Adolphe Hirsch

Adolphe Hirsch, né le à Halberstadt et mort le à Neuchâtel, est un astronome germano-suisse.

Ne pas confondre avec le compositeur Adolf Hirsch (1866-1931).

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Biographie

Adolphe Hirsch naît le à Halberstadt[1] d'une famille israélite nombreuse. Il étudie successivement l'astronomie aux universités de Heidelberg, Berlin et Vienne[2].

Il est le premier directeur de l'observatoire de Neuchâtel[3], depuis 1858 jusqu'à sa mort. Il se consacre au développement de cet institut scientifique qui comprend dès 1860 le service chronométrique qui sera très utile à l'industrie horlogère neuchâteloise[4]. Il est également professeur de géophysique et d'astronomie à l'académie de Neuchâtel[2].

En 1861, lors de la création de l'Association pour la mesure des degrés en Europe centrale par le général Johann Jacob Baeyer, Adolphe Hirsch devient l'un des membres fondateurs de la Commission géodésique suisse qu'il animera pendant quarante ans. Il prend part à la majeure partie des travaux géodésiques et a, en particulier, dirigé avec son collègue Émile Plantamour, directeur de l'observatoire de Genève, le nivellement de précision de la Suisse[3],[4]. Au XIXe siècle, la détermination de la gravité par le pendule est soumise à deux types d'erreur. D'une part la résistance de l'air et d'autre part les mouvements que les oscillations du pendule impriment à son plan de suspension. Ces mouvements sont particulièrement importants avec l'appareil conçu par les frères Repsold sur les indications de Bessel, car le pendule a une importante masse afin de contrecarrer l'effet de la viscosité de l'air. Alors que Plantamour effectue une série d'expériences avec cet appareil, Hirsch trouve le moyen de mettre en évidence les mouvements du plan de suspension du pendule par un ingénieux procédé d'amplification optique. Isaac-Charles Élisée Cellérier, un mathématicien genevois et Charles Sanders Peirce mettront indépendamment au point une formule de correction qui permettra d'utiliser les observations faites au moyen de ce type de gravimètre[5],[6],[7],[8]. Hirsch effectue également avec Jules Dumur et en collaboration avec l'Institut géographique et statistique de Madrid la mesure des bases géodésiques de la Suisse[9].

En 1866, la Commission permanente pour la mesure du degré dans l'Europe centrale se réunit à Neuchâtel, et Hirsch est désigné, avec Bruhns, de Leipzig, comme secrétaire de la session. L'année suivante, la même Commission, réunie à Berlin, vote une motion en dix articles jetant les bases de l'organisation internationale du système métrique, et prépare ainsi l'oeuvre qui aboutit le à la signature de la Convention du Mètre. Pendant toute la période préparatoire, Hirsch montre une si grande activité, un esprit si clairvoyant, et s'identifie si bien avec l'oeuvre commune, qu'il est, par un vote unanime, choisi comme secrétaire du nouveau comité chargé de la haute direction du Bureau international des poids et mesures. En même temps, naît de la Commission pour la mesure du degré dans l'Europe centrale, l'Association géodésique internationale, et, par une entente dont on reconnaîtra ultérieurement les bons effets, on pense que les deux organisations nouvelles, dont la création est pour ainsi dire parallèle, gagneront à être dirigées par les mêmes hommes. Le général Carlos Ibáñez e Ibáñez de Ibero, directeur de l'Institut géodésique et statistique d'Espagne, est porté à la présidence des deux Commissions et Hirsch devient le seul secrétaire de l'Association géodésique internationale[10].

Au cours des vingt-cinq années d'activité de Hirsch, le Bureau international des poids et mesures assure l'unification précise du système métrique dans tous les pays civilisés ; l'Association géodésique provoque de grands travaux, coordonne des mesures éparses, les fait valoir les unes par les autres, et finalement, nous aura donné une connaissance plus parfaite de la forme et des dimensions de notre globe, de la répartition de la pesanteur, du niveau des mers, et des continents en même temps qu'elle fournit à tous les États-majors, les bases solides sur lesquelles les cartes sont édifiées[10].

Divorcé et sans descendance, Hirsch lègue sa fortune à l'État de Neuchâtel pour le développement de l'observatoire[2]. Il meurt le à Neuchâtel[1].

Références

  1. J. Fr. S. 1921, p. 497.
  2. Jean-Paul Schaer, « Hirsch, Adolphe » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du ..
  3. E. K. 1894, p. 117.
  4. Raoul Gautier, « Notice nécrologique sur Hirsch », Bulletin astronomique, (lire en ligne)
  5. « Isaac Charles Elisée CELLÉRIER », sur Société Genevoise de Généalogie : https://www.gen-gen.ch/ (consulté le )
  6. Olivier Perroud, « Notice d'autorité - Cellérier », sur Site officiel de la ville de Genève, (consulté le )
  7. Hervé Faye, « Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences / publiés... par MM. les secrétaires perpétuels », sur Gallica, (consulté le ), p. 1463-1466
  8. Carlos Ibáñez e Ibáñez de Ibero, Discursos leidos ante la Real Academia de Ciencias Exactas Fisicas y Naturales en la recepcion pública de Don Joaquin Barraquer y Rovira, Madrid, Imprenta de la Viuda e Hijo de D.E. Aguado, , 80 p., p. 70-73
  9. Adolphe Hirsch, Jules Dumur, Le Réseau de Triangulation Suisse, Lausanne, Commission géodésique suisse, , 116 p. (lire en ligne), p. 3-4
  10. Charles-Édouard Guillaume, « Adolphe Hirsch », La Nature, (lire en ligne)

Annexes

Article connexe

Bibliographie

Liens externes

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