Élections municipales camerounaises de 2020

Les élections municipales camerounaises de 2020 ont lieu le au Cameroun afin de renouveler plus de 10 000 conseillers municipaux dans 360 communes[1].

Élections municipales camerounaises de 2020
Corps électoral et résultats
Inscrits 7 116 314
Rassemblement démocratique du peuple camerounais
Maires élus 316  11
Union nationale pour la démocratie et le progrès
Maires élus 16  3
Parti camerounais pour la réconciliation nationale
Maires élus 7  7
Union démocratique du Cameroun
Maires élus 6  1
Front social démocrate
Maires élus 4  19
Mouvement pour la défense de la République
Maires élus 4  1

Contexte

Initialement prévues l'année précédente, les élections sont finalement reportées en même temps que les élections législatives. Le mandat des conseillers municipaux est alors prorogé pour une durée de 12 mois à compter du par demande du président Paul Biya, approuvée par le parlement[2] ,[3]. La préparation des élections a lieu dans un contexte d'importantes violences, le groupe djihadiste Boko Haram sévissant toujours dans l'extrême nord du pays tandis que les régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest sont confrontées à une grave crise sociopolitique depuis fin 2016 qui s'est muée en conflit armé fin 2017. En 2018, les combats deviennent quasi quotidiens entre les forces de sécurité camerounaises et un groupe armé se proclamant « forces de restauration » du Cameroun du Sud, un État anglophone ayant brièvement vu le jour entre les deux guerres mondiales, sous mandat britannique. Selon le gouvernement, plus de 80 membres des forces de sécurité ont été tués dans ces combats. Plus de 600 personnes auraient été arrêtées depuis le début de la crise, selon des sources onusiennes[4], de même que celui des conseillers municipaux[2]. Ces événements amènent à un nouveau report des législatives le , le parlement étant prolongé de deux mois à partir du . Les mandats des conseillers municipaux sont quant à eux prolongés jusqu'au [5].

Dans les zones anglophones de l'ouest du pays, c'est-à-dire les régions Sud-Ouest et Nord-Ouest, qui tentent de prendre leur indépendance au sein d'une autoproclamée République d'Ambazonie, les rebelles séparatistes promettent des représailles à ceux qui iraient voter. En réaction, le gouvernement central du Cameroun augmente ses effectifs militaires dans la zone[6]. Dans les deux semaines précédant les élections, selon Human Rights Watch, les séparatistes enlèvent plus d'une centaine de personnes dans les deux régions anglophones, tandis que les forces de sécurité du gouvernement central commettent de nombreux abus de pouvoir[7]. Le , depuis sa cellule à la prison centrale de Yaoundé, Sisiku Julius Ayuk Tabe, président du gouvernement intérimaire autoproclamé d’Ambazonie, déclare qu’ils sont plus que jamais engagés dans une indépendance totale ou une résistance pour toujours[8]. Le jour du scrutin, les rebelles séparatistes empêchent l'accès aux urnes[7].

Les violences en zone anglophone se poursuivent après le scrutin. Ainsi, le , 23 civils dont 15 enfants et 1 femme enceinte sont massacrés à Ntumbo, un village du Nord-Ouest[6]. L'opposition camerounaise (surtout le Mouvement pour la renaissance du Cameroun) et les ONG locales accusent l'Armée et le gouvernement central d'avoir perpétré le massacre[6],[9]. Le , l'Armée camerounaise reconnaît sa responsabilité, avançant une explication controversée selon laquelle des soldats auraient été attaqués par 7 terroristes séparatistes, et que dans la contre-attaque les militaires auraient accidentellement déclenché un incendie responsable de la plupart des morts[9].

Résultats

Le nombre de Maires élus pour les 360 communes par parti politique est le suivant[10] :

Notes et références

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