Abbaye Notre-Dame de l'Épeau

L'abbaye est fondée en 1214 par le baron de Donzy, Hervé IV de Donzy, comte de Nevers et son épouse Mahaut de Courtenay qui, mariés à un degré prohibé par l'Église[1], durent pour prix de leur dispense obtenue du pape Innocent III, faire construire à leurs frais trois abbayes, dont celle-ci.

Cette abbaye fut pillée à deux reprises : en 1568, par les reîtres de Casimir Wolfgang de Bavière, duc des Deux-Ponts, alors qu'il traversent le pays pour rejoindre l'armée protestante en Limousin en pillant l'abbaye et en chassant les religieux.

Pillée de nouveau et incendiée le 18 septembre 1569 par les protestants de La Charité-sur-Loire commandés par le capitaine Le Bois De Merille qui massacrèrent le prieur Jean Mignard le 20 septembre 1569, ainsi que dix prêtres des paroisses alentour. Ils ne quittèrent la région qu'à la Saint-Barthélemy en 1572.

En ruine après ces événements, seules subsistent les ruines de l'église qui permettent d'avoir une idée de l'importance de cette abbaye. Les prieurs commendataires ne s'occupèrent que de leur bénéfice ; l'un d'eux vendit même la toiture. Dans les années 1760, au cours d'une visite pastorale, Jean-Baptiste-Marie Champion de Cicé (1760-1801), dernier évêque d'Auxerre, trouva le lieu tellement délabré qu'il le fit mettre en vente. Les ruines de l'abbaye furent acquises par Monsieur de la Barre en 1773, qui en prend possession l'année suivante avec sa fille, qui les transmettra à ses descendants jusqu'à aujourd'hui. L'actuelle propriétaire, Christine de Genouillac, y a organisé un spectacle son et lumière.

La communauté des religieux suivait une règle originale, combinant des usages en vigueur chez les bénédictins, les cisterciens et les chartreux.

Propriété privée, la visite est possible pour les groupes sur rendez-vous (voir auprès de l'office du tourisme de Donzy).

L'église en ruines est de style gothique de la première moitié du XIII^e siècle. De grandes dimensions la nef mesure 53 mètres, et la hauteur de la lanterne 39 mètres. Cette église ne comporte plus que le transept gauche transformé en chapelle, les murs du transept droit et les piliers de la nef. À la place du chœur se trouve une maison d'habitation.

• Jusqu'en 1506 : Pierre de La Fin, abbé de Pontigny et prieur commendataire de l'Épeau près Donzy.
• Janvier 1507 : l'évêque d'Auxerre, Jean III Baillet, charge le prêtre Pierre de Piles d'aller présider l'élection du nouveau prieur de l'Épeau[2].
•  ?-1569 : Jean Mignard, prieur.
• 1736 : Michel-Celse-Roger de Bussy-Rabutin, évêque de Luçon[3].

• Chartreuse de Bellary