140 PLM 4295 à 4499

Les 140 PLM 4295 à 4499, futures 140 B 1 à 205 sont des machines Compound de type Consolidation (disposition d’essieux 140) de la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée et utilisées ensuite par la SNCF.

Elles furent conçues pour tracter des trains de marchandises dans de fortes rampes, notamment sur des lignes de montagnes.

Elles forment une série de 205 machines et sont numérotées au PLM 4 295 à 4 499, puis 140 B 1 à 205 à partir de 1924, et furent livrées à partir de 1910.

En 1938, lors de la création de la SNCF, elles deviennent 5 - 140 B 1 à 205.

Elles ont été réparties sur tout le réseau du PLM, notamment sur la ligne des Alpes. Les dernières locomotives ont été réformées en 1956.

Histoire

Genèse

Au début du XXe siècle, la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée disposait de locomotives de disposition 040 qui avaient remplacé sur les trains les plus lourds ou les lignes de montagne des locomotives de disposition 030 ou 031. Un certain nombre de 040 avaient été réalisées par transformation de locomotives plus anciennes. Désireuse d’augmenter le tonnage de ses trains, ils mirent au point à partir de 1907 une série de 282 machines de disposition 240 numérotées 4701 à 4982, puis 240 A 1 à 282.

Mise au point

Pour des trains moins importants ou des services moins exigeants, les ingénieurs du PLM s’inspirèrent de cette série et des locomotives de disposition 230 alors mises en service pour les trains de voyageurs. Le résultat est une locomotive plus courte, avec une chaudière moins longue et qui remplace le bogie des 240 par un bissel muni d’un balancier Zara qui le relie au premier essieu moteur. Le résultat produit en pratique les mêmes qualités de roulement qu’un bogie pour une longueur et un poids inférieur.

Ces locomotives de disposition Consolidation possèdent une chaudière proche de celle des 240 PLM avec une boîte à fumée et un échappement différent. La longueur des tubes est de 4 m contre 4,25 m sur les 240. Les essieux moteurs ont le même diamètre que les 240, ce qui les prédestine à des trains de marchandises et à des lignes de montagne.

Comme toutes les locomotives à marchandises du PLM construites depuis 1888, il s’agit de locomotives à quatre cylindres compound à vapeur saturée[1].

Construction

Plusieurs firmes ont participé à la construction de ces locomotives[2]. Leur numérotation ne suit pas toujours l’ordre de leur mise en service

  • les 4 295 à 4304 ont été construites par les ateliers PLM d’Arles en 1910
  • les 4 305 à 4 349 ont été construites par la Société française de constructions mécaniques, à Denain, en 1911 et 1912
  • les 4 350 à 4 369 ont été construites par Fives-Lille entre 1911 et 1912
  • les 4 370 à 4 399 ont été construites par Schwartzkopff, à Berlin, entre 1911 et 1912
  • les 4 400 à 4 414 ont été construites par Henschel, à Cassel, en 1909
  • les 4 415 à 4 429 ont été construites par les Ateliers de construction de La Meuse, à Liège, en 1909
  • les 4 430 à 4 449 ont été construites par Fives-Lille en 1910
  • les 4 450 à 4 469 ont été construites par la Société Franco-Belge en 1910
  • les 4 470 à 4 499 ont été construites par la Société française de constructions mécaniques, à Denain, en 1909

Entre 1911 et 1913, le PLM expérimentera deux autres formules alors en vogue en construisant deux séries de 20 locomotives dérivées des 140 PLM 4295 à 4499 afin de déterminer si elles pourraient supplanter les locomotives compound à vapeur saturée.

  • quatre cylindres à simple expansion et surchauffe pour les 140 PLM 4 271 à 4 290, futures 140 C 1 à 20 construites entre 1911 et 1913
  • quatre cylindres compound et surchauffe pour les 140 PLM 4 175 à 4 194, futures 140 D 1 à 20, construites entre 1912 et 1913

En effet, la surchauffe, récemment inventée, faisait des prouesses sur les locomotives qui en avaient été dotées à tel point que le PLM, partisan du compoundage comme toutes les autres compagnies françaises de cette époque, envisageait de se passer de la complexité du système compound et des chaudières à hautes timbre élevé en construisant des locomotives à simple expansion moins chères et plus simples à construire et à entretenir[3].

Par la même occasion, une nouvelle série de Consolidation fut mise en service. Elles étaient, proches des 140 PLM 4 295 à 4 499 mais munies de roues de 1 650 mm qui leur permettaient de rouler plus vite mais sur des lignes moins accidentées[3]. Le résultat des essais ne suffit pas à persuader le PLM de généraliser l’emploi de la surchauffe dans le domaine des marchandises, en conséquence, ces locomotives seront construites en utilisant la configuration éprouvée (compound et vapeur saturée) des 140 PLM 4 295 à 4 499. Elles seront cependant dotées de la surchauffe après 1919.

En 1924, les 140 4 295 à 4 499 furent renumérotées 140 B 1 à 205.

En outre, une nouvelle série de 140 PLM très proches des 140 B, mais dotées d’emblée d’un surchauffeur à 48 éléments, furent construites de 1925 à 1926 : il s’agit des 140 F 1 à 100.

Transformations

Plusieurs machines ont été transformées, par montage de la surchauffe, modification de l’échappement et remplacement des cylindres BP (basse pression) situés à l'intérieur du châssis. Quelques machines ont reçu partiellement ces modifications et portaient l'indice a, devenant ainsi 140 Ba.

Entre 1919 et 1936[2], 199 locomotives avaient été dotées d’un surchauffeur Schmidt 48 éléments et à deux collecteurs indépendants, d’une surface de surchauffe de 62,64 m2.

Une seule machine, la 140 B 4 ayant subi toutes ces modifications, est devenue 5-140 M 4.

En 1931-1936, la 140 B 58 expérimenta un surchauffeur à gros tubes à un seul collecteur.

Caractéristiques

Longueur : 12,50 m
Poids à vide : 66,5 t
Poids en charge : 73,5 t
Timbre : 16 kg
Surface de grille : 3,08 m2
Surface de chauffe (foyer) : 16 m2
Surface de chauffe(chaudière) : 223 m2
Diamètre des roues (motrices) : 1 500 mm
Diamètre des roues (porteuses) : 1 000 mm
Dimensions des cylindres HP (haute pression), alésage x course : 380x650 mm
Dimensions des cylindres BP (basse pression), alésage x course : 600x650 mm
Vitesse maximum : 85 km/h

Notes et références

  1. Clive Lamming, Les réseaux français et la naissance de la SNCF, Paris, Éditions Atlas, , 124 p. (ISBN 978-2-8302-2147-3), p. 40-41
  2. « 140 n° 4 295 à 4 499, puis B 1 à 205 du PLM — WikiPLM », sur wikiplm.railsdautrefois.fr (consulté le )
  3. L. Pierre-Guédon, « Les locomotives de la Compagnie P.-L.-M., à l'Exposition de Gand », Le Génie Civil, , p. 69-70 (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

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