Énergie en Iran

Le secteur de l'énergie en Iran est extrêmement important dans l'économie nationale et très important au niveau mondial.

Énergie en Iran

Cheminée de torchage, dans le champ pétrolifère de la province de Khuzestan.
Bilan énergétique (2018)
Offre d'énergie primaire (TPES) 265,7 M tep
(11 125 PJ)
par agent énergétique gaz naturel : 67,3 %
pétrole : 30,9 %
électricité : 1,2 %
charbon : 0,5 %
bois : 0,2 %
Énergies renouvelables 0,7 %
Consommation totale (TFC) 169 M tep
(7 073,7 PJ)
par habitant 2,1 tep/hab.
(86,5 GJ/hab.)
par secteur ménages : 31,6 %
industrie : 28,4 %
transports : 28,5 %
services : 6,6 %
agriculture : 4,6 %
Électricité (2018)
Production 309,84 TWh
par filière thermique : 92,3 %
hydro : 5,1 %
nucléaire : 2,4 %
éoliennes : 0,1 %
autres : 0,1 %
biomasse/déchets : 0 %
Combustibles (2018 - Mtep)
Production pétrole : 210,7
gaz naturel : 190,6
charbon : 1,1
bois : 0,5
Commerce extérieur (2018 - Mtep)
Importations électricité : 0,22
pétrole : 6,54
gaz naturel : 1,35
charbon : 0,42
Exportations électricité : 0,54
pétrole : 133,13
gaz naturel : 13,15
charbon : 0,20
Sources

L'Iran dispose des 4e réserves de pétrole au monde (9 % des réserves mondiales) et est un des principaux pays exportateurs de pétrole ; il a été le premier pays du Moyen-Orient à exploiter cette ressource, depuis 1913. Sa production de pétrole le plaçait au 5e rang mondial en 2011, mais au 7e rang en 2015 du fait de l'embargo décidé par les pays occidentaux, puis au 5e rang en 2018 avec 4,9 % de la production mondiale, après la fin de l'embargo ; en 2019, il est retombé au niveau de 2008 et au 8e rang mondial avec 3,7 % de la production mondiale ; ses exportations se situaient au 3e rang mondial en 2011, puis ont disparu du classement des dix principaux pays exportateurs, avant d'y réapparaître au 10e rang en 2015, puis au 6e rang en 2018 avec 5,1 % du total mondial, et de disparaître à nouveau ensuite.

Le pays possède également les deuxièmes réserves mondiales de gaz naturel (16,1 % des réserves mondiales, derrière la Russie), dont il était en 2019 le 3e producteur mondial avec 6,1 % de la production mondiale ; il consomme 91,6 % de sa production et exporte le solde vers la Turquie et l'Irak.

La consommation d'énergie primaire du pays atteignait 3,25 tep par habitant en 2018, supérieure de 73 % à la moyenne mondiale, mais inférieure de 11 % à celle de la France et de 52 % à celle des États-Unis.

La consommation finale d'énergie en Iran dépend pour l'essentiel des combustibles fossiles : 88,6 % en 2018 ; l'électricité n'en couvre que 11,1 %, elle-même produite en 2019 à 88,7 % par des combustibles fossiles (surtout gaz : 62,6 % et pétrole : 25,9 %). L'Iran cherche à développer ses capacités nucléaires civiles ; le nucléaire assurait 2,0 % de la production d'électricité iranienne en 2019. Les énergies renouvelables en produisaient 9,3 % (hydroélectricité 9,1 %, éolien 0,12 %, solaire 0,06 %).

Les émissions de gaz à effet de serre liées à l'énergie en Iran ont atteint 7,09 tonnes CO2 par habitant en 2018, niveau supérieur de 60 % à la moyenne mondiale et de 12 % à celle de l'Union européenne.

