Émile Hambresin

Émile Hambresin, né en 1907 et mort déporté en Allemagne en 1943 (?), est un ingénieur et un journaliste de la gauche catholique. Directeur, avant-guerre, de la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme, membre du Front de l'indépendance, il est l'un des co-fondateurs, le seul non-juif, du Comité de défense des Juifs en 1942 au côté de son ami Hertz Jospa. Arrêté en 1943, il est déporté en Allemagne où il meurt[1],[2].

Éléments biographiques

Dans les années trente, Émile Hambresin fréquente Hertz Jospa au sein de la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme, ils deviennent amis. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, ils intègrent tous deux le mouvement de résistance belge du Front de l'indépendance. En une ordonnance allemande impose aux juifs de porter l'étoile jaune, ce sera l'élément déclencheur qui conduira les époux Jospa à mettre sur pied un réseau de résistance se proposant de venir en aide aux populations juives résidant sur le territoire belge. En se tient chez Chaïm Perelman une première réunion qui entérinera la fondation du Comité de défense des Juifs qui viendra en aide à des milliers de juifs et dissimulera plus de quatre mille enfants dans des institutions et des familles d'accueil[3].

Émile Hambresin était également rédacteur du quotidien des étudiants de l'Université catholique de Louvain, L'Avant-garde , puis, en 1939 du journal Liberté dont la ligne éditoriale était Ni Berlin, ni Londres.

En , il publie dans la revue Esprit, un long article intitulé L'écrasement de l'anarchisme espagnol et la résurrection de l'Espagne dans lequel il égratigne la pureté de la démarche de la Confederación Nacional del Trabajo. L'article soulève une vive polémique et indigne Simone Weil et Victor Serge[4],[5]. Un an plus tard, en , Benjamin Péret, écrit un pamphlet à son encontre: « En zoologie, notre journaliste se situe donc entre le porc et la hyène[6] », la Guerre d'Espagne soulève décidément bien des passions.

Émile Hambresin animait également une association d'amitiés belgo-chinoises[7].

Écrits
  • La propriété des instruments de production, Esprit,
  • Le corporatisme capitaliste, Esprit,
  • La communauté internationale. Le plan Van Zeeland, Esprit, .
  • Nouveaux aspects du corporatisme, Esprit,
  • L'impasse du corporatisme. Semaine Social d'Angers : L'Organisation Corporative, Esprit, .
  • La lutte contre la haine des races, introduction de Albert Dustin, Bruxelles, Ligue belge contre le Racisme et l'Antisémitisme, 1937. - 24 p.
  • L'écrasement de l'anarchisme espagnol et la résurrection de l'Espagne, Esprit, no 65, , p. 680-702 (consulter l'article sur Gallica).
  • Faut-il nommer un agent commercial a Burgos ?, Impr. Néon, 1938, 24p.
  • Hitlérisme et catholicisme, Bruxelles, Les Éditions du Flambeau, 1939, 11p.

Références
  1. Insa Meinen, la Shoah en Belgique, traduit de l'allemand par Sylvaine Gillot-Soreau, éditions Renaissance du livre, 2012, 300p., (ISBN 9782507050672)
  2. (de) Walter de Gruyter, West- und Nordeuropa Juni 1942 – 1945, vol. 12, GmbH & Co KG, 2015, 896p. (ISBN 9783486855524)
  3. Lieven Saerens, Rachel, Jacob, Paul et les autres: Une histoire des Juifs à Bruxelles, Primento, 2014, 272p., (ISBN 9782804702472)
  4. Charles Jacquier, "Simone Weil, l'expérience de la vie et le travail de la pensée", Éditions Sulliver, 1998 - 298p., (ISBN 9782911199141)
  5. Pierre de Senarclens, "Le mouvement "Esprit", 1932-1941: essai critique", éditions L'Âge d'Homme, 1974, 370p., p. 172 et sq. (ISBN 9782825130261)
  6. Benjamin Péret, Un ennemi déclaré, Clé, n° 2, février 1939.
  7. Revue d'histoire de la Shoah: le monde juif, Numéro 172, éd. La revue du Centre de documentation juive contemporaine, 2001

Liens externes
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