Académie pontificale ecclésiastique

L’Académie pontificale ecclésiastique, anciennement connue comme l’Académie des nobles ecclésiastiques, est une institution fondée par Clément XI en 1701 ayant pour but de former le corps diplomatique du Saint-Siège. C'est la plus ancienne école diplomatique au monde[1].

Entrée du palais de l'Académie ecclésiastique, piazza della Minerva à Rome.

Histoire

Fondée par l'abbé Pierre Garagna en 1701, sur la recommandation de Sebastian Valfrè à Turin, avec le nom d'Académie des nobles ecclésiastiques, l'Académie était à l'origine dédiée à la formation des greffons diplomatiques des clercs de familles nobles. Depuis 1706, l'Académie est installée Piazza della Minerva à Rome. Jusqu'en 1939 la noblesse italienne était le premier critère d'admission en son sein, mais les Romains en étaient exclus[1]. Réformée par Pie VI en 1775, Léon XII en 1829 et Léon XIII en 1879, l'Académie est placée depuis 1937 sous la protection du cardinal secrétaire d'État et dirigée par un archevêque nommé directement par le pape, ce qui lui donna une priorité sur les autres établissements de Rome. À la suite d'une réforme en 1850, l'Académie devient l'institution spécialement chargée de la préparation du clergé de la diplomatie pontificale. À partir de 1880 et jusqu'en 1920, l'Académie reçut des élèves venant de France, d'Amérique Latine et des Anglo-Saxons. elle élargit son recrutement au monde entier à partir des années 1960[1].

Les étudiants y suivaient des cours de diplomatie ecclésiastiques, notamment sur les relations de l'Église avec les états et sur les concordats, des cours d'histoire et de droit international. À partir de Léon XIII, des cours d'économie politique sont ajoutés au programme, puis, au début du XXe siècle, des cours de langues.

Cependant, il a toujours été possible d'accéder à une carrière dans la diplomatie pontificale par d'autres voies et l'Académie forma des ecclésiastiques à des emplois autres que diplomatiques au sein de la curie[1].

Organisation

Direction

L'Académie pontificale ecclésiastique est une institution de l'Église catholique qui dépend de la secrétairerie d'État du Vatican. Elle est sous la haute direction du cardinal secrétaire d'État pro tempore.

L'Académie est régie par son président, choisi et nommé par le pontife romain, avec l'aide de la secrétairerie d'État. Le président est toujours un nonce du pape, ou un prêtre avec un degré d'archevêque et ayant déjà acquis une certaine expérience diplomatique sur le terrain.

Le Président est chargé de recruter chaque année une vingtaine de prêtres pour les former, après avoir les avoir soumis aux examens d'entrée, à la mission diplomatique du Saint-Siège. Il est chargé de suivre le parcours de chacun des étudiants et de veiller à l'organisation de leurs cours en interne. Par ailleurs, le président gère le personnel religieux présent dans la maison, religieux et laïcs.

Depuis le , l'Académie est présidée par Mgr Joseph Marino.

Élèves

Les élèves sont sélectionnés parmi le clergé diocésain, à la suite non pas d'une candidature, mais d'un signalement, généralement par leur évêque, lequel doit en tout état de cause approuver l'admission. Ils doivent être déjà prêtres et titulaires au moins d'une licence en droit canonique obtenue dans une institution supérieure catholique comme la Grégorienne ou l'Apollinaire.. La licence en théologie n'est plus exigée aujourd'hui, mais une seconde licence est requise[1]. Dans de rares cas, les membres de familles de noblesse d'église peuvent accéder aux cours mais non aux fonctions de représentation. En outre, ils doivent maîtriser au moins deux langues étrangères et avoir moins de 35 ans.

Structure des cours

Les étudiants suivent une double formation. Ils suivent d'abord des études universitaires menées dans les divers universités pontificales de Rome, jusqu'au terme de leur thèse, généralement à la faculté de droit canonique.

Deuxièmement, ils suivent un cours de formation « interne » auquel seuls sont admis les élèves de l'Académie. Le cours interne dure deux ans et se termine par un examen au secrétariat d'État, qui délivre le certificat correspondant. Le cours porte sur l'acquisition par les candidats du contenu des affaires ecclésiastiques dans le champ diplomatique, y compris : l'histoire de la diplomatie, le style diplomatique, les langues étrangères (anglais et espagnol).

La formation s'étend sur trois ans et est suivie par un stage prolongé dans une nonciature ou à la secrétairerie d'État. Elle se confond avec le sens de la diplomatie vaticane telle que chacun des papes la définit[1].

Difficultés actuelles

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Actuellement, l'Académie connaît une situation qui n'est pas particulièrement facile pour différentes raisons :

  • Le manque de présentation des candidats par les évêques affecte son bon fonctionnement. La crise récente et prolongée des vocations a considérablement affaibli la présentation des candidats par les évêques, alors que cette tâche est jugée nécessaire et de grand prestige. Souvent, les candidats, fournis à titre volontaire par les évêques, sont de moindre compétence ;
  • La limite d'âge est aussi vue comme trop restrictive au détriment des universitaires. Le développement académique et professionnel des prêtres avant leur entrée au séminaire aboutit à leur moyenne d'âge plus élevée qu'autrefois. Le maintien de la limite de 35 ans comme condition d'accès à l'Académie pontificale ecclésiastique bloque de nombreux éventuels prêtres candidats ayant pourtant des qualifications académiques ou professionnelles pertinentes, notamment dans les domaines politique et juridique.

Anciens élèves

L'Académie a fourni cinq papes à l'Église catholique :

Elle a également formé bon nombre de grands noms de la Curie romaine, comme :

Cependant, l'Académie ne détient pas le monopole des fonctions diplomatiques pontificales.

Très certainement du fait de ses origines romaines, Eugenio Pacelli, qui devint le pape Pie XII et qui fut un diplomate éminent de la Curie, n'en fut jamais l'élève, mais y enseigna[1].

Notes et références

  1. Marie Levant, sous la direction de Christophe Dickès, Dictionnaire du Vatican et du Saint-Siège, Paris, Bouquins, , 1120 p. (ISBN 978-2221116548), Page 57

Voir aussi

Bibliographie

  • Joël Benoît d'Onorio, « Le Saint-Siège et le droit international » dans Le Saint Siège dans les relations internationales, actes du colloque organisé les 29 et par le département des sciences juridiques et morales de l'Institut Portalis, Cujas & Cerf, Paris, 1989 (ISBN 978-2-204-03106-6), p. 38-42.

Liens externes

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