Vue d'ensemble

Principaux indicateurs de l'énergie en Iran[1]
Population[s 1] Consommation
énergie primaire
Production Exportation
nette
Consommation
électricité
Émissions
de CO2[s 1]
Année Million Mtep Mtep Mtep TWh Mt CO2éq
199056,26918811853171
200066,1123254130102312
200872,8205338131175487
200973,7204334123183504
201074,6204342131196499
201175,5208346135200508
201276,521729780210512
201377,422129875217536
201478,423731675234557
201579,423532383236553
201680,3248391141253563
201781,2262423163270567
201881,8266406138273580
variation
1990-2018
+46 %+285 %+116 %+17 %+416 %+239 %

La baisse de 45 % des exportations d'énergie entre 2011 et 2013 témoigne de l'efficacité des sanctions internationales dans le cadre de la crise du nucléaire iranien ; le même phénomène se produit à nouveau en 2018.

Ressources énergétiques de l'Iran

Production d'énergie primaire

Production d'énergie primaire en Iran par source (Mtep)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2018 % 2018 var.
2018/1990
Charbon0,60,30,80,30,70,20,81,10,3 %+97 %
Pétrole167,489,1202,679,9218,463,8163,7210,751,9 %+26 %
Gaz naturel19,110,249,819,6121,735,6155,7190,646,9 %+897 %
Total fossiles187,199,6253,299,8340,899,6320,2402,499,0 %+115 %
Nucléaire0000,82,00,5 %ns
Hydraulique0,50,30,30,10,80,21,21,40,3 %+159 %
Biomasse-déchets0,20,10,150,060,60,20,50,50,1 %+134 %
Solaire, éolien, géoth.00,0030,0010,0140,0040,020,050,01 %ns
Total EnR0,70,40,50,21,450,41,71,90,5 %+158 %
Total187,8100253,6100342,3100322,7406,3100 %+116 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[1]

Entre 2011 et 2013, la production de pétrole a chuté de 13,8 % sous l'effet des sanctions internationales. En 2018, une nouvelle baisse de 1,3 % marque les premiers effets des nouvelles sanctions américaines appliquées à partir de la fin de l'année.

Pétrole

Carte des gisements pétroliers et gaziers iraniens en 2004. L'Iran détient 9 % des réserves pétrolières prouvées mondiales et 18 % des réserves de gaz.
Production et consommation de pétrole en Iran.

Réserves de pétrole

Les réserves prouvées de pétrole[n 1] de l'Iran étaient estimées par BP à 21,4 milliards de tonnes fin 2019 (155,6 milliards de barils), soit 121 années de production au rythme de 2019. Ces réserves classaient l'Iran au 4e rang mondial avec 9,0 % du total mondial, derrière le Venezuela (17,5 %), l'Arabie Saoudite (17,2 %) et le Canada (9,8 %)[p 1].

Les réserves pétrolières prouvées de l'Iran étaient estimées fin 2013 à 21,6 milliards de tonnes (157 milliards de barils) ; ces réserves représentent 121 années de production au rythme actuel : 3,56 millions de barils par jour en 2013 (en baisse de 6 % par rapport à 2012 et de 18 % par rapport à 2011, du fait des sanctions internationales), soit 4 % de la production mondiale (7e rang mondial) ; au rythme atteint en 2011, il restait 99 années de production en réserve[2].

La première découverte de pétrole commercialisable en Iran date de 1908, à Masjid-i-Sulaiman ; de nombreux gisements majeurs ont été découverts au cours des deux décennies suivantes, dont ceux d'Āghā Jārī et de Gach Saran. Environ 14 % des réserves de brut et 55 % de celles de liquides de gaz naturel sont situées en mer dans le golfe Persique ; plus de 50 % des réserves terrestres sont concentrées sur cinq gisements géants, dont les plus grands sont Marun (22 Mds bl), Ahwaz (18 Mds bl) et Aghajari (17 Mds bl) ; plus de 80 % des réserves terrestres sont situées dans le bassin du Khouzistan au sud-ouest, près de la frontière irakienne ; l'Iran aurait aussi, selon FACTS Global Energy, des réserves de 100 Mbbl en mer Caspienne[3].

