Élections législatives autrichiennes de 2002

Les élections législatives autrichiennes de 2002 (en allemand : Nationalratswahl in Österreich 2002), se sont tenues le , en vue d'élire les cent-quatre-vingt-trois députés de la vingt-deuxième législature du Conseil national, pour un mandat de quatre ans.

Élections législatives autrichiennes de 2002
183 sièges du Conseil national
(Majorité absolue : 92 sièges)
Corps électoral et résultats
Inscrits 5 912 592
Votants 4 982 261
84,27%  3,85

ÖVP  Wolfgang Schüssel
Voix 2 076 833
42,30%
 15,4
Sièges obtenus 79  27
SPÖ  Alfred Gusenbauer
Voix 1 792 499
36,51%
 3,4
Sièges obtenus 69  4
FPÖ  Mathias Reichhold
Voix 491 328
10,01%
 16,9
Sièges obtenus 18  34
Grünen  Alexander Van der Bellen
Voix 464 980
9,47%
 2,1
Sièges obtenus 17  3
XXIIe législature
Chancelier fédéral
Sortant Élu
Wolfgang Schüssel
ÖVP
Wolfgang Schüssel
ÖVP

Au pouvoir depuis à peine deux ans et demi, le Parti populaire autrichien (ÖVP) est le grand gagnant de ce scrutin, obtenant la première place, une première depuis 1966. La progression du Parti social-démocrate d'Autriche (SPÖ) et des Verts est plus limitée, tandis que le recul du Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ), qui avait créé la surprise en 1999, est très impressionnant.

Contexte

Aux élections législatives du , le Parti social-démocrate d'Autriche (SPÖ), au pouvoir depuis et emmené par le chancelier fédéral Viktor Klima, conserve son statut de première force politique autrichienne. Il réalise cependant son plus mauvais score depuis la Seconde Guerre mondiale avec à peine 33 % des suffrages exprimés. Il est suivi du Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ), formation nationaliste et populiste conduite par le gouverneur de Carinthie Jörg Haider, qui totalise 26,9 % des voix et signe le meilleur résultat de son histoire.

Il devance de seulement 415 bulletins de vote le Parti populaire autrichien (ÖVP), partenaire de coalition du SPÖ depuis et dirigé par le vice-chancelier Wolfgang Schüssel, qui échoue pour la première fois de son histoire à conquérir la première ou deuxième place des formations politiques du pays. Son résultat, le plus mauvais depuis , est identique à celui enregistré par le FPÖ. Avec 7,4 %, Les Verts - L'Alternative verte (Grünen) confirment leur présence au Conseil national avec 14 sièges, ce qui constitue leur record à l'époque.

Bien que la « grande coalition » dispose d'une nette majorité absolue avec 117 députés sur 183, le Parti populaire refuse dans un premier temps de participer à un quelconque gouvernement, avant d'accepter en de maintenir son alliance avec le Parti social-démocrate. Les discussions achoppent en et le chancelier Klima s'apprête à former un gouvernement fédéral minoritaire. C'est alors que l'ÖVP et le FPÖ annoncent être parvenus à un accord pour constituer une « coalition noire-bleue » avec Schüssel comme chef de l'exécutif, bien que le Parti de la liberté ait remporté plus de voix au suffrage universel. Le , le gouvernement entre en fonction, renvoyant le SPÖ dans l'opposition pour la première fois depuis 40 ans.

Toutefois, la conversion du parti d'extrême droite protestataire en parti de gouvernement, ainsi que son soutien aux réformes libérales prônées par les conservateurs, conduit à des dissensions internes, entre le courant pragmatique inspiré par la vice-chancelière Susanne Riess-Passer et le ministre fédéral des Finances Karl-Heinz Grasser, et l'aile radicale de Jörg Haider. Le , une réunion de la majorité des délégués au dernier congrès ordinaire à Knittelfeld met à jour les graves divisions au sein du FPÖ. En conséquence, Riess-Passer, Grasser et le président du groupe parlementaire ont remis leur démission, conduisant à la rupture de la majorité et la convocation de nouvelles élections législatives.

