Adieu paure Carnaval
Adieu paure Carnaval (ou Adiéu paure Carneval ou Adieu paure Carnavas) est une chanson populaire connue dans toute l'Occitanie, d'après un air attribué à Pergolèse ou Antoine Albanèse, dont le timbre a également été repris pour servir de support à Que ne suis-je la fougère ? ou au générique de fin de l'émission Bonne nuit les petits. Ce chant clôture les célébrations du Carnaval avant le Carême et accompagne la crémation de Sa Majesté Carnaval.
Paroles
La version, d'ailleurs incomplète, chantée lors du carnaval de Limoux, diffère de celle chantée pendant le carnaval de Nice. Celle du carnval de Marseille est celle dont le caractère piétiste et pénitent est le plus prononcé.
Version du Carnaval de Limoux
Occitan (Languedocien méridional) | Traduction française |
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Adieu paure, adieu paure, La joinessa fa la fèsta Lo buòu dança, l'ase canta |
Adieu, pauvre, adieu pauvre, La jeunesse fait la fête Le bœuf danse, l'âne chante |
Version du Carnaval de Marseille
Occitan (Provençal maritime) | Traduction française |
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Adieu paure, adieu paure |
Adieu pauvre, adieu pauvre |
Version du Carnaval de Nice
Occitan (Niçois) | Traduction française |
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Adiéu paure, adiéu paure, |
Adieu pauvre, Adieu pauvre,
Adieu pauvre Carnaval. Et tu t'en vas, et moi je m'en viens Au revoir l'an prochain.
Ecoute-moi, compère Jacques, Chirichipi, chièu, chièu, chièu... Ecoute ce que je te dis !
Se laisse traiter de gus. Il la connaît, la vieillerie, Il écoute bien et puis fait semblant.
Ne fait rien que de rougner. Son nom est la "Carèma" Et son visage est renfrogné.
D'un morceau de vieux drap, A chaque point un noeud, Au milieu un grand jaune d'oeuf.
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Reprises du timbre
Un cantique de Carême qui se répand en France
Le timbre de l'Adieu paure Carnaval, attribué à Pergolèse ou Antoine Albanès est repris dès le XVIIe siècle pour un cantique du Carême sur un texte de François de Salignac de La Mothe-Fénelon, archevêque de Cambrai, de l’Académie française qui compose Au sang qu’un Dieu va répandre[1].
Une parodie libertaire au XVIIIe siècle
Le timbre se retrouve aussi dans une parodie libertaire. Les Tendres Souhaits (ou Les Souhaits) est un poème de Charles-Henri Ribouté (1708-1740), mis en musique au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Une diffusion religieuse universelle
Ce timbre garde néanmoins une dimension religieuse fortement liée au Carême, à la conversion des pénitents et à la méditation de la Passion. Le timbre sera repris dès 1850 dans les églises luthériennes d'Allemagne, notamment à Paderborn pour l'hymne Oh mein Jesu, ich muss sterben qui sera repris en Irlande par le poème « Stricken, smitten, and afflicted » du pasteur Thomas Kelly composé en 1804 pour son recueil Hymns on Various Passages of Scripture.[2] et copié depuis de façon inonterrompue dans les hymnaires évangéliques.[3]
Une redécouverte populaire
A partir de 1959, Henri Carol, maître de chapelle à la Cathédrale de Monaco, compose une nouvelle harmonie toujours sur le même timbre pour le Adieu paure carneval du Carnaval de Nice.
En 2005, Jordi Savall a enregistré des « Variations » (CD Du temps et de l’instant, 2005), en reprenant le l’indication de gwerz bretonne intitulé O soñjal en hon pec’hejoù, reprenant encore une fois le même timbre.
Références
- Henri de Villiers, « Amédée Gastoué / Henri de Villiers – Au sang qu’un Dieu va répandre », sur Liturgia, (consulté le )
- (en-US) « Stricken, smitten, and afflicted », sur Hymnology Archive (consulté le )
- (en) « Stricken, Smitten and Afflicted », sur Hymnary.org (consulté le )
Voir aussi
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