Production de pétrole

En 2019 selon BP, l'Iran a produit 160,8 Mt (millions de tonnes) de pétrole, soit 3,53 Mb/j (millions de barils par jour), en baisse de 26,4% par rapport par rapport à 2018, faisant suite à une baisse de 6,5 % l'année précédente, du fait du retour des sanctions américaines sur l'export du pétrole iranien. La production de pétrole du pays était en 2019 au niveau de celle de 2008, et à un niveau plus bas qu'en 2013, année où l'effet des sanctions précédant l'accord sur le nucléaire iranien avaient été les plus fortes. Le pays se classe au 8e rang mondial avec 3,7 % de la production mondiale[p 2].

Selon l'Agence internationale de l'énergie, la production de pétrole iranien (146 Mt) se plaçait au 8e rang mondial en 2019 avec 3,3 % du total mondial, alors qu'elle était en 2018 au 5e rang avec 4,9 % du total mondial ; elle avait reculé au 10e rang en 2012 du fait de l'embargo décidé par les pays occidentaux[s 2].

La production a été de 210,7 Mtep en 2018, en baisse de 1,3 % par rapport à 2017[1].

En 2012, l'Iran produisait environ 3,5 Mbbl/j d'hydrocarbures liquides, dont Mbbl/j de pétrole brut ; la production était en baisse de 17 % par rapport aux 4,2 Mbbl/j de 2011, du fait des sanctions économiques imposées par les pays occidentaux à cause du programme nucléaire iranien[3]. La production maximale a été de 6 millions de barils par jour en 1974. Après la révolution iranienne de 1979, le gouvernement a réduit la production de pétrole quotidienne dans l'optique d'une politique de conservation des réserves de pétrole. D'autres baisses de la production de pétrole se sont produites lors des dommages aux installations pétrolières survenues pendant la guerre avec l'Irak. Au début des années 2000, l'infrastructure industrielle était de plus en plus inefficace en raison des retards technologiques.

Grâce à la levée des sanctions internationales début 2016, l'Iran se dit prêt à signer en 2016 une cinquantaine de projets énergétiques pour faire passer sa production pétrolière de 2,8 Mb/j à 4,8 Mb/j. La Banque mondiale estimait récemment que cela déprimerait d’encore 10 dollars le prix du baril en 2016, ce qui n’empêcherait pas la croissance iranienne de remonter à 5 %[4].

Consommation de pétrole

En 2019, l'Iran a consommé 3,92 EJ (exajoules) de pétrole, soit 2,02 Mb/j (millions de barils par jour), en progression de 10,8 % en 2019 mais au niveau de la consommation de 2009. Il se classe au 11e rang mondial avec 2,0 % de la consommation mondiale. Sa consommation absorbe 57 % de sa production[p 3].

Exportations de pétrole

Selon l'Agence internationale de l'énergie, en 2018 les exportations de pétrole brut ont atteint 109,3 Mtep, en baisse de 13 % par rapport à 2017 sous l'effet des sanctions américaines, et les importations 1,6 Mtep[1] ; ces exportations se situaient au 6e rang mondial en 2018 avec 5,1 % du total mondial ; en 2017 elles étaient au 4e rang mondial avec 6,3 % du total mondial ; elles ne figuraient plus parmi les dix principaux pays exportateurs de 2012 à 2014, après avoir tenu le 3e rang mondial en 2011[s 2].

Les exportations iraniennes de pétrole, qui dépassaient 2,5 millions de barils par jour en 2011, étaient tombées à 1,1 million de barils/jour en 2014. L’Union européenne n’achetait pratiquement plus de brut iranien, alors qu’elle en absorbait 0,6 million de barils/jour en 2011. La Chine et l’Inde avaient aussi réduit leurs achats d’un tiers[5].

Malgré ses réserves de pétrole importantes, l'Iran a dépensé en 2005 quatre milliards de dollars pour des importations de carburant. Ces importations sont dues à une sous-capacité de raffinage dans le pays et à une consommation nationale en constante augmentation. Des subventions sur le prix du carburant sont accordées par l'État aux particuliers. De plus, la contrebande de carburant iranien bon marché vers les pays voisins est assez répandue.

Organisation du secteur

La National Iranian Oil Company, entreprise publique fondée en 1948, produit et distribue le gaz naturel et le pétrole iranien et appartient au Ministère du pétrole iranien.

