Béringie

La Béringie est un pont terrestre qui a existé à plusieurs reprises entre la Sibérie orientale et l'Alaska. Aujourd'hui, un étroit bras de mer appelé le détroit de Béring sépare l’Amérique du Nord de l’Asie.

Béringie

Évolution et disparition de la Béringie au cours de la fin de la dernière période glaciaire.
Localisation
Pays Russie
États-Unis
Coordonnées 65° 51′ 11″ nord, 168° 52′ 28″ ouest
Étendues d'eau Océans Arctique et Pacifique
Terres connectées Amérique et Asie
Géolocalisation sur la carte : océan Pacifique
Géolocalisation sur la carte : Amérique du Nord
Géolocalisation sur la carte : Asie
Géolocalisation sur la carte : océan Arctique

Histoire

Lors de la dernière période glaciaire, le niveau des océans baissa de 120 à plus de 150 m, du fait de la mobilisation des eaux gelées au sein d'une immense calotte polaire et des glaciers continentaux, une première fois entre 50 000 et 40 000 ans avant notre ère et une deuxième fois entre 25 000 et 14 000 ans avant notre ère.

Mammouth nain découvert fossilisé (1977), bassin de Kolyma (Oblast de Magadan, Sibérie). Datation estimée : - 37 000.

À la suite de la baisse du niveau des eaux, il s'est formé une bande de terre ferme entre les extrémités des continents asiatique et américain. Cette bande de terre ferme est appelée Béringie. Elle était recouverte d'une végétation abondante, constituée principalement d’herbes et de petits buissons, une nourriture idéale pour les mammouths laineux, les chevaux sauvages, les caribous et les bisons, permettant ainsi la vie et le passage des animaux de grande taille (mégafaune). Ces animaux étaient l'objet de chasse de la part des groupes humains en provenance de l'Asie et ainsi ils auraient pénétré sur le continent américain.

De nombreux scientifiques[1] pensent que ce pont terrestre est la route empruntée par les premiers arrivants en Amérique, qu’ils ont suivi les ruminants depuis la Sibérie jusqu’en Alaska et, à partir de là, qu’ils se sont rendus dans le reste de l’Amérique du Nord et du Sud[2]. La découverte en Béringie de l'Est d'ossements animaux datant de 24 000 ans confirme cette théorie[3].

Récemment, selon une découverte publiée le par une équipe composée d'archéologues de l’Université d’Oxford et de l’Université de Zacatecas au Mexique, l’humanité se serait installée en Amérique il y a au moins 33 000 ans[4],[5],[6].

Cependant, il y a 26 000 ans, il semblerait que la Béringie ait été peu attractive, marécageuse et ainsi difficile à traverser, explique le professeur Higham de l’Université d’Oxford. La population se serait déplacée sur une autre route côtière, grâce à une technologie maritime, encore imprécise à ce jour. Le pont terrestre aurait donc été utilisé par les hommes il y a entre 14 000 et 15 000 ans, ce qui expliquerait un fort accroissement de la population en Amérique dans cette période.

Le nombre effectif de ces populations avant qu'elles ne se diffusent sur le continent américain est estimé comme étant de l'ordre de 2 000 individus jusqu'à 20 000 ans. Cette population demeure faible jusqu'à 10 000 ans[7].

À mesure que le climat s’est réchauffé après la glaciation, les glaciers se sont mis à fondre et les niveaux marins tout autour de la terre ont commencé à monter. Il y a environ 11 600 ans, le pont terrestre de la Béringie avait déjà disparu sous le détroit de Béring.

D'autres ponts terrestres apparurent à la même époque : l'Australie, la Tasmanie, et la Nouvelle-Guinée formaient un seul et même continent appelé Sahul. De même l'archipel des Philippines était relié à l'Indonésie. Enfin le Japon avait une continuité terrestre avec la Corée.

Notes et références

  1. Vialou, D. (2004) - La Préhistoire - Histoire et dictionnaire, Robert Laffont, Bouquins, 1637 p.
  2. Jean-Louis Santini, « Les Amérindiens auraient vécu 10 000 ans dans le détroit de Béring », sur lapresse.ca,
  3. Bernadette Arnaud, « Des hommes présents en Amérique du Nord il y a 24.000 ans », sur sciencesetavenir.fr,
  4. « Les humains ont atteint l’Amérique du Nord 10000 ans plus tôt que prévu, selon une nouvelle recherche », sur laminute.info,
  5. (en) Ciprian F. Ardelean, Lorena Becerra-Valdivia et al., « Evidence of human occupation in Mexico around the Last Glacial Maximum », Nature, vol. 584, , p. 87–92 (lire en ligne)
  6. (en) Lorena Becerra-Valdivia et Thomas Higham, « The timing and effect of the earliest human arrivals in North America », Nature, vol. 584, , p. 93–97 (lire en ligne)
  7. (en) Sandra Romero-Hidalgo et al., « Demographic history and biologically relevant genetic variation of Native Mexicans inferred from whole-genome sequencing », Nature Communications, vol. 8, , article no 1005 (lire en ligne)

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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