Église Sainte-Hélène d'Orval

L'église Sainte-Hélène est une église catholique située à Orval sur Sienne (territoire de la commune déléguée d'Orval) dans le département français de la Manche et la région Normandie.

Historique

Audomarus, le futur saint Omer, est né à Orval au début du VIIe siècle de parents appelés Friulfus et Domita. Avec trois jeunes du Cotentin, Mummolenus, Ebertramnus et Bertin, il est allé à l'abbaye de Luxeuil où il a dû arriver avant 629, date de la mort de l'abbé Eustase. Saint Omer est devenu le premier évêque de Thérouanne, Mummolenus, saint Mommelin, est évêque de Noyon, et Bertin a fondé l'abbaye de Sithiu, à Saint-Omer. Des relations se sont maintenues entre l'abbaye Saint-Bertin et le Cotentin.

La Vita Columbani, la Vie de saint Colomban de Jonas de Suse indique qu'il y avait dans le suburbanum de la cité de Coutances un établissement colombanien placé sous la direction d'un certain Potentinus. Il est possible que cet établissement ait été situé à Orval proche de Coutances. Cette origine pourrait expliquer l'existence d'une crypte romane dans l'église. La présence d'une crypte romane est liée en Normandie à une tradition monastique antérieure au Xe siècle.

Le patronage de sainte Hélène est attesté à Orval dès la première mention de l'église, en 1115. Le patronage de sainte Hélène n'apparaît en Gaule qu'après la translation de ses reliques vers 840-850 de Rome à Hautvillers. Deux autres sanctuaires sont dédiés à sainte Hélène dans le Cotentin : un prieuré à Omonville-la-Petite, dans La Hague, et une chapelle dans la paroisse Saint-André de Guernesey.

Renaud, seigneur d'Orval, donne, vers 1083, un marais à l'abbaye de Lessay. L'abbaye de Lessay a fondé un prieuré à Orval. Rainaldius de Aureavalle a confirmé en 1115 a donné ou confirmé à l'abbaye de Lessay la possession de l'église d'Orval. Des actes confirment que des moines de Lessay sont établis à Orval.

Les murs de la nef en opus spicatum irrégulier peuvent remonter au XIe siècle, sans contreforts, percés de quatre fenêtres étroites. Les baies méridionales ont été élargies au XVe siècle et au XVIIIe siècle. Une porte romane, actuellement murée, s'ouvrait dans la troisième travée au nord. La porte occidentale a été refaite au XIIIe siècle.

Le transept est formé de deux chapelles dont l'âge est incertain. La position des escaliers menant à la crypte permettent de supposer que l'origine est romane. La chapelle côté nord est dédiée à saint Jacques puis à saint Sébastien est éclairée de lancettes gothiques. La chapelle Sud est dédiée à saint Pierre. Elle a été remaniée en 1824 et ses ouvertures datent de 1847.

La croisée du transept est surmontée d'une tour-lanterne supportée par quatre arcs fourrés semblant appartenie à la fin du XIe siècle. Il est couvert d'une voûte à huit compartiments dont le style la fait dater du début du XIIIe siècle.

Le chœur a été reconstruit au XVe siècle. Il voûté d'une croisée d'ogives sur sa travée droite et le chevet à trois pans a une voûte à six nervures.

Le chœur surmonte une crypte a laquelle on accède actuellement par une porte située dans le cimetière. La crypte se compose de deux parties :

  • une salle presque carrée située sous la travée droite du chœur appartenant à l'époque romane, probablement au XIe siècle, et au-delà d'un mur en opus spicatum. Les sondages de M. Traverse, architecte des Monuments historiques, ont montré que l'accès initial se faisait par deux escaliers suivant une disposition qu'on retrouve à la crypte de l'église Saint-Marcouf de Saint-Marcouf (Manche). Le plan initial de la crypte avec deux couloirs d'accès correspond à une crypte destinée à la vénération des reliques et non à celui d'une crypte funéraire. Cependant, il n'y a aucune trace de culte des reliques dans des documents, mais on sait que tous les corps saints ont été évacués de Normandie lors des raids des vikings. La présence de cette crypte n'existe pour Lucien Musset qu'en vertu d'une tradition de vénération de corps saint antérieur aux incursions scandinaves. Aucune tombe n'a été découvert dans la crypte au cours des sondages faits en 1966. Sous Louis XVI et le Premier Empire, la crypte a servi de salle de classe pour les garçons de la paroisse.
  • une salle ayant le même plan que le chevet et contemporaine de la reconstruction du chœur. On a déposé dans la crypte, en 1878, des fonts baptismaux romans et un chapiteau du XIIIe siècle transformé en bénitier.

Protection

L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1914[1].

Architecture

Mobilier

Six éléments de l'église sont classés Monuments historiques à titre d'objets : les fonts baptismaux datant du Moyen Âge, deux verrières du chœur, deux tableaux  l'un représente une Vierge à l'Enfant, l'autre, sainte Hélène  ainsi que l'aigle-lutrin d'un menuisier local.

Vitraux

Deux verrières du XVIe siècle restaurées en 1873 par les ateliers du Mont-Saint-Michel ont été classées en 1914 parmi Monuments historiques au titre immeuble :

  • Vie de la Vierge et de sainte Hélène[2]
  • verrière : Vie de la Vierge et de sainte Hélène[3]

Notes et références

Annexes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Lucien Musset, « Orval. Église paroissiale Sainte-Hélène », dans Congrès archéologique de France. 124e session. Cotentin et Avranchin. 1966, Paris, Société française d'archéologie, , p. 328-336

Articles connexes

Liens externes

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