Île Rock

De forme approximativement circulaire, l'île Rock fait environ 50 m de diamètre pour 2 300 m² de superficie[1]. Située dans le fleuve Saint-Laurent au sud de l'île de Montréal, elle est la plus petite des îles des Rapides de Lachine – incluant l'île aux Hérons, l'Île aux Chèvres, l'île au Diable, Les Sept-Sœurs et l'île à Boquet, toutes situées au sud-ouest – de l'archipel d'Hochelaga. Elle est séparée au nord de la grande île de Montréal par le grand saut du fleuve Saint-Laurent (18 m de dénivellation), dit des rapides de Lachine, dont elle marque l'extrémité orientale et le début du bassin de La Prairie en aval.

L'île Rock est située à 400 m au nord-est de l'île aux Chèvres et de l'île aux Hérons. L'île se trouve à environ 1 200 m au sud-est de l'île de Montréal, face au parc des Rapides de l'arrondissement LaSalle (auquel elle est administrativement rattachée).

Fortement boisée, l'île Rock est inhabitée bien qu'un ponton permette un accès par bateau. Les remous des rapides et la navigation aux environs de l'île restent dangereux – notamment avec le développement récent de la pratique de la planche à rame, en plus du kayak, dans le bassin La Prairie et autour de l'île Rock[2] –, pouvant toujours provoquer des chavirements et causer des morts[3].

Les îles des Rapides de Lachine, rattachées à l'arrondissement de LaSalle, font partie de la circonscription provinciale Marguerite-Bourgeoys depuis 1994[4].

Carmantine d'Amérique dans son habitat.

Contrairement à ses voisines, l'île Rock ne fait pas partie du refuge d'oiseaux migrateurs de l'Île-aux-Hérons[5]. Du fait de l'absence de présence humaine permanente, il s'agit cependant d'une zone d'habitat et de nidification du Grand Héron et du Bihoreau gris.

Elle présente cependant la particularité d'être un espace refuge de la Carmantine d'Amérique (Justicia americana), une plante herbacée aquatique très menacée au Canada et devenue rare en raison de la dégradation de son habitat naturel qui est de plus en plus réduit dans l'agglomération montréalaise et envahit par une espèce concurrente de roseaux, les Phragmites[1]. L'île Rock est le dernier habitat de cette plante protégée, autrefois présente dans quatorze localités au Québec et désormais seulement retrouvée sur cet îlot et le long de la rivière des Mille-Îles et à Bécancour[6].

À ce titre le Ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec a classé, en 1998, l'île en « habitat floristique protégé[1] » et organise entre 2017 et 2019 un plan subventionné de conservation de la Carmatine (en réduisant et balisant les accès à l'île pour préserver les zones de pousse gérées par un gardien de l'île qui est aussi en charge de l'accueil des visiteurs et de leur sensibilisation) et des campagnes d'éradication des Phragmites placés sous la responsabilité de l'organisation Héritage Laurentien[7]^,[6]^,[8].