Mode de scrutin

Carte des neuf Länder.

L'Autriche est une république semi-présidentielle dotée d'un parlement bicaméral[1].

Sa chambre basse, le Conseil national (en allemand : Nationalrat), est composée de 183 députés élus pour cinq ans selon un mode de scrutin proportionnel de liste bloquées dans neuf circonscriptions, qui correspondent aux Länder, à raison de 7 à 36 sièges par circonscription selon leur population. Elles sont ensuite subdivisées en un total de 43 circonscriptions régionales.

Le seuil électoral est fixé à 4 % ou un siège d'une circonscription régionale. La répartition se fait à la méthode de Hare au niveau régional puis suivant la méthode d'Hondt au niveau fédéral.

Bien que les listes soit bloquées, interdisant l'ajout de noms n'y figurant pas, les électeurs ont la possibilité d'exprimer une préférence pour un maximum de trois candidats, permettant à ces derniers d'être placés en tête de liste pour peu qu'ils totalisent un minimum de 14 %, 10 % ou 7 % des voix respectivement au niveau régional, des Länder, et fédéral. Le vote, non obligatoire, est possible à partir de l'âge de 18 ans[2].

Partis et têtes de liste

Parti Idéologie Tête de liste Résultat en 1999
Parti social-démocrate d'Autriche
Sozialdemokratische Partei Österreichs
Centre gauche
Social-démocratie, progressisme
Alfred Gusenbauer 33,2 % des voix
65 députés
Parti de la liberté d'Autriche
Freiheitliche Partei Österreichs
Extrême droite
Nationalisme, conservatisme, euroscepticisme
Mathias Reichhold
(Ministre fédéral des Transports)
26,9 % des voix
52 députés
Parti populaire autrichien
Österreichische Volkspartei
Centre droit
Démocratie chrétienne, conservatisme, libéralisme
Wolfgang Schüssel
(Chancelier fédéral)
26,9 % des voix
52 députés
Les Verts - L'Alternative verte
Die Grünen - Die Grüne Alternative
Centre gauche
Écologie politique, progressisme
Alexander Van der Bellen 7,4 % des voix
14 députés

Résultats

Scores

Parti Suffrages Sièges
Voix  % +/- Députés +/-
Parti populaire autrichien (ÖVP) 2 076 833 42,30 15,39 79 27
Parti social-démocrate d'Autriche (SPÖ) 1 792 499 36,51 3,36 69 4
Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ) 491 328 10,01 16,90 18 34
Les Verts - L'Alternative verte (Grüne) 464 980 9,47 2,07 17 3
Forum libéral (LIF) 48 083 0,98 2,67 0
Parti communiste d'Autriche (KPÖ) 27 558 0,56 0,08 0
Autres 8 354 0,17 N/A 0 N/A

Analyse

Avec un résultat en hausse de plus de quinze points, soit la plus forte progression de l'histoire politique autrichienne entre deux élections, l'ÖVP repasse la barre des 40 % et réalise son meilleur score depuis 1983. Il parvient même, pour la première fois depuis 1966, à surpasser le SPÖ et arriver en tête des élections législatives. Les sociaux-démocrates, eux, se redressent un peu mais sans réaliser de performance particulière. La percée de l'ÖVP est à l'image de l'effondrement du FPÖ, qui reste de justesse au-dessus des 10 % et retrouve son score de 1986, époque de l'arrivée de Haider à la tête du parti. La participation gouvernementale n'a donc absolument pas profité à la formation d'extrême droite. Les Verts, pour leur part, poursuivent leur progression, établissant de nouveau leur record et approchant les 10 % des voix.

Conséquences

Bien que les nationalistes aient subi une importante défaite, le chancelier Schüssel, désormais incontournable, choisit de reconduire sa coalition noire-bleue, dans laquelle il domine très nettement alors qu'il était à égalité avec ses partenaires dans le gouvernement sortant. Il faut attendre le pour que soit formé le gouvernement Schüssel II.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

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