.
  9. Welcome to al-Khalasa, PalestineRemembered.com

Bibliographie

Liens externes

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