Étienne Poulet
Étienne Édouard Poulet, né le au château d'Isenghien à Lomme (Nord) et mort le à Paris (12e arrondissement), est un pionnier français de l'aviation.
Biographie
Étienne Poulet reçoit son certificat de pilote le (no 709) à l'Aéro-club de France[1]. Dès 1913, il est remarqué par la presse nationale, lorsqu'il vole « la tête en bas », ce que seuls deux pilotes ont déjà pratiqué, selon Le Figaro[2],[3].
Après plusieurs tentatives — le , il vole 12 heures d'affilée, entre Étampes et Gidy[4]—, il bat le record du monde de durée en vol sans escale, en 16 heures 28 minutes et 56 secondes (soit 936,8 km) le , détenu auparavant par l’Alsacien Karl Ingold pour l'Allemagne[5], qui avait volé le durant 16 heures et 20 minutes avec son biplan militaire allemand de 100 chevaux[6]. Il est également détenteur du « record de la hauteur avec deux et trois passagers »[7]. Ses exploits feront de lui un récipiendaire de la Légion d'honneur[8].
Raid Paris-Melbourne
Après la Première Guerre mondiale, il tente de relier Paris à Melbourne, en Australie, à bord d'un Caudron G.4, « moteurs rotatifs Le Rhône »[9]. Il décolle de Villacoublay le , en compagnie de son mécanicien et ami Jean Benoist[10]. Son périple, pour lequel il est en concurrence avec d'autres aviateurs, est médiatisé[11],[12],[13],[14],[15]. Le , le journal La Croix rapporte que l'appareil du pilote, stationné à Rangoun, est « très fatigué »[16]. Étienne Poulet échoue peu de temps après en raison de problèmes mécaniques. Alors qu'il survole la Birmanie (le Siam[17]), un vautour percute l'hélice de son appareil et la brise, rapporte Le Figaro, le [18],[19].
Son retour en France est annoncé par télégramme le , sur le navire Gloucestershire, au port de Marseille[20]. Il s'agit en fait d'une erreur, due à une confusion de nom ; l'aviateur est toujours à Rangoun[21]. En , il s'y trouve toujours, devant prendre réception d'un nouvel avion afin de reprendre son périple vers l'Australie[22].
Le , le journal Le Gaulois publie la brève suivante : « On mande de Djojakarta [sic] (Java) que l'aviateur Poulet, après avoir réparé son avion, vient de repartir pour achever son raid Paris-Melbourne (Australie)[23]. » En décembre de la même année, il survole l'île de Bornéo[24].
Années en Asie
En 1924, au cours des conflits de l'époque des seigneurs de la guerre chinois, alors qu'il réside à Moukden (Shenyang)[8], il serait devenu instructeur de l'armée aérienne de Zhang Zuolin[25],[26][source insuffisante].
Étienne Poulet vit ensuite de nombreuses années en Indochine française (Saigon, Hanoï, Phnom-Penh) où il effectue des démonstrations aériennes[27],[28],[29]. Il revient en France après la guerre d'Indochine.
Hommage
En , la ville décide de lui rendre hommage en envisageant de créer une rue à son nom lors d'un projet urbain du côté de la rue de Lompret[30].
Notes et références
- « Dossier individuel de délivrance du brevet d'aptitude au pilotage de Etienne Poulet », sur archives.somme.fr
- « Un officier imite Pégoud », L'Aurore, 4 octobre 1913, no 5788, p. 3 [lire en ligne]
- « À la façon de Pégoud », Le Figaro, 5 octobre 1913, 3e série – no 278, p. 6 [lire en ligne]
- « À l'attaque des records », L'Ouest-Éclair, 9 avril 1914, no 5583, p. 3 [lire en ligne]
- « Le 26 avril 1914 dans le ciel : Poulet bat le record de durée », sur air-journal.fr,
- « Le 7 février 1914 dans le ciel : Ingold en piste pour battre des records », sur air-journal.fr,
- « L'aviateur Poulet à Saint-Malo », L'Ouest-Éclair, 28 juillet 1919, no 7259, p. 1 [lire en ligne]
- Roger Ducret, « Poulet travaille pour la France à Moukden », Le Figaro, 10 août 1924, 3e série – no 223, p. 6 [lire en ligne]
- « Poulet prépare toujours Paris-Melbourne », L'Ouest-Éclair, 11 août 1919, no 7273, p. 3 [lire en ligne]
- Bernard Marck, Dictionnaire universel de l'aviation, Paris, Tallandier, , 1129 p. (ISBN 2-84734-060-2), p. 483-485.
- « La tempête immobilise les concurrents », L'Ouest-Éclair, 4 novembre 1919, no 7228, p. 1 [lire en ligne]
- « Poulet continue son raid vers l'Australie », L'Ouest-Éclair, 11 novembre 1919, no 7241, p. 1 [lire en ligne]
- « Poulet franchit la frontière indienne », L'Ouest-Éclair, 13 novembre 1919, no 7243, p. 1 [lire en ligne]
- « Poulet est retardé aux Indes », L'Ouest-Éclair, 24 novembre 1919, no 7253, p. 2 [lire en ligne]
- « Le raid aérien France-Australie », La Croix, 5 décembre 1919, no 11258, p. 2 [lire en ligne]
- « Paris-Melbourne », La Croix, 17 décembre 1919, no 11268, p. 4 [lire en ligne]
- « Le brave Pivolo aura son avion », L'Ouest-Éclair, 24 mai 1924, no 8258 [lire en ligne]
- « Dans l'empire des airs », Le Figaro, 19 décembre 1919, 3e série — no 331, p. 1 [lire en ligne]
- (en) Jonathan King, Great Moments in Australian History, 2010, p. 300-301 (ISBN 978-1-742-37127-6 et 1742371272)
- « Poulet est revenu en France », L'Ouest-Éclair, 29 janvier 1920, no 7318, p. 2 [lire en ligne]
- « Paris-Melbourne », La Croix, 31 janvier 1920, no 11 305, p. 4 [lire en ligne]
- « L'aviateur Poulet se heurte à des difficultés », L'Ouest-Éclair, 14 juin 1920, no 7482, p. 2 [lire en ligne]
- [lire en ligne]
- « Nouvelles en peu de mots », Le Gaulois, 30 décembre 1920, no 45793, p. 2 [lire en ligne]
- « La guerre civile va-t-elle s'étendre à toute la Chine ? », L'Ouest-Éclair, 9 septembre 1924, no 8364, p. 1 [lire en ligne]
- « La guerre civile en Chine », L'Ouest-Éclair, 4 octobre 1924, no 8387, p. 3 [lire en ligne]
- « Petites nouvelles », L'Ouest-Éclair, 10 novembre 1921, no 7284, p. 3 [lire en ligne]
- « Enfin ! On a des nouvelles de l'aviateur Poulet ! », L'Ouest-Éclair, 31 mars 1922, no 7453, p. 2 [lire en ligne]
- « Petites nouvelles », L'Ouest-Éclair, 21 mars 1925, no 8555, p. 3 [lire en ligne]
- La Voix du Nord, du vendredi 5 octobre 2018, Édition de Lille, p. 14
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