Îles Diomède
Les îles Diomède (en russe : Острова Диомида, Ostrova Diomida ; en anglais : Diomede Islands), également connues en Russie sous le nom d’îles Gvozdev, en inupiak Ignaluk, sont deux îles rocheuses situées au milieu du détroit de Béring, entre la Sibérie et l’Alaska, près du cercle arctique.
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Îles Diomède (en) Diomede Islands / (ru) Острова Диомида / (ik) Ignaluk | |||||
Image satellite des îles Diomède. | |||||
Géographie | |||||
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Pays | Russie États-Unis |
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Archipel | Aucun | ||||
Localisation | Détroit de Béring (océans Arctique et Pacifique) | ||||
Coordonnées | 65° 46′ N, 168° 59′ O | ||||
Superficie | 35 km2 | ||||
Nombre d'îles | 2 | ||||
Île(s) principale(s) | Grande Diomède | ||||
Point culminant | 494 m sur Petite Diomède | ||||
Géologie | Îles continentales | ||||
Administration | |||||
Russie | |||||
District autonome | Extrême-orient | ||||
District fédéral | Tchoukotka | ||||
États-Unis | |||||
État | Alaska | ||||
Borough | Non organisé | ||||
Région de recensement | Nome | ||||
Démographie | |||||
Population | 118 hab. (2014) | ||||
Densité | 3,37 hab./km2 | ||||
Plus grande ville | Diomède | ||||
Autres informations | |||||
Découverte | Préhistoire | ||||
Fuseau horaire | UTC−09:00 (États-Unis) et +12:00 (Russie) | ||||
Géolocalisation sur la carte : Tchoukotka
Géolocalisation sur la carte : Alaska
Géolocalisation sur la carte : Russie
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
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Archipels des États-Unis - Archipels de Russie | |||||
À l’est, la Petite Diomède, habitée par 170 Inuits, — aussi connue sous le nom d’île Krusenstern ou Inaliq — appartient aux États-Unis, à l’ouest la Grande Diomède, servant de base à une poignée de soldats russes — aussi connue sous le nom d’« île Ratmanov », « Imaqliq » ou « Nunarbuk » — appartient à la Russie.
Les îles Diomède sont situées au milieu du détroit de Béring entre l’Alaska continental et la Sibérie, qui borde la mer des Tchouktches au nord et la mer de Béring au sud. À 9,3 km au sud-est se trouve Fairway Rock, qui n’est généralement pas considéré comme faisant partie des îles Diomède. Parce qu’ils sont séparés par la ligne de changement de date et 4 km environ entre eux, la grande Diomède a presque un jour d’avance sur la petite Diomède, mais pas complètement. En raison du fuseaux horaires définis localement, la grande Diomède n’a que 21 heures d’avance sur la petite Diomède (20 heure en été). Pour cette raison, les îles sont parfois appelées l’Île de demain (la grande Diomède) et l’Île d’hier (la petite Diomède).
Géographie physique
La Petite Diomède, à l’est, fait partie de l’Alaska et n’est située qu’à 3 km de la Grande Diomède, qui fait elle partie de la Tchoukotka, c’est le point le plus oriental de la Russie. Le point le plus occidental des États-Unis, hors territoire d’outre-mer se trouve quant à lui plus au sud, à la pointe de l’arc des îles Aléoutiennes.
La ligne de changement de date passe entre les deux îles, à 1,5 km de chacune d’elles[1]. Comme cette ligne se trouve entre les deux îles à portée de vue l’une de l’autre, on peut de l’Alaska (Petite Diomède) regarder « demain » en Russie (Grande Diomède). Par exemple quand il est lundi côté américain, il est mardi côté russe[2].
La Grande Diomède se trouve à 45 km au sud-est du cap Dejnev de la péninsule tchouktche, la Petite Diomède se trouve elle à 40 km à l’ouest du cap Prince-de-Galles sur la péninsule de Seward. À quinze kilomètres au sud-est des îles Diomède se trouve l’îlot rocheux de Fairway Rock, territoire américain. On pense que ces deux îles sont des tuyas, restes de la Béringie qui reliait autrefois les deux continents. Elles sont baignées par la mer des Tchouktches (océan Arctique) au nord et la mer de Béring au sud (océan Pacifique).
Les deux îles présentent des aspects similaires, avec de hautes falaises de 250 à 300 mètres et une pente de 40° plongeant dans la mer et surmontées d’un vaste plateau. La végétation est rare, sans arbre.
La Petite Diomède a une superficie de 7,35 km2 et une hauteur maximale de 494 m. La Grande Diomède est presque quatre fois plus grande avec une superficie d’environ 29 km2 et une hauteur maximale de 477 m.
Histoire
Le premier campement humain sur l’île de la Petite Diomède semble remonter à plus de 3 000 ans. Il servait de camp de chasse au printemps. Par la suite des populations inuit résidèrent sur les îles, chassant et commerçant des deux côtés du détroit.
Le premier Européen à atteindre les îles fut l’explorateur russe Simon Dejnev en 1648. Le navigateur Vitus Béring, Danois au service de la Russie les redécouvrit le , jour de la Saint Diomède, un martyr de l’église orthodoxe. Mais leur véritable exploration et leur cartographie ne furent faites qu’en 1832 par le géodésiste russe Mikhail Gvozdev (en).