Réserves de gaz naturel

Les réserves prouvées de gaz naturel de l'Iran étaient estimées par BP à 32 000 milliards de m3 fin 2019 (1 130,7 trillions US de pieds cubes), soit 131 années de production au rythme de 2019. Ces réserves classaient l'Iran au 2e rang mondial avec 16,1 % du total mondial, derrière la Russie (19,1 %)[p 4].

Les réserves sont principalement situées en mer, bien que la production soit en grande partie terrestre, associée au pétrole ; plus des deux tiers des réserves prouvées ne sont pas associées au pétrole, et n'ont pas été développées ; les principaux gisements sont : South Pars, North Pars, Kish, Kangan-Nar, Golshan et Ferdowsi ; le gisement offshore géant de South Pars, dont une partie seulement est sur le territoire iranien (la partie qatarie est dénommée North Dome), contient 47 % des réserves totales et produit 35 % du gaz iranien ; l'USGS estime les réserves non encore découvertes entre 5 660 et 22 640 milliards de m³[6].

Production de gaz naturel

En 2019 selon BP, l'Iran a produit 244,2 milliards de m3 de gaz naturel, soit 8,79 EJ (exajoules), en progression de 2,4% en 2019 et de 80 % depuis 2009. Il se classe au 3e rang mondial avec 6,1 % de la production mondiale, derrière les États-Unis (23,1 %) et la Russie (17 %), et devant le Qatar (4,5 %) et le Canada (4,3 %) [p 5].

Selon l'AIE, l'Iran était en 2019 le 3e producteur mondial de gaz naturel avec 232 milliards de m3, soit 5,7 % de la production mondiale, mais ne figurait pas parmi les dix principaux pays exportateurs[s 3].

Consommation de gaz naturel

En 2019, l'Iran a consommé 223,6 milliards de m3 de gaz naturel, soit 8,05 EJ (exajoules), en baisse de 0,2 % en 2019 mais en progression de 66 % depuis 2009. Il se classe au 4e rang mondial avec 5,7 % de la consommation mondiale, derrière les États-Unis (21,5 %), la Russie (11,3 %) et la Chine (7,8 %). L'Iran consomme 91,6 % de sa production[p 6].

Exportations et importations de gaz naturel

En 2019, les exportations de gaz naturel de l'Iran ont atteint 16,9 Mds m3, destinées surtout au Moyen-Orient : 9,1 Mds m3 et à la Turquie : 7,4 Mds m3[p 7].

L'Iran importe du gaz naturel de son voisin le Turkmenistan ; les importations ont bondi à 1,1 milliard de pieds cubes par jour en 2011 à la suite de l'achèvement du gazoduc Dauletabad-Hasheminejad ; l'Iran exporte du gaz par gazoduc vers la Turquie et l'Arménie[6].

Consommation d'énergie primaire

La consommation d'énergie primaire de l'Iran atteignait 3,25 tep par habitant en 2018, supérieure de 73 % à la moyenne mondiale (1,88 tep/hab) mais inférieure de 11 % à celle de la France (3,66 tep/hab) et de 52 % à celle des États-Unis (6,81 tep/hab)[s 1].

Consommation d'énergie primaire en Iran par source (Mtep)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2018 % 2018 var.
2018/1990
Charbon0,71,01,51,21,50,71,11,30,5 %+86 %
Pétrole50,472,768,555,779,538,976,582,130,9 %+63 %
Gaz naturel17,525,252,642,8122,159,8155,3178,867,3 %+922 %
Total fossiles68,698,9122,699,7203,199,4232,9262,198,7 %+282 %
Nucléaire0000,82,00,7 %ns
Hydraulique0,50,80,30,30,80,41,21,40,5 %+159 %
Biomasse-déchets0,20,30,150,10,60,30,50,50,2 %+134 %
Solaire, éolien, géoth.00,0030,0020,0140,0070,020,050,02 %ns
Total EnR0,71,10,50,41,50,71,71,90,7 %+158 %
Solde exp.électricité0-0,06-0,05-0,30,15-0,2-0,3-0,1 %ns
Total69,3100123,0100204,3100235,2265,7100 %+283 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[1]

