rompre en visière

Français

Étymologie

→ voir rompre et visière

Locution verbale

rompre en visière \ʁɔ̃.pʁ‿ɑ̃ vi.zjɛʁ\ intransitif (se conjugue → voir la conjugaison de rompre)

  1. (Sens propre) (Histoire) Rompre sa lance dans la visière de celui contre qui on combat, en parlant d’un homme d’armes.
    • Cette dernière rencontre fut terrible ; les deux chevaliers dans leur ardeur se ruèrent l’un sur l’autre avec tant de violence qu’ils tuèrent leurs chevaux sur place. Mais le joûteur tournaisien le plus rude fut Jean Payen, le roi Baudemagu de Gore, qui, dans ces deux jours, rompit en visière avec huit chevaliers étrangers.  (B.-C. D., « Les Mouton de Tournai », dans les Archives tournaisiennes historiques et littéraires: Recueil concernant Tournai et le Tournaisis, publié par Fred. Hennebert, tome 1, Tournai : imprimerie de Renard-Dodsson, 1842, p. 116)
  2. (Figuré) (Familier) Attaquer ou contredire quelqu’un en face, brusquement et violemment.
    • Je n’y puis plus tenir, j’enrage, et mon dessein
      Est de rompre en visière à tout le genre humain.
       (Molière, Le Misanthrope ou l’atrabilaire amoureux, acte 1, scène 1, vers 95 & 96, 1666)
    • […] : rien n’est plus gênant en pareil cas que d’être aux prises avec un homme ouvert et franc, qui , sans combattre avec vous de subtilités et de ruses, vous rompt en visière à tout moment.  (Jean-Jacques Rousseau, « Lettre à M. Du Peyrou », le 8 août 1765, dans Oeuvres, Correspondance, tome 2, Paris : chez Lefèvre, 1820, p. 133)
    • Sans doute est-ce pour mieux rompre en visière avec des revues grisailleuses et assommantes que l’animateur Ayguesparse fonde en 1945 Marginales dont la centième livraison date de 1965.  (Poètes d’Aujourd’hui no 162 : Albert Ayguesparse, par Jacques Belmans, Seghers, 1967, p. 39)
    • (Par extension)Or dans le château de Genappe demeurait alors le dauphin Louis, fils de Charles VII, méditant son prochain règne au milieu d’une société de gens d’esprit qui n’étaient pas renommés pour professer les opinions de tout le monde. Le maître ne pensait comme personne ; c’était assez pour que les serviteurs rompissent en visière à toutes les idées reçues.  Bulletin bibliographique » dans la Bibliothèque de l’École des chartes, vol. 4, Paris : chez Firmin Didot, 1842-1843, p. 584)

Traductions

Références

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