Île de la Jeunesse

L’île de la Jeunesse (en espagnol : Isla de la Juventud) (île des Pins jusqu'en 1978) est la plus grande île cubaine après l'île de Cuba, et la sixième plus grande des Caraïbes. Comme c'est depuis 1830 un lieu de détention et de relégation (lieu dit de « rééducation » depuis 1960) et le site de la prison de Presidio Modelo, elle est considérée comme une municipalité spéciale administrée directement par le gouvernement central de Cuba, et non comme une province du pays.

Île de la Jeunesse
Isla de la Juventud (es)

Vue aérienne de l'île.
Géographie
Pays Cuba
Localisation Mer des Caraïbes
Coordonnées 21° 45′ N, 82° 51′ O
Superficie 2 419,27 km2
Administration
Province Île de la Jeunesse
Démographie
Population 86 559 hab.
Densité 35,78 hab./km2
Plus grande ville Nueva Gerona
Autres informations
Fuseau horaire UTC−05:00 (Heure de l'Est)
Site officiel www.gerona.inf.cu
Géolocalisation sur la carte : Cuba
Île de la Jeunesse
Île à Cuba

Île de la Jeunesse
Isla de la Juventud

Situation de la province à Cuba.
Administration
Pays Cuba
Capitale Nueva Gerona
Démographie
Population 86 559 hab.
Densité 36 hab./km2
Géographie
Coordonnées 21° 45′ nord, 82° 51′ ouest
Superficie 241 927 ha = 2 419,27 km2

    Géographie

    L'île de la Jeunesse est située à 100 km environ au sud-ouest de l'île de Cuba, dont elle est séparée par le golfe de Batabanó (en), et se trouve presque directement au sud de La Havane et de Pinar del Río. Elle s'étend sur environ 55 km du nord au sud et sur 65 km d'est en ouest.

    Histoire

    On connaît peu la civilisation pré-colombienne de l'île, mais une série de grottes près de la plage de Punta del Este ont préservé 235 anciennes peintures réalisées par la population indigène. L'île a été découverte par les Européens durant le troisième voyage de Christophe Colomb vers le Nouveau Monde le [1]. Il la nomma La Evangelista et en prit possession pour l'Espagne. L'île eut plusieurs noms au cours de son histoire : Isla de Cotorras île des perroquets ») et Isla de Tesoros île aux trésors »).

    Après la découverte de l'île par Christophe Colomb, la couronne espagnole l'accorda aux éleveurs de bétail, mais en fait, elle fut laissée aux mains des pirates. Les hauts-fonds interdisaient aux lourds galions espagnols d'approcher de ses côtes tandis que les bâtiments légers comme ceux des flibustiers pouvaient y mouiller. C'est ainsi que des personnages mythiques tels Francis Drake, Henry Morgan, Alexandre Exquemelin et Jacques de Sores l'utilisèrent pour cacher leurs butins pris aux Espagnols.

    Après la victoire des États-Unis dans la guerre hispano-américaine, l'Espagne céda en 1898 toutes ses possessions de Cuba selon les termes du traité de Paris tout en accordant l'indépendance à Cuba qui, en fait, devient un protectorat américain. En 1901, l'amendement Platt qui fixe les termes des relations américano-cubaine  et sera annexé à la Constitution de la République de Cuba par vote du 12 juin 1901  mentionne dans son article VI l'île de la Jeunesse (ou « île des Pins », à l'époque) comme étant « exclue des limites de Cuba », tout en laissant « la question de son appartenance à un arrangement futur en vertu d’un traité »[2]. C'est finalement le traité américano-cubain de 1903 qui permet aux États-Unis d'échanger l'île contre le territoire qui allait devenir la Base navale de la baie de Guantánamo.

    Après la fondation de Nueva Gerona (1830), l'île servit de lieu de détention pour les nationalistes cubains comme José Marti. Son utilisation en tant qu'île-prison se poursuivit pendant cinquante ans au XXe siècle. La construction de la prison Presidio Modelo débuta en 1926. En 1953, Batista transforma l'île en zone franche propice au blanchiment d'argent. Le dictateur voulait aussi en faire un lieu de vacances paradisiaque pour riches Américains. La nuit du nouvel an 1958, alors que les barbudos de Castro investissaient La Havane, un groupe de rebelles s'empara de l'île lors de la cérémonie d'ouverture d'un hôtel et y arrêta tous les mafieux.

    En 1966, après un cyclone dévastateur, le gouvernement cubain décida la création de nouvelles plantations d'agrumes dont l'exploitation serait confiée à des étudiants venus de Cuba et du monde entier. Le projet rencontra un tel succès qu'en dix ans la population de l'île passa de 10 000 à 80 000 habitants.