Consommation finale d'énergie

La consommation finale d'énergie en Iran (après raffinage, transformation en électricité, transport, etc) a évolué comme suit :

Consommation finale d'énergie en Iran par source (Mtep)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2018 % 2018 var.
2018/1990
Charbon0,20,30,30,40,30,20,60,70,4 %+299 %
Produits pétroliers40,874,555,159,365,141,366,171,335,6 %+75 %
Gaz naturel9,417,129,231,575,648,095,3105,452,6 %+1027 %
Total fossiles50,392,084,691,1141,089,5162,0177,588,6 %+253 %
Biomasse-déchets0,160,30,140,150,60,40,50,50,3 %+209 %
Électricité4,27,88,18,716,010,218,122,311,1 %+427 %
Total54,710092,9100157,6100180,7200,3100 %+266 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[1]

La répartition par secteur de la consommation finale d'énergie a évolué comme suit :

Consommation finale d'énergie en Iran par secteur (Mtep)
Filière 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2018 % 2018 var.
2018/1990
Industrie14,225,918,620,038,524,440,848,024,0 %+239 %
Transport13,023,825,527,540,125,446,848,224,0 %+270 %
Résidentiel12,623,029,631,946,529,550,953,426,7 %+325 %
Tertiaire4,17,67,58,111,27,110,911,15,5 %+169 %
Agriculture4,27,74,34,76,44,17,37,83,9 %+87 %
Non spécifié0,30,51,61,70,30,20,40,40,2 %ns
Usages non énergétiques
(chimie)
6,311,65,76,214,69,323,631,315,7 %+394 %
Total54,710092,9100157,6100180,7200,3100 %+266 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[1].

Secteur électrique

Le barrage Karun-3 et sa centrale hydroélectrique ont été mises en service en 2005. La centrale, d'une puissance installée de 2 000 MW produit en moyenne 4 137 GWh d'énergie par année.

En 2004 la puissance installée des centrales électriques de l'Iran dépassait 39 000 MW, dont 50 % brûlant du gaz naturel, 18 % du pétrole et 6 % hydroélectriques. En 2004, l'Iran a ouvert son premier parc éolien et des centrales géothermiques, et la première centrale solaire était prévue pour 2009. La démographie et l'industrialisation intensive ont produit une augmentation moyenne de la demande en énergie électrique de 5 % par an de 1967 à 2004. Le gouvernement prévoyait une accélération de cette croissance à 7 % par an et projetait d'atteindre une capacité installée de 53 000 mégawatts en 2010 en mettant en service de nouvelles centrales thermiques au gaz financées par des producteurs indépendants d'énergie (y compris ceux s'appuyant sur des investissements étrangers) et en développant la capacité de production hydroélectrique et nucléaire[7].

Avec la construction du barrage Karun-3 dans le Khuzestan, l'Iran a émergé en tant qu'important constructeur de barrages au cours des dernières années, tandis que son gaspillage d'énergie électrique atteint 1,1 milliard $ en 2006[8].

Production d'électricité

En 2019, selon les estimations de BP, l'Iran a produit 318,7 TWh d'électricité, en progression de 1,4 % en 2019 et de 44 % depuis 2009, au 14e rang mondial avec 1,2 % de la production mondiale, loin derrière la Chine (27,8 %), les États-Unis (16,3 %), l'Inde (5,8 %) et la Russie (4,1 %)[p 8]. Cette production se répartissait en 88,7 % de combustibles fossiles (gaz naturel : 62,6 %, charbon : 0,2 %, pétrole : 25,9 %), 2,0 % de nucléaire et 9,3 % d'énergies renouvelables (hydroélectricité 9,1 %, autres 0,2 %)[p 9]. La production d'électricité solaire est estimée à 0,2 TWh (0,06 %), celle de l'éolien à 0,4 TWh (0,12 %), celle tirée de la biomasse et des déchets est négligeable[p 10].

