Abu Yaqub Yusuf

Abou Yacoub Youssouf (en berbère : ⵢⵓⵙⴼ ⵓ ⵄⴱⴷ ⵍⵎⵓⵎⵏ ; en arabe : أبو يعقوب يوسف بن عبد المؤمن), né vers 1138 et mort le , est un calife berbère almohade, le deuxième calife de la dynastie almohade. Il régna à Marrakech. Il succède légitimement à son père `Abd al-Mu'min à la tête des Almohades. Il fut d'abord reconnu comme souverain à Séville (1163) puis à Marrakech. Souverain cultivé, appuyé sur une rupture avec l'orthodoxie religieuse, Abu Yaqub Yusuf est parfois surnommé le « calife intellectuel » (Pierre Guichard).

Pour les articles homonymes, voir Abu Yusuf.

Biographie

D'abord fondée sur une idéologie religieuse la dynastie almohade devint alors une dynastie héréditaire au profit de la famille de `Abd al-Mu'min. Les vizirs sont le plus souvent des cheikhs hafsides, ménageant une sorte de partage du pouvoir entre les deux groupes berbères.

À partir d'Abû Ya'qûb, il est impossible de séparer l'Espagne du Maghreb ou plutôt le Maghreb de l'Espagne, qui devient le lieu de prédilection du calife. Le fils d'Abd al-Mumin a rejeté tout puritanisme. Il se plaît plus à Séville, la capitale des plaisirs, qu'à Cordoue, la métropole intellectuelle. Pourtant, il ne dédaigne pas la culture. Il étonne Ibn Rouchd, lors de leur première entrevue, par son érudition philosophique et se complaît au commerce d'Ibn Tufayl au point, rapporte un des disciples du maître, de « rester au palais, auprès de lui, pendant des jours et des nuits sans paraître »[1].

Abû Ya'qûb Yûsuf reprend la guerre contre les chrétiens d'Andalousie, menée par Ibn Mardanîch. Ce dernier est tué au cours du siège de Murcie (1172), ses fils se mettent au service du vainqueur. Le calife étendit son domaine sur l'ouest de l'Andalousie. Mais à peine avait-il fini de stabiliser l'Andalousie qu'à Gafsa, une révolte se déclare contre les abus du pouvoir almohade (1180).

Il fait construire la mosquée de Séville dont le minaret reconverti plus tard en clocher de cathédrale se nomme la Giralda (girouette). Il fit frapper un nouveau dinar à son effigie. Il fit aussi commencer les travaux de l'immense mosquée al-Hasan de Rabat. Cette mosquée est restée inachevée, sans doute parce que le projet était trop ambitieux. C'est sous son règne que vécut Averroès auteur du Discours décisif sur la compatibilité de la science et de la foi (1178).

Abû Ya'qûb Yûsuf fut mortellement blessé au combat contre la ville de Santarém au Portugal (1184).

Il eut trois principaux vizirs:

  • Abû `Abd Allah (1166-1172) (abū ʿabd allah ben ibrāhīm, أبو عبد الله بن إبراهيم)
  • Abû `Amarân (1173-1176) (abū ʿimrān ben `abd al-mūʾmin, أبو عمران بن عبد المؤمن)
  • Abû Hafs (1176-1179) (abū ḥafṣ ben ʿabd al-mūʾmin, أبو حفص بن عبد المؤمن))
Les Almohades de 1157 à 1195

Notes et références

  1. Charles-André Julien, Histoire de l'Afrique du Nord. Des origines à 1830, éd. Payot, Paris, 1966, p. 121

Sources

  • Charles-André Julien, Histoire de l'Afrique du Nord, des origines à 1830, édition originale 1931, réédition Payot, Paris, 1994

Liens externes

  • Portail de l’Algérie
  • Portail du Maroc
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.