Édouard Goüin

Édouard-Ernest Goüin, né le à Paris et mort le au palais abbatial de Royaumont, est un financier, industriel et philanthrope français.

Ne doit pas être confondu avec Édouard Goüin (1787-1864).

Pour les autres membres de la famille, voir Famille Goüin.

Biographie

Édouard Goüin est le fils de l'industriel Jules Goüin (1846-1908), régent de la Banque de France, et de Marie-Thérèse Singer (1856-1909), morte assassinée dans l'affaire du wagon sanglant.

Banquier à Paris, il commence sa carrière comme inspecteur d'exploitation à la Compagnie des chemins de fer du Nord. Il rentre par la suite dans plusieurs sociétés industrielles et financières pour faire le lien avec la Société de construction des Batignolles, dont son grand-père Ernest était le fondateur. Il devient ainsi administrateur délégué de la Compagnie des Tramways des Vosges et président de la Société des chemins de fer helléniques, de la Société d'exploitation des chemins de fer en Corrèze, de la Compagnie des chemins de fer de la Limagne et de la Banque française de Syrie[1], et siège aux conseils d'administration de la Compagnie des chemins de fer Bône-Guelma, de la Compagnie française des chemins de fer de l'Indochine et du Yunnan, de la Compagnie des chemins de fer du Nord, de la Société générale, du Crédit mobilier français, du Crédit industriel et commercial (CIC), de la Société métallurgique de Montbard-Aulnoye, de la Société française immobilière de Madagascar, de la Société auxiliaire de la colonisation française à Madagascar, de la Banque française des pays d'Orient et de la Banca Marmorosch Blank (ro)[2]. En 1902, il est nommé administrateur de la Société de construction des Batignolles et lors de la création de la filiale Batignolles-Châtillon, il en devient le premier président[3].

En , il prend l'initiative de mettre l'abbaye de Royaumont, propriété de sa famille, à disposition d'un corps médical exclusivement féminin, venu d’Écosse pour y ouvrir un hôpital de cent lits (en), sous l’égide de la Croix-Rouge française, dont il a été un membre très actif. Elles transforment en quelques mois l'abbaye en une unité de soins dont la qualité et l’équipement seront reconnus et appréciés des autorités françaises. Dès le mois de , le Scottish Women's Hospital accueille plus de 400 blessés ; il sera, après le transfert en 1918 des blessés soignés à Villers-Cotterêts, le plus grand hôpital « britannique » en France, avec une capacité de six cents lits[4].

À la mort de son frère Gaston en 1921, Édouard est élu président du conseil d'administration de la Société de construction des Batignolles.

Membre de la Société des ingénieurs civils de France, depuis 1902, Édouard avait collaboré aux travaux du Comité français des expositions à l'étranger. Il reçoit le grand prix de la classe 32 (matériel des chemins de fer et tramways) à l'Exposition universelle de Bruxelles de 1910 puis à l'Exposition de Turin de 1911. Il est également vice-président de l'Œuvre de Saint-Nicolas (fondée par l'abbé Martin de Bervanger et le comte Victor de Noailles) et membre du Comité de Patronage, et sera décoré de la Légion d'honneur et fait commandeur de l'ordre du Sauveur de Grèce.

Il meurt dans le Palais abbatial de Royaumont, maison de campagne familiale de Royaumont à Asnières-sur-Oise, le .

Vie familiale

Il épouse, en 1898, Suzanne du Buit, fille de l'homme d'affaires Paul du Buit et de Henriette Quesnel, et nièce du bâtonnier Henry du Buit. Ils auront quatre enfants :

Suzanne du Buit se remaria au comte Louis de Ségur-Lamoignon en 1928, après le décès d'Édouard.

Voir aussi

Notes et références

  1. Emmanuel Beau de Loménie, Les responsabilitiés des dynasties bourgeoises, Volume 3, 1954
  2. Claude Paillat, Dossiers Secrets de la France Contemporaine : II. La Victoire Perdue (1920–1929), Robert Laffont, Paris, 1980
  3. Archives nationales
  4. Navarro A. de, The Scottish women’s hospital at the french abbey of Royaumont, Londres, 1917

Bibliographie

  • Anne Burnel, La Société de construction des Batignolles de 1914-1939 : histoire d'un déclin, Librairie Droz, 1995;
  • Rang-Ri Park-Barjot, La Société de construction des Batignolles : des origines à la Première Guerre mondiale (1846-1914), Presses Paris Sorbonne, 2005;
  • Yves Lemoine et Cédric Plont, Christian Dumais-Lvowski (dir.), Les Goüin : destin d'une famille française (XVIIe – XXe siècles), éditions Michel de Maule, 2014;

Articles connexes

Liens externes

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