Abdel Fattah Abdelrahmane al-Burhan

Abdel Fattah Abdelrahmane al-Burhan (en arabe : عبد الفتاح البرهان عبد الرحمن), né en 1960, est un militaire et homme d'État soudanais, chef de l'État depuis 2019.

Abdel Fattah al-Burhan
عبد الفتاح البرهان

Abdel Fattah al-Burhan en 2019.
Fonctions
Président du Conseil de souveraineté de la République du Soudan
En fonction depuis le
(2 ans et 24 jours)
Chef de l'État Conseil de souveraineté
Vice-président Mohamed Hamdan Dogolo
Président du Conseil militaire de transition de la République du Soudan
(chef de l'État, de facto)

(4 mois et 8 jours)
Vice-président Mohamed Hamdan Dogolo (vice-président du Conseil militaire de transition)
Prédécesseur Ahmed Awad Ibn Auf
Successeur Conseil de souveraineté (chef de l'État)
Biographie
Nom de naissance Abdel Fattah al-Burhan Abdelrahmane
Date de naissance (60-61 ans)
Nationalité soudanaise
Parti politique indépendant
Profession officier

Chefs d'État soudanais

Biographie

Il naît en 1960 à Gandatu, près de Khartoum.

Burhan a étudié dans un collège militaire soudanais. Il a ensuite étudié à l'étranger en Égypte et en Jordanie. Il a une femme et trois enfants.

Commandant de l'armée de terre, dont il est le numéro trois[1], il organise notamment l'envoi de troupes au Yémen dans le cadre de la guerre civile yéménite et joue le rôle d'officier de liaison avec les Saoudiens et les Émiratis[2]. En , lors des manifestations contre le régime d'Omar el-Bechir, il est nommé inspecteur général de l'armée[3].

Carrière politique

Présidence du Conseil militaire de transition

Le , il succède à Ahmed Awad Ibn Auf à la tête du Conseil militaire de transition mis en place après le renversement d'Omar el-Bechir[4]. Contrairement à son prédécesseur, il n'est pas considéré comme un « pilier » du régime[5] et n'a pas de lien connu avec le Mouvement islamique[2].

Le , un mois après un accord entre l'ALC et les putschistes, un Conseil souverain de onze membres devant être dirigé par al-Burhan pendant 21 mois, est formé[6]. Il prête serment le lendemain[7]. Burhan doit initialement diriger le Conseil jusqu'en mai 2021[8].

Le 3 octobre 2020, la signature d'un accord de paix entre le gouvernement de transition et différents groupes rebelles prolonge la transition militaire de 21 mois[9]. Des élections sont désormais prévues en 2024[10],[11].

Normalisation des relations entre Soudan et Israël

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou rencontre Abdel Fattah Abdelrahmane al-Burhan en février 2020, à Entebbe (Ouganda), pour discuter d'une normalisation des relations entre Israël et le Soudan[12].

Les mois suivant, Abdel Fattah al-Burhan est un acteur central de la normalisation des relations entre le Soudan et Israël, dont les négociations bilatérales aboutie à un accord entre les deux États le 23 octobre 2020[13]. Ce projet de rapprochement, très loin de faire l’unanimité dans le gouvernement et la société civile soudanaise, et largement porté par Burhan qui le justifie par les bénéfices économiques que le Soudan peut en tirer, notamment grâce au retrait de la liste noire américaine des « pays soutenant le terrorisme »[13].

Burhan réfute tout chantage de l'administration américaine comme ayant causé le rapprochement entre le Soudan et Israël, tout en reconnaissant que cette « réconciliation » a bien fait partie des « catalyseurs de la décision américaine »[14]. Il déclare que rompre l'isolement du Soudan bénéficia à la population et évoque une coopération avec les États-Unis et Israël dans le domaine technologique[14].

De son côté, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu annonce l'envoi de blé d'une valeur de cinq millions de dollars au Soudan, en signe de sa volonté d'« assister le pays dans sa transition »[14].

Notes et références

  1. « Soudan : l’armée suspend les discussions avec les manifestants », sur Le Figaro (consulté le )
  2. (en) Magdi el Gizouli, « Sudan’s Season of Revolution », African Review of Political Economy, (lire en ligne)
  3. « Militaire respecté mais inconnu du public, Abdel Fattah al-Burhane nouveau dirigeant du Soudan », sur TV5 Monde,
  4. « Soudan: joie des manifestants après la démission du chef du conseil militaire », sur La Libre Belgique,
  5. « Soudan: Abdel Fattah Abdelrahman, un chef du Conseil militaire plus consensuel », sur RFI Afrique,
  6. « Soudan: chargé de diriger la transition, le Conseil souverain a été formé - RFI », sur RFI Afrique (consulté le ).
  7. Le Point, magazine, « Soudan: la nouvelle instance de transition intronisée », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
  8. (en) Samuel Ramani, « Sudan’s Imperiled Political Transition - Politics of Military Authoritarianism in North Africa », sur Carnegie Middle East Center (consulté le ).
  9. « Sudan: A transition under pressure », sur www.europarl.europa.eu (consulté le ).
  10. (en) « Sudan: Freedom in the World 2021 Country Report », sur Freedom House (consulté le ).
  11. (en) « Friends of Sudan Statement, April 11. 2021 », sur Norgesportalen (consulté le ).
  12. (en-US) Sue Surkes, « Sudan said willing to consider normalizing ties with Israel », sur www.timesofisrael.com (consulté le )
  13. « Pourquoi le Soudan normalise ses relations avec Israël », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )
  14. « Le général Burhane récuse tout chantage américain », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )

Voir aussi

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