Ahmad al-Buni

Ahmad ibn 'Ali al-Buni (en arabe : أحمد بن علي البوني), également appelé de son nom complet Sharaf al-Din ou Shihab al-Din Ahmad ibn Ali ibn Yusuf al-Buni al-Maliki al-ifriqi, né à Annaba (anciennement Bona) en Algérie et mort en 1225, était un mathématicien, philosophe, soufi et écrivain algérien[1], bien connu pour ses écrits sur la valeur ésotérique des lettres et des sujets relatifs aux mathématiques, à la sorcellerie et à la spiritualité, mais on en sait très peu sur lui. Al-Buni a vécu en Égypte et a appris de nombreux maîtres soufis éminents de son temps[2].

Un contemporain d'Ibn Arabi[3], il est surtout connu pour avoir écrit l'un des plus importants livres de son époque; Shāms al-Ma’arif (le soleil des connaissances), un grimoire qui est toujours considéré comme le premier texte occulte sur les talismans et la divination. Il devait être interdit peu de temps après, considéré comme hérétique.

Ses contributions

En théurgie

Tableau des associations entre les lettres, les mansions lunaires, les constellations du zodiaque et les saisons par Al-Buni
Shams al-Ma'arif al-Kubra, une copie manuscrite , début du XVIIe siècle

Au lieu du sihr (sorcellerie), ce type de magie était appelé ‘ilm al-ḥikma (l'épistémologie de la sagesse), ‘ilm al-sīmiyā (étude des noms divins) et ruhaniyat (spiritualité). La plupart des livres dits « mujarrabât » (méthodes éprouvées) sur la sorcellerie dans le monde musulman sont des extraits simplifiés de Shāms al-Ma’arif[4]. Ce livre reste à ce jour l'ouvrage de référence sur la théurgie et les arts ésotériques.

En mathématiques et sciences

Vers 1200, Ahmad al-Buni a montré comment construire des carrés magiques en utilisant une simple technique de bordage, mais il n'a peut-être pas découvert la méthode lui-même. Al-Buni a écrit sur les carrés latins et a construit, par exemple, des carrés latins 4 x 4 en utilisant les lettres d'un des 99 noms d'Allah. Ses travaux sur la guérison traditionnelle restent un point de référence parmi les guérisseurs musulmans Yoruba au Nigeria et dans d'autres régions du monde musulman[5].

Son influence

On dit que son travail a influencé le hurufisme et conséquemment le bektachisme[6].

Dans un article paru en 1985 dans la revue scientifique "Studia Iranica", Denis MacEoin a déclaré qu'al-Buni avait peut-être aussi indirectement influencé le mouvement chiite tardif du babisme, notant que les bābis ont largement utilisé les talismans dans les religions bābie et bahá'íe et les lettres magiques[7].

Bibliograpgie

  • Shams al-Maʿārif al-Kubrā
  • Sharḥ Ism Allāh al-aʿẓam fī al-rūḥānī
  • Kitāb Ghāyat al-ghāyāt fī al-aqsām wa-al-daʻawāt
  • Al-Kashf fī ʻilm al-ḥarf
  • Manbaʻ uṣūl al-ḥikmah
  • Kabs al-iktidā
  • Berhatiah

Notes et références

  1. B. G. Martin, Muslim Brotherhoods in Nineteenth-Century Africa, Cambridge University Press, 2003, p.149
  2. C. J. Bleeker, G. Widengren, Historia Religionum, volume 2, Religions of the Present, p.156,
  3. Vincent J. Cornell, Realm of the Saint: Power and Authority in Moroccan Sufism, University of Texas Press, 1998, p. 221
  4. Martin van Bruinessen, "Global and local in Indonesian Islam", Southeast Asian Studies (Kyoto) vol. 37, no.2 (1999), 46-63
  5. Sanni A., Diagnosis through rosary and sand: Islamic elements in the healing custom of the Yoruba (Nigeria), 2002, Lagos State University.
  6. « Shams al-Ma'arif al-Kubra, The Sun of Great Knowledge » (version du 8 octobre 2007 sur l'Internet Archive), sur antiochgate.com
  7. Denis MacEoin, 'Nineteenth-Century Babi Talismans', Studia Iranica 14:1 (1985), pp.77-98.

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