Adsav

Adsav (en breton « relèvement » ou « renaissance ») est un parti nationaliste et indépendantiste breton, d'extrême droite, né d'une scission du Parti pour l'organisation de la Bretagne libre (POBL). Il est fondé en 2000 par Patrick Montauzier, ancien militant du Front de libération de la Bretagne/Armée républicaine bretonne (FLB/ARB) ayant notamment participé à l'attentat du château de Versailles en . Il est considéré comme inactif depuis 2016.

Adsav

Logotype officiel.
Présentation
Président Ronan Le Gall
Fondation 2000
Siège Trégueux
Positionnement Extrême droite[1],[2],[3]
Idéologie Indépendantisme
Nationalisme breton
Identitarisme
Couleurs Noir, orange et blanc
Site web blog.adsav.org

Idéologie

Se définissant à sa création comme la « droite nationaliste », Adsav est un mouvement d'extrême droite[4],[5],[6], terme qu'elle récuse[7]. Proche des positions du Voorpost, et de la Ligue du Nord, Adsav fréquente des partis indépendantistes de la droite nationaliste et populiste de différentes nations européennes.

L'organisation assume officiellement la collaboration du Parti national breton pendant la Deuxième guerre mondiale[8]. Selon le Collectif antifasciste rennais, l'ADSAV « se place en héritière » des collaborationnistes[9].

Adsav, milite pour une Bretagne libre, sociale et bretonne. Le parti se réclame hors des étiquettes partisanes françaises.

Le groupe établit un lien entre les attentats de 2015 en France et l'accueil de réfugiés ; il vise notamment les « logements vides » qui seraient réquisitionnés « pour les clandestins »[5].

Pour Adsav, les Bretons sont « victimes d'une occupation mentale ». Son principal message est donc : « Breton maître chez toi ». Le groupuscule est l'auteur d'affiches xénophobes, racistes ou contre l'Islam sur le thème de la lutte contre « le noircissement de la Bretagne », en représentant une « marée noire  » accolée à une mosquée[10]. Il dit lutter contre « le métissage des peuples et des cultures »[11].

Adsav s'oppose à l'adhésion à l'Union européenne de la Turquie[12].

Histoire

Né d'une scission du Parti pour l'organisation de la Bretagne libre (POBL), Adsav est fondé en 2000[8] par Patrick Montauzier, ancien militant du Front de libération de la Bretagne/Armée républicaine bretonne (FLB/ARB) ayant notamment participé à l'attentat du château de Versailles en .

En , Dominique de Villepin demande la dissolution de l'organisation[13].

En 2011, Adsav adhère à l'association KAD-CPB (Kelc'h An Dael - Cercle du Parlement breton) pour la restitution et/ou création d'un parlement breton moderne. Des membres d'Adsav participent à la manifestation contre le squat d'une maison à Rennes[14] et organisent le une manifestation pour la fermeture de la mosquée Sunna de Brest.

Organisation

Adsav est structuré en sections ou kevrennoù par grandes villes ou par provinces géographiques aussi bien en Bretagne qu'en France ou même à l'étranger (Grande-Bretagne, États-Unis, Norvège…).

Adsav a des liens avec Unvaniezh Koad Kev, association dont le but est de perpétuer le souvenir de l'Abbé Perrot.

Le livre La France rebelle écrit en 2001 et publié en 2002, lui attribuait quelques dizaines de militants pour l'année 2001[15], soit moins d'un an après la création du parti. En , la commémoration annuelle de la bataille de Ballon ne rassemble que 30 participants bien que le groupe dise compter 800 sympathisants[16].

En 2010 Adsav ne cache pas que ses effectifs ont effectivement stagné à plusieurs centaines d’adhérents.

Fin 2014, le groupe présente environ 400 adhérents sur les 5 départements bretons.

En 2016, les effectifs d'Adsav sont redescendus en dessous de 50 membres, le parti n'est plus considéré comme actif[17].

Drapeau

Tarzh an deiz, drapeau d'Adsav.

Adsav utilise un drapeau spécifique, appelé Tarzh an Deiz (aurore) dont il s'est doté en 2001. Ce drapeau résulte d'une proposition d'une société de vexillologie en Bretagne (SBV) nommée « drapeau de la libération de la Bretagne », il a été conçu[Quand ?] par le docteur Philippe Rault, vexillologue breton et lui-même membre d'Adsav. Ce drapeau faisait partie des neuf propositions de la SBV pour le Parti pour l'organisation de la Bretagne libre (POBL). Le drapeau reprend l'ancien emblème du PNB, le triskell orange dans un disque noir bordé de blanc, le transformant en un soleil celtique se levant sur l'horizon[réf. nécessaire].