Production d'électricité en Iran par source (TWh)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2018 % 2018 var.
2018/1990
Charbon0,070,10,50,40,40,150,50,60,2 %+900 %
Pétrole22,037,125,420,946,019,840,529,19,4 %+32 %
Gaz naturel31,052,591,875,7176,975,9222,4256,282,7 %+726 %
Total fossiles53,089,7117,797,0223,395,8263,4285,992,3 %+439 %
Nucléaire0002,97,62,4 %ns
Hydraulique6,110,33,653,09,54,114,115,85,1 %+159 %
Biomasse-déchets000,010,0040,010,020,01 %ns
Éolien00,040,030,160,070,20,40,1 %ns
Solaire0000,20,06 %ns
Total EnR6,110,33,73,09,74,214,316,35,3 %+169 %
Total59,1100121,4100233,0100280,6309,8100 %+424 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[9]

Nucléaire

En 2019, l'Iran a produit 0,06 EJ (exajoules) d'électricité nucléaire, en baisse de 7,2 %[p 11].

Au , l'Iran exploite un réacteur nucléaire de 915 MW de puissance installée à la centrale nucléaire de Bouchehr, qui a produit 1,8 % de l'électricité du pays en 2019[10]. Un deuxième réacteur, Bouchehr-2, de 974 MW, de type VVER-1000, est en construction depuis [11]

L'Iran projetait au début des années 2000 de produire 6 000 MW d'électricité par la technologie nucléaire d'ici 2010 pour satisfaire sa demande croissante d'énergie. La première centrale nucléaire produisant de l'électricité, la Centrale nucléaire de Bouchehr, est un réacteur à eau pressurisée de type VVER-1000 de 915 MW, dont la construction, débutée en 1975 par Siemens, puis interrompue par la guerre Iran-Irak, a été achevée par les Russes en 2010, inaugurée en et a atteint sa pleine puissance à la fin de 2012.

La Russie a conclu le avec l'Iran un accord prévoyant la construction de deux nouveaux réacteurs nucléaires et des activités en Iran dans le domaine des combustibles nucléaires[12]. La construction de ces deux réacteurs de 1 000 MW a commencé le  ; elle durera dix ans et coûtera dix milliards de dollars[13].

Énergies renouvelables

En 2010, le gouvernement iranien annonça des plans pour construire 2 000 MW d'installations à énergies renouvelables sur les cinq années suivantes. L'Iran disposait alors de 8 500 MW de centrales hydroélectriques et 130 MW d'éoliennes. Des officiels iraniens ont déclaré que des compagnies privées avaient signé des contrats pour construire plus de 600 MW de centrales à biomasse et 500 MW de nouveaux projets éoliens[14].

Hydroélectricité

Barrage de Seimare, Province d'Ilam, en construction en septembre 2013.

En 2018, l'Iran a produit 2,4 Mtep (millions de tonnes équivalent pétrole) d'hydroélectricité, en recul de 37,5 % par rapport à 2017 ; la production est passée de 1,7 Mtep en 2008 à 3,9 Mtep en 2017. Elle représente seulement 0,3 % de la production mondiale, mais figure au 2e rang du Moyen-Orient derrière la Turquie (1,4 %)[p 12].

La puissance installée des centrales hydroélectriques iraniennes atteignait 12 169 MW fin 2019 (dont 1 040 MW de pompage-turbinage), loin derrière la Chine (356 400 MW) et l'Inde (50 017 MW) ; leur production s'est élevée à 28,6 TWh en 2019[15]. En 2018, elle avait été réduite à 10,03 TWh par la sécheresse qui affectait le Moyen-Orient depuis plusieurs années. La puissance installée atteignait 11 951 MW fin 2018. Les deux derniers groupes de la centrale de Daryan (210 MW), dans la province de Kermanshah, ont été mises en service en 2018. Les projets en construction de Sardasht et de Bakhtiari ajouteront 1 650 MW[16].

