Aksai Chin

L’Aksai Chin (en hindi : अक्साई चिन ; en chinois simplifié : 阿克赛钦) est une région située dans le nord-ouest du plateau tibétain, au nord des montagnes occidentales de Kunlun.

Histoire

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L'histoire de ce territoire reste intimement liée à l'histoire du Cachemire. Cependant, si le Cachemire devient majoritairement musulman vers 1600, cette région reste, avec le Jammu, majoritairement hindouiste, avec une forte minorité bouddhiste. Peu visitée par les colonisateurs britanniques, cette région prend soudainement de l'importance, après la guerre de l'opium, et les diverses tensions entre le Royaume-Uni et la Chine, après 1841 : ce territoire est considéré comme stratégique, car il est la porte d'entrée entre le monde chinois et les Indes, alors colonisées par les Britanniques. Le territoire est intégré formellement aux Indes britanniques, après la révolte des Cipayes de 1857, car les Anglais redoutent un éventuel conflit futur avec la Chine. L'altitude et la rudesse du climat permettent de limiter toute intervention militaire chinoise. En 1911 et 1912, la proclamation de la république en Chine voit les premières revendications de l'histoire moderne de ce territoire par les Chinois. En 1949, les communistes, qui viennent de prendre le pouvoir en Chine continentale, revendiquent de nouveau avec insistance ce territoire hautement stratégique, car du fait de l'altitude, il peut contenir et limiter toute intervention de l'armée indienne, dans un contexte, à l'époque, de guerre froide, même si l'Inde est un pays non aligné. Au même moment, les Chinois revendiquent aussi l'Arunachal Pradesh. En 1962 éclate la guerre sino-indienne.

Géographie

L'Aksai Chin constitue aujourd'hui un territoire contesté situé aux confins de la Chine, du Pakistan, et de l'Inde[1]. La superficie de l'Aksai Chin est de 37 244 kilomètres carrés (soit un territoire plus vaste que la Belgique et le Luxembourg réunis). Ce territoire comprend aussi trois enclaves plus au sud, frontalières de l'Inde, dont Nelang et Tapidunga. Avec les trois enclaves au sud, l'ensemble de ce territoire contesté a une superficie de 38 850 kilomètres carrés au total. La Chine ne communique pas de statistiques sur le nombre d'habitants du territoire.

Situation politique

L’Aksai Chin est administré par la république populaire de Chine, en tant que partie du Xian de Hotan dans la préfecture de Hotan au Xinjiang[2], et comprend la zone occupée par la RPC pendant la guerre sino-indienne de 1962. En 1963, le Pakistan concéda également aux Chinois les territoires situés sur le versant nord du Karakoram.

Avec l'Arunachal Pradesh, l'Aksai Chin est l'une des deux régions dont l'Inde et la Chine se disputent la souveraineté. Les Indiens la considèrent comme faisant partie de l'État de Jammu-et-Cachemire[3]. Les deux adversaires, Indiens et Chinois, ont accepté de respecter la ligne de contrôle.

Fin mai 2020, des affrontements entre l'armée indienne et l'armée chinoise se déroulent, sur les hauteurs de l'Himalaya, vers la frontière Ouest du Népal[4]. La confrontation a fait 20 morts côté indien alors que la Chine ne communique pas sur le nombre de victimes chinoises [5]. L'Inde réaffirme ses revendications sur le territoire de l'Aksai Chin, et demande à la Chine la rétrocession de ce territoire, qu'elle souhaiterait inclure dans l'union Indienne (sous le statut de territoire).

Langues

La langue administrative est le chinois mandarin, mais les habitants de ce territoire qui parlent cette langue sont rares, et se retrouvent plutôt dans l'élite du territoire. Toutefois, le système éducatif enseigne cette langue, obligatoire, qui est ainsi diffusée.[réf. nécessaire] La population parle divers dialectes tibétains, népalais, ainsi que le hindi. Le cachemiri et le dogri sont aussi deux autres langues parlées. L'anglais est peu répandu, vu que le territoire est fermé, et inaccessible aux étrangers.

Économie

Ce territoire n'a ni grand centre urbain, ni université, et ses rares habitants sont très ruraux, avec une économie surtout agricole, et de subsistance.

La frontière avec l'Inde est fermée depuis 1962, malgré des tentatives d'ouverture en 1974 et 1989. La frontière avec le Pakistan (plus à l'ouest, en passant par la Chine) est aussi fermée.

La région, très montagneuse et accidentée, au climat très rude, n'attire pas de migrants.

Voies de communication

Bien que cette région soit faiblement peuplée et sans ressources, le secteur est d'une importance stratégique majeure car il est traversé par la route nationale chinoise 219, qui relie le Xinjiang au Tibet[6].

Religions

La population est de confession bouddhiste ou hindouiste, avec un groupe minoritaire musulman.

Cultures

La population est proche du monde indien par ses langues, coutumes, folklores et religions.

Notes et références

  1. (en) « Aksai Chin: China's disputed slice of Kashmir », CNN.com, (consulté le )
  2. (en) Rongxing Guo, Territorial Disputes and Resource Management: A Global Handbook, Nova Publishers, 2006, 299 pages, pp. 43-44 (Aksai Chin) : « Aksai Chin is currently under the administration of the People's Republic of China, with the vast majority of it as part of Hetian county, in the Xinjiang Uygur auntonomous region ».
  3. (en) Rongxing Guo, op. cit. : « India claims the area as part of Ladakh district of the state of Jammu and Kashmir »
  4. Tensions militaires sino-indiennes dans les hauteurs de l'Himalaya
  5. Philippe Paquet La plus grave confrontation entre la Chine et l'Inde depuis plus d'un demi-siècle La Libre Belgique, 18 juin 2020
  6. https://web.archive.org/web/20150924050331/http://www.globaltimes.cn/content/883229.shtml

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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