Ce drapeau est composé de trois fasces inégales blanches, orange et noire, dans les proportions 3-1-2. Le noir et blanc sont les couleurs de la Bretagne, le noir signifie aussi le passé sombre de la Bretagne sous la « domination française ». Le blanc symbolise l'avenir radieux de l'indépendance. L'orange représente la libération qui recouvre petit à petit le noir. Le soleil celtique symbolise l'aube nouvelle pour la Bretagne, et ses neuf rayons les neuf pays traditionnels bretons. Le triskell évoque la civilisation celtique à laquelle appartient la Bretagne[18].

On doit également la renaissance du Kroaz du (Croix noire) à Philippe Rault et Adsav qui l'utilise et le diffuse.[réf. nécessaire]

Publications

L'organisation publiait un magazine trimestriel War Raok (« En Avant » en breton)[19] mais il est aujourd'hui géré hors des instances d'Adsav[réf. nécessaire].

Liens internationaux

Adsav entretient des liens avec des partis de droite nationaliste et populiste européens, tel le Voorpost. Il suit une ligne indépendantiste et nationale-européenne. Il se réclame de l'héritage du PNB.

Élections

Adsav a présenté six candidats aux élections cantonales de 2008. Les résultats sont les suivants[7] :

Notes et références

  1. M.Villaverde, « Procès des 11 Bonnets Rouges : les violences du comité de Dinan examinées », France 3, 17 septembre 2014, consulté le 30 avril 2015
  2. « L'extrême droite dans le collimateur des enquêteurs », La Dépêche du Midi, 10 mars 2004, consulté le 30 avril 2014
  3. Fabienne Richard, « Un Bonnet rouge écroué, militant d'extrême droite », Ouest-France, 29 avril 2014, consulté le 30 avril 2015
  4. Caroline Politi, « Le combat de Maryvonne, 83 ans, contre les squatteurs de sa maison », sur L'Express, (consulté le ).
  5. « Attentats : quand les identitaires s'en mêlent... », sur lejdd.fr, (consulté le )
  6. Françoise Morvan, « Langues régionales: la théorie du complot, paravent du confusionnisme », sur Mediapart, (consulté le ).
  7. Jacques Leclercq (Trainer), Droites conservatrices, nationales et ultras: dictionnaire, 2005-2010, Harmattan, (ISBN 978-2-296-08264-9, lire en ligne), p. 19
  8. « Bretagne : comment les élus s'efforcent de canaliser les revendications régionalistes », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  9. Claire Cambier, « Un drapeau collaborationniste a-t-il été hissé par des Gilets jaunes sur un rond point breton ? », sur LCI, (consulté le )
  10. Christophe Albaladejo, Espaces en transactions, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 978-2-7535-2679-2, lire en ligne)
  11. Jean-Paul Gautier, Les extrêmes droites en France: De 1945 à nos jours, Syllepse, (ISBN 978-2-84950-570-0, lire en ligne)
  12. Jean-Paul Gautier, Les extrêmes droites en France : De 1945 à nos jours, Paris, Syllepse, , 528 p. (ISBN 978-2-84950-547-2), p. 460
  13. « L'ultra-droite tisse sa toile en Bretagne », sur Le Télégramme, (consulté le )
  14. Rédaction du Monde.fr, « Maryvonne contre les squatteurs : émoi et intox », sur lemonde.fr,
  15. La France rebelle, Xavier Crettiez et Isabelle Sommier, octobre 2002, p. 65 (ISBN 978-2-84186-343-3).
  16. « Des militants d'Adsav commémorent Nominoë », sur Servimg (consulté le ).
  17. « Côtes-d’Armor. Le président d’Adsav condamné pour non-dépôt des comptes de son parti », sur ouest-france.fr/,
  18. Les drapeaux bretons, des origines à nos jours, Philippe Rault, 2006, page 88, (ISBN 978-2-84346-034-0).
  19. Yann Fouéré, Histoire résumée du Mouvement breton, de 1800 à 2002, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-307-15049-7, lire en ligne)

Annexes

Bibliographie

  • Georges Cadiou, EMSAV, Dictionnaire critique, historique et biographique : Le mouvement breton de A à Z du XIXe siècle à nos jours, Spézet, Coop Breizh, , 439 p. (ISBN 978-2-84346-587-1), p. 11
  • Jean-Paul Gautier, Les extrêmes droites en France : De 1945 à nos jours, Paris, Syllepse, , 528 p. (ISBN 978-2-84950-547-2), p. 459-461

Articles connexes

Liens externes

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