Le texte du traité de 1867 finalisant la vente de l’Alaska par la Russie impériale aux États-Unis utilisa les îles pour établir la frontière entre les deux pays : la frontière sépare « de manière équidistante l’île Krusenstern, ou Ignaluk, de l’île Ratmanov, ou Nunarbuk, et continue vers le nord à l’infini (sic) jusqu’à ce qu’elle disparaisse complètement dans l’océan Arctique ».
En 1944, l’explorateur polaire français Paul-Émile Victor alors commandant de l’escadre de sauvetage et de recherche américaine de Nome (Alaska) s’aventure en kayak près de la Grande Diomède et essuie des tirs de la garnison soviétique.
Durant la Guerre froide, l’espace entre les deux îles constitua la frontière américano-soviétique et fut qualifié de « rideau de glace ». En 1987, toutefois, la nageuse en eau libre Lynne Cox, de nationalité américaine, effectua la traversée et fut félicitée conjointement par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev[3].
Les îles Diomède sont souvent mentionnées comme étapes intermédiaires dans les projets futuristes de pont ou de tunnel traversant le détroit de Béring.
Durant l’été 1995, l’acteur de télévision britannique Michael Palin, membre des Monty Python, débuta depuis la Petite Diomède une circumnavigation le long des côtes du Pacifique à travers dix-huit pays différents, dans le cadre d’une série télévisée de la BBC, Full Circle. Il essaya, tout à la fin de son voyage circulaire huit mois plus tard, de revenir sur l’île mais en fut empêché par les mauvaises conditions météorologiques.
Les médias américains ont évoqué brièvement les îles Diomède lors de la campagne présidentielle américaine de 2008[4],[5], après que Sarah Palin, gouverneur de l’Alaska et candidate à la vice-présidence sur le ticket républicain avait affirmé lors d’une interview sur ses connaissances sur la Russie, qu’en Alaska « on voit la Russie depuis sa fenêtre ». La Petite Diomède est le seul endroit d’Alaska depuis lequel un territoire russe, la Grande Diomède, est visible.
Le samedi , le nageur français amputé des quatre membres Philippe Croizon, accompagné d’Arnaud Chassery, franchit à la nage la distance de 1,5 kilomètre séparant l’île de la Petite Diomède et la frontière américano-russe[6], remplissant ainsi son pari de relier à la nage les cinq continents[7].
Géographie humaine
Au moment de leur découverte par les explorateurs russes, les deux îles Diomède sont peuplées par les Iŋalikmiouts, une tribu pratiquant le dialecte occidental de la langue inupiat, qui est la forme la plus conservatrice des différentes langues inuits. Ils n’ont pas de contacts avec les Youpiks de l’île Saint-Laurent mais des mariages sont tissés avec des Naoukans (de) de la côte de Sibérie. Les îles ne sont alors qu’un campement d’hiver où les familles attendent durant la quasi nuit polaire la saison de la chasse, en particulier celle à la baleine.
Dans les années 1930, à l’époque soviétique, la frontière est fermée et les familles, dont les membres sont dispersés sur les deux îles, sont déchirées. À la faveur des brumes, des retrouvailles clandestines sont organisées. Durant la guerre froide, les habitants d’Imaqliq (Grande Diomède) sont évacués sur le continent et la militarisation de l’île empêche tout retour. Depuis seule une petite garnison de l’armée russe occupe l’île. Quelques rares et téméraires Iŋalikmiouts venus en Tchoukotka rendre visite à leurs cousins sont emprisonnés puis assignés à résidence sans pouvoir rentrer chez eux.
Sur Inaliq (Petite Diomède) subsiste une communauté de cent soixante dix autochtones, presque entièrement groupée dans l’unique village, également appelé Diomède. Situé sur la côte occidentale, c’est le seul endroit de la côte où une aire pour hélicoptère, gagnée sur la mer, a pu être aménagée. Comme partout aux États Unis, le gouvernement local a jusque dans les années 1970 mené une politique très sévère d’acculturation. Ce n’est qu’à la fin du XXe siècle que Diomède, soit trois hangars et une cinquantaine de baraques juchées sur une côte escarpée, devient un site de résidence permanente.
Annexes
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Big Diomede » (voir la liste des auteurs).
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Little Diomede Island » (voir la liste des auteurs).
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Diomede Islands » (voir la liste des auteurs).
- Adrien Gombeaud, « Du Groenland à l’Alaska, une croisière mythique », (consulté le ).
- « L’endroit le plus insolite du monde? Les Iles Diomède », sur huffingtonpost.fr,
- (en) « Carte des nouvelles découvertes dans la partie orientale de l’océan », Bibliothèque numérique mondiale (consulté le )
- "Democracy, at 70 Degrees Below Zero", par Victor S. Navassky, The New York Times, 11 octobre 2008.
- "Alaskan Foreign Policy" par James P. Lucier, The Wall Street Journal, 2 octobre 2008.
- site lemonde.fr
- http://www.nageraudeladesfrontieres.com/index.php
Liens externes
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