Barrages iraniens
Centrale Province Rivière Mise en service Puissance Notes
Karun-3 Khouzestan Karun2005-062 280 MW[17]
Karun-1 (Shahid Abbaspour) Khouzestan Karun1976-20042 000 MW[17]
Karun-2 (Masjed Soleyman) Khouzestan Karun2002-072 000 MW[17]
Siah Bishe Mazandéran 20131 040 MWpompage-turbinage
Karun-4 Khouzestan Karun2010-111 020 MW[17]
Gotvand Khouzestan Karun20121 016 MW[17]
Dez Khouzestan Dez, affluent du Karun1962-70520 MW[17]
Seimare Ilam Seimare, affluent du Karkheh2013480 MW[17]
Karkheh Khouzestan Karkheh, affluent du Tigre2002-03420 MW[17]

Le barrage de Bakhtiari sur la rivière du même nom, affluent de la Dez, dans la province du Lorestan, est en construction depuis 2013 ; avec une puissance de 1 500 MW, il prendra place au 4e rang parmi les plus puissantes centrales hydroélectriques iraniennes[18].

Biocarburant

En 2016 , la Société Iranienne de Biocarburants (IBS) en collaboration avec la vice-présidence pour la science de la technologie et de Téhéran et la Suburbs Bus Company met en œuvre le premier projet pilote urbain pour l'utilisation des déchets de cuisson (huiles usagées) dans la fabrication d'un biodiesel à destination de la flotte de bus de Téhéran. Le but étant de sensibiliser le public en ce qui concerne le changement climatique mondial, dans lequel ils recommandent « la réduction des émissions de dioxyde de carbone anthropiques nettes dans l'atmosphère » et « minimiser les perturbations anthropiques de gaz atmosphériques par remplacement partiel des combustibles fossiles par des biocarburants de déchets orientés »[19]. Le programme a également été soutenu par le programme de petites subventions, Fonds pour l'environnement mondial, Programme des Nations unies pour le développement (SGP/GEF/UNDP) Bureau en Iran[20].

Éolien

L'énergie éolienne a produit 368 GWh en Iran en 2018, soit 0,12 % de l'électricité du pays[9].

Consommation finale d'électricité

La consommation d'électricité du pays atteignait 3 341 kWh par habitant en 2018, supérieure de 2,5 % à la moyenne mondiale (3 260 kWh/hab), mais inférieure de 53 % à celle de la France (7 141 kWh/hab) et de 74 % à celle des États-Unis (13 098 kWh/hab)[s 1].

La répartition par secteur de la consommation finale d'électricité a évolué comme suit :

Consommation finale d'électricité en Iran par secteur (TWh)
Secteur 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2018 % 2018 var.
2018/1990
Industrie14,429,333,034,963,133,955,488,534,1 %+514 %
Transport00,010,010,30,20,50,50,2 %ns
Résidentiel17,335,231,333,260,932,776,185,132,8 %+391 %
Tertiaire11,924,217,318,334,018,338,942,616,4 %+257 %
Agriculture3,77,59,19,724,213,036,138,014,6 %+923 %
Non spécifié1,93,83,84,03,61,94,05,01,9 %ns
Total49,310094,4100186,1100211,1259,7100 %+427 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[9]

Impact environnemental

Les émissions de gaz à effet de serre liées à l'énergie en Iran ont atteint 7,09 tonnes CO2 par habitant en 2018, niveau supérieur de 60 % à la moyenne mondiale : 4,42 tonnes (États-Unis : 15,03 ; France : 4,51)[s 1].