    Depuis 1976, l'île de la Jeunesse et le reste de l'archipel de Los Cannareos constituent une province au statut particulier à Cuba.

    Économie

    Carte.

    La plus grande partie de l'île est recouverte de forêts de pins, qui est source d'une grande industrie du bois de charpente. La région nord de l'île a de basses crêtes dont du marbre est extrait, alors que la région sud est une haute plaine. L'agriculture et la pêche sont les industries principales de l'île, où poussent agrumes et légumes. Une plage de sable noir a été constituée par activité volcanique.

    L'île a un climat doux, mais est connue pour des ouragans fréquents. C'est une destination touristique célèbre, avec beaucoup de plages et de lieux de villégiature, comme la plage de Bibijagua. Jusqu'à ce que le gouvernement cubain ait exproprié toutes les propriétés d'appartenance étrangère au début des années 60, beaucoup de terrains ont été possédés par des Américains.

    Transport

    Les moyens de transport principaux vers l'île sont le bateau ou l'avion. Hydroptère (kometas) et catamaran motorisé font le voyage en deux et trois heures. Un bac beaucoup plus lent et plus grand de cargaison prend autour de six heures pour faire la traversée, mais est meilleur marché.

    La prison Presidio Modelo

    Prison Presidio Modelo, Décembre 2005.

    De 1953 à 1955, Fidel Castro fut emprisonné dans la prison Presidio Modelo, sur l'Isla de la Juventud, par le régime de Fulgencio Batista, après l'échec de l'attaque contre les casernes Moncada, dans la province d'Oriente, en .

    Après son arrivée au pouvoir en 1959, Fidel Castro employa le même moyen pour emprisonner des contre-révolutionnaires et des dissidents[3], comme Huber Matos, commandant des troupes rebelles qui a rejoint la révolution cubaine, mais qui plus tard entra en conflit avec Fidel Castro  il prétend y avoir été torturé , et Armando F. Valladares.

    Presidio Modelo est maintenant fermée et transformée en musée. Elle a été remplacée par plusieurs prisons modernes.

    Principaux lieux d'intérêt

    • Plage Bibijagua, réputée pour son sable noir.
    • Centre international de plongée et l'Hotel El Colony.
    • L'île touristique de Cayo Largo del Sur[4] et sa marina, Marina Cayo Largo del Sur.
    • Finca El Abra, maison où séjourna le jeune José Martí, aujourd'hui transformée en musée et déclarée comme Monument National.
    • Grottes de Punta del Este, considérées comme la Chapelle Sixtine de l'art rupestre caribéen, elles referment une grande quantité de pictogrammes aborigènes.
    • Parc National Ciénaga de Lanier, une grande réserve naturelle au sud de l'île.
    • "CEAA" Centro Experimental de Artes Aplicados (Centre Expérimental d'Arts Appliqués), fondé en 1979 par le céramiste et sculpteur Carlos Finales Hernández et par un groupe de collaborateurs comprenant : Amelia Carballo, Ángel Norniella et Walfrido Morales. Initialement nommé "TEAA", Taller Experimental de Artes Aplicadas (Atelier Expérimental d'Arts Appliqués) il avait pour but d'aider à la démocratisation de la céramique sur l'Île de la Jeunesse. Au “CEAA” ont été organisé des cours de céramique pour les enfants, les adolescents et les adultes. C’est également là qu’a été créé le premier magazine sur l’art de la céramique de Cuba distribué dans tout le pays. La foire nationale de la céramique a été la première du genre à se tenir à Cuba. Lors de sa deuxième édition présidée par le fondateur du centre, elle a bénéficié d'une participation internationale.
    • Stade de base-ball Cristóbal Labra (en), inauguré en 1957, il peut accueillir jusqu’à 3500 personnes. L'équipe Pineros de la Isla de la Juventud y est basée.

    Notes et références

    Voir aussi

    Bibliographie

    • (en) W. J. Holland (éd.), Contributions to the natural history of the Isle of Pines, Cuba: reprinted from the Annals of the Carnegie Museum, Vols. VIII, X, XI, arranged in chronological order of publication, Carnegie Institute, Pittsburgh, 1917.
    • (en) Charles Frederick Millspaugh, Plantae Insulae Ananasensis: a catalogue of plants collected on the Isle of pines, Cuba, by Don José Blain, s. n., Chicago, 1900.
    • (es) Pablo de la Torriente Brau, Presidio Modelo, Centro cultural Pablo de la Torriente Brau, La Havane, 2000, 472 p. (ISBN 959-7135-09-4).

    Filmographie

    • (es) La isla de la juventud eterna, film réalisé par Alain Burosse et Danièle Palau, L'Harmattan vidéo, 2012, 1 h 21 min (DVD).

    Liens externes

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