Agence centrale de presse

L'Agence centrale de presse (ACP) était une agence de presse française créée en 1951 par plusieurs quotidiens régionaux français proches de l'ex-maire de Marseille Gaston Defferre. Concurrente de l'Agence France-Presse en France, elle a été rachetée en 1987 par le magnat des affaires anglais Robert Maxwell peu avant de déposer son bilan.

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Histoire

Le succès immédiat de l'Agence centrale de presse fondée en 1951 à l'initiative de Georges Lustac[1] s'explique en partie par la réputation d'agence officieuse qu'entretient alors l'Agence France-Presse au début de la guerre d'Algérie. Nord Matin, fondé en 1843 par Augustin Laurent s'appelait à ses débuts Journal de la Démocratie Socialiste, tandis que Le Provençal appartenait à Gaston Defferre, maire socialiste de Marseille.

Au début des années 1970, lors du premier choc pétrolier, les difficultés financières de nombre de grands journaux incitent à remplacer l'AFP par l'ACP. Meilleur marché, plus diverse dans son contenu, l'ACP a pour la première fois dix clients[2] en 1973, ce qui occasionne un manque à gagner de 1,7 million de francs. L'AFP doit alors s'adapter, diversifier le contenu de ses dépêches, alors qu'une étude sur les informations politiques dans quatre quotidiens français (Le Monde, France-Soir, Le Figaro et L'Humanité) montre qu'elles cèdent souvent la place aux informations culturelles[3]. C'est aussi l'époque où le quotidien Libération, qui vient de naître, ferme l'Agence de presse APL, pour se concentrer sur ses dépenses de fonctionnement propre. L'AFP embauche alors 5 personnes dans le domaine de l'actualité sociale.

Le groupe constitué par le quotidien marseillais Le Provençal, au sein duquel est intégrée l'ACP, a ensuite créé en 1982 plusieurs banques de données d'articles en texte intégral avec le logiciel Docu/Master, à partir des différents titres et sociétés du groupe : Le Provençal, Le Méridional, Var-Matin et l'ACP. Cette dernière s'est fait alors une spécialité dans les "pages entières" toutes composées» (Page magazine, page médicale, page du sourire, page des enfants) qu'elle envoie chaque semaine.

Après deux recapitalisations en 1983 et 1986, l'ACP a été reprise en 1987 par Ian Maxwell, fils du magnat des affaires anglais Robert Maxwell, propriétaire d'un empire de presse au Royaume-Uni. Ce dernier est alors, avec Francis Bouygues, le principal actionnaire de la chaîne de télévision TF1 et projette la création d'un nouveau groupe de presse hexagonal. Une grève-éclair, suivie par les 71 journalistes de l'ACP est alors déclenchée par les syndicats à laquelle M. Maxwell répond en annonçant son intention de retirer son investissement. Devant son intransigeance, les journalistes répliquent... en reprenant le travail au bout de quatre jours mais M. Maxwell, principal actionnaire, refuse de continuer à financer le déficit de l'ACP qui enregistrait au des pertes de 25,6 millions de francs[4].

L'Agence centrale de presse connaît ensuite une situation extrêmement critique à la fin de l'année 1989. Après avoir déposé son bilan, elle se retrouve en cessation de paiement à partir du .

Durant les années 1990, à la suite de la reprise par un groupe d'investisseurs regroupés autour de René Tendron et de son groupe Telpresse, l'agence est renommée ACP-Telpresse[5]. Elle lance de nouveaux produits[6].

En 1992, après de nouvelles pertes, une augmentation de capital est nécessaire mais celle-ci ne pourra se concrétiser[7], provoquant le dépôt de bilan et la nomination d'un administrateur judiciaire fin 1992[8].

En 1993, Telpresse est en difficulté et René Tendron quitte le groupe qu'il a créé sur fond de désaccord entre actionnaires.

Début 2010, l'agence refait surface, son nom ayant été racheté par le financier Christian Ciganer-Albeniz, frère de Cécilia Attias. Judikaël Hirel, un ancien du magazine Défis, en est le rédacteur en chef. Désirant « réinventer la relation entre journalistes et médias »[9], le tandem tente de faire de l'ACP une plate-forme éditoriale en ligne où journalistes et photographes proposeraient leur production aux médias.

Au mois d', la société est mise en liquidation judiciaire[10] à cause de l'insuccès de la formule.

Notes et références

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