mouiller

Français

Étymologie

Du latin populaire *molliare[1][2]attendrir en trempant, rendre mou »), variante de mollire (« amollir »), de mollis (« mou »).

Verbe

mouiller \mu.je\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se mouiller)

  1. Rendre humide, imbiber un objet de liquide.
    • Attablé, il expliqua à ses commensaux qu'il avait mouillé ses souliers en cheyant dans un fossé.  (Jean Renard, En Anjou, quand 4 liards valaient un sou, Éditions Cheminements, 1997, p.184)
  2. (Cuisine) Ajouter du liquide (comme de l’eau, du lait ou du bouillon) à une sauce, ou à un plat qui a commencé à cuire sans eau.
    • Je les fais revenir dans un sautoir avec du beurre, puis je les mouille avec le bouillon des cosses.  (Éric Pras (chef étoilé) -Le petit pois, doux souvenir d’enfance, Journal Le Point, N°2226 page 123, 7 mai 2015)
  3. (Marine) Mettre à l’eau.
    • Le bateau raidissant sa chaîne cassa ses bosses ; le frein du guindeau se rompit ; il fallu mouiller la seconde ancre pour pouvoir le réparer.  (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Derrière la jetée je mouillais mes ancres, ayant couvert, en trente-trois jours, les dix-huit cents milles qui me séparaient des îles Bermudes.  (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Mouiller une mine, mouiller une ligne pour pêcher.
  4. (Figuré) Compromettre, mettre en cause, impliquer (parfois contre sa volonté).
    • On l’a mouillé dans une sale affaire.
  5. (Phonétique) Palataliser, en parlant d'une consonne.
    • Il affirme tout simplement qu'on disait paller, mellan, Challot, etc. ; d'où je conclus que l redoublée ne se mouillait pas toujours.  (François Guessard, Examen critique de l'ouvrage intitulé Des variations du langage français depuis le douzième siècle, Paris : Firmin Didot, 1846, p.26)
    • Elle s'exprimait avec un accent qui mouillait les consonnes et la faisait sourire comme si elle cherchait à se faire pardonner ses maladresses.  (Jean-Luc Coatalem , Fortune de mer, Stock, 2015)
  6. (Intransitif) (Marine) Jeter l’ancre, s’arrêter ou être ancré par opposition à être en déplacement.
    • L’anse où nous mouillons est évidemment un ancien cratère dans l’intérieur duquel la mer a fait irruption.  (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, p.40)
    • La rade de Casablanca — nous l'avons vu déjà — n'est pas idéale; tant s'en faut. Les vapeurs y mouillent à un mille ou un mille et demi, les voiliers, à plus de deux milles de terre.  (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, p. 21)
  7. Pleuvoir.
  8. (Populaire) (Familier) Avoir peur, par allusion à l’incontinence qui accompagne les grandes frayeurs.
    • Il n’ose pas lui dire, il mouille.
  9. (Sexualité) En parlant d’une femme, humecter la vulve avec des sécrétions vaginales lubrifiantes provoquées par l’excitation sexuelle ; en parlant d'un homme : secréter du liquide séminal suite à l'excitation sexuelle.

Synonymes

Antonymes

Dérivés

Vocabulaire apparenté par le sens

  • mouiller figure dans le recueil de vocabulaire en français ayant pour thème : bateau.

Proverbes et phrases toutes faites

Traductions

Prononciation

  • France : écouter « mouiller [mu.je] »
  • France (Lyon) : écouter « mouiller »

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (mouiller), mais l’article a pu être modifié depuis.
  1. « mouiller », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872-1877 → consulter cet ouvrage
  2. « mouiller », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
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