Accord d'Achnacarry

L’accord d'Achnacarry, également appelé As-Is Agreement, est un accord signé le entre la Standard Oil of New Jersey, la Royal Dutch Shell et l'Anglo-Persian Oil Company au château écossais d'Achnacarry à la suite d'une réunion secrète tenue le à l'initiative d’Henri Deterding de la Royal Dutch Shell[1]. Cet accord, auquel se joindront quatre autres majors, la Standard Oil of California, la Standard Oil of New York, la Gulf Oil et Texaco, suit l'accord du même genre dit « de la ligne rouge » signé par les partenaires de la compagnie pétrolière turco-irakienne le de la même année.

Entente

En 1928, trois compagnies pétrolières, à savoir l’américaine, la Standard Oil de Rockefeller, et les anglaises, l’Anglo-Persian Oil Company et la Royal Dutch-Shell dominaient le marché mondial du pétrole. Cette position a été consolidée par l’accord d’Achnacarry, connu sous le nom Pool Association, ou encore « As-Is Agreement ». Cet accord est sans écrit, donc sans aucune signature. Dans le château écossais d’Achnacarry se réunirent Henri Deterding de Royal Dutch-Shell, Walter Teagle de Standard Oil, Heinrich Riedmann de Jersey, Sir John Cadman d’Anglo-Persian Oil, William Larimer Mellon de Gulf Oil, colonel Robert Stewart de Standard Oil of Indiana et C. Gulbenkian, dit M. 5 %. Aussitôt, trois autres compagnies, à savoir la Texaco Oil Corporation, la CFP[Information douteuse] et l’Atlantic Oil[Information douteuse], les rejoignent. Ces sociétés constituèrent ainsi un cartel puissant qui dominera le monde du pétrole jusqu’en 1971 date à laquelle le Chah d’Iran commence à se rebeller contre les compagnies pétrolières[2]. Cette entente conclue entre les principales compagnies pétrolières de l'époque (à l'issue d'une partie de chasse) stipule :

  • l'engagement, par les membres de l'entente, de stabiliser leurs parts respectives du marché mondial au niveau de 1928, avec relèvement des parts au prorata de la demande, en cas d'augmentation générale de la demande,
  • l'utilisation en commun des usines et des installations déjà en place,
  • la construction d'installations supplémentaires seulement si l'accroissement de la demande l'exige,

[…]

  • la suppression à la base, c'est-à-dire au puits ou à la raffinerie et par les producteurs eux-mêmes, de toute production excédentaire,
  • l'élimination de toutes mesures ou dépenses de nature compétitive, propres à augmenter sensiblement les prix de revient ou de vente.

Le contrat que l’on appelle encore aujourd’hui des « sept sœurs » (Seven Sisters)[Information douteuse], marque la naissance d'un vrai cartel du pétrole.

En 1952, la Federal Trade Commission procède à une enquête approfondie sur les pratiques commerciales des compagnies pétrolières. L'enquête révèle notamment cet accord secret en opposition à la règlementation anti-trust. Un courrier de J. Edgar Hoover signale que la publication de ce dossier serait favorable à la propagande soviétique[3] ; le président Harry S. Truman demande alors l'interruption de l'enquête criminelle[4].

Les compagnies pétrolières (les « sept sœurs ») et leurs représentants

Notes et références

  1. J.Bauchard, Le jeu mondial des pétroliers, 1970
  2. M. A. Oraizi, Amérique, pétrole, domination : une stratégie globalisé, tome II : Hégémonie anglo-saxonne et duels des empires pétrolières, Paris, L'Harmattan, 2012, p. 79.
  3. « Report of John Edgar Hoover (Director, Federal Bureau of Investigation) to the Acting Attorney General relative to the Report of the Federal Trade Commission on the International Petroleum Cartel-May 7, 1952. », (consulté le )
  4. Frédéric Tonolli, Le secret des sept sœurs. Le temps des mensonges, Arte, 2011
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