Évolution des émissions de CO2 liées à l'énergie
1971 1990 2018 var.
2018/1971
var.
2018/1990
var.Monde
2018/1990
Émissions[h 1] (Mt CO2)38,9171,2579,6+1390 %+239 %+63 %
Émissions/habitant[h 2] (t CO2)1,333,047,09+433 %+133 %+13,9 %
Source : Agence internationale de l'énergie
Répartition par combustible des émissions de CO2 liées à l'énergie
Combustible 1971
Mt CO2
1990
Mt CO2
2018
Mt CO2
% 2018 var.
2018/1990
var.Monde
2018/1990
Charbon[h 3]0,41,25,41 %+350 %+78 %
Pétrole[h 4]33,0136,2191,432 %+41 %+34 %
Gaz naturel[h 5]5,533,8382,766 %+1032 %+93 %
Source : Agence internationale de l'énergie
Émissions de CO2 liées à l'énergie par secteur de consommation*
Émissions 2018 part du secteur Émissions/habitant Émiss./hab. UE-28
Secteur Millions tonnes CO2 % tonnes CO2/hab. tonnes CO2/hab.
Secteur énergie hors élec.40,77 %0,500,41
Industrie et construction153,727 %1,881,55
Transport139,524 %1,711,85
dont transport routier135,423 %1,661,71
Résidentiel162,528 %1,991,30
Tertiaire43,88 %0,540,86
Total579,6100 %7,096,14
Source : Agence internationale de l'énergie[h 6]
* après ré-allocation des émissions de la production d'électricité et de chaleur aux secteurs de consommation

Les émissions iraniennes sont supérieures de 15 % à celles de l'Europe, surtout dans le secteur résidentiel (+53 %) ; par contre, le transport routier est légèrement au-dessous de la moyenne européenne.

Annexes

Notes

  1. y compris condensats et liquides de gaz naturel.

Références

  1. p. 60-69
  2. p. 13
  3. p. 15
  1. tab.FC
  2. tab.CO2-POP
  3. tab.CO2 FC-Coal
  4. tab.CO2 FC-Oil
  5. tab.CO2 FC-Gas
  6. tab.SECTOREH
  1. p. 14
  2. p. 16-17
  3. p. 21-22
  4. p. 32
  5. p. 34
  6. p. 36
  7. p. 43
  8. p. 59
  9. p. 61
  10. p. 55
  11. p. 50
  12. p. 49
  • Autres
  1. (en)Data and statistics - Iran : Balances 2018, Agence internationale de l'énergie, 12 septembre 2020.
  2. (en) [PDF] BP Statistical Review of World Energy June 2014
  3. (en)World Energy Resources: 2013 Survey - chap.2 : Oil (voir p.8, 10, 24), site du Conseil mondial de l'énergie consulté le 3 avril 2014.
  4. Iran : la levée des sanctions occidentales se prépare, Les Échos, 19 octobre 2015.
  5. Iran : les investisseurs misent sur une levée des sanctions, Les Échos, 3 avril 2015.
  6. (en)World Energy Resources: 2013 Survey - chap.3 : Natural Gas (voir p.23 et 42), site du Conseil mondial de l'énergie consulté le 8 avril 2014.
  7. Library of Congress Country Profile: Iran
  8. (en) « Domestic Economy », sur Iran Daily,
  9. (en)Data and statistics - Iran : Electricity 2018, Agence internationale de l'énergie, 12 septembre 2020.
  10. (en)IAEA - PRIS - Country statistics - Iran, AIEA, 05/12/2020.
  11. (en) IAEA - PRIS - BUSHEHR-2, AIEA, 05/12/2020.
  12. Accord entre la Russie et l'Iran pour 2 réacteurs nucléaires, Les Échos, 12 novembre 2014.
  13. Iran: début de la construction de deux nouveaux réacteurs nucléaires, L'Express, 10 septembre 2016.
  14. (en)Invest in Iran's renewable energy? Not so crazy., The Christian Science Monitor, 10 septembre 2012.
  15. (en) [PDF] 2020 Hydropower Status Report (pages 37 et 45), Association internationale de l'hydroélectricité (IHA), juin 2020.
  16. (en) [PDF] 2019 Hydropower Status Report (pages 89 et 100), Association internationale de l'hydroélectricité (IHA), 13 mai 2019.
  17. (en)Hydroelectric Power Plants in Iran, Industcards.
  18. (en)News: Bakhtiari, World 's Highest Dam, Kicks off in the Presence of Mahmood Ahmadinejad, Iran Water and Power Resources Development Co, 25 mars 2013.
  19. (en) « تفاهم نامه استفاده از سوخت های زیستی در اتوبوسرانی تهران امضا شد »
  20. (en) « UNDP-GEF Small Grant Programme »

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l’Iran et du monde iranien
  • Portail de l’énergie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.