Littérature

Poésie

Annie Le Brun, Le Carreau sans cœur, 1964

Là-bas mes félins reviennent avec des charpies d'eau blanche dans la gueule
C'est que je tue
Je tue pour rien, je tue pour rire
Quand la clé tourne mal dans la serrure déliée de mes épaules fracassées..

  • « Le Carreau sans cœur », Annie Le Brun, La Brèche, nº 7, Décembre 1964, p. 59

Prose poétique

Robert Desnos, Deuil pour deuil, 1924

C'est l'heure où, dans la nuit, les mâchoires délicates s'accouplent à nos gueules, o poètes !
  • La liberté ou l'amour ! suivi de Deuil pour deuil (1924), Robert Desnos, éd. Gallimard, 1962  (ISBN 978-2-07-027695-0), p. 153

Octavio Paz, Liberté sur parole, 1958

Travaux du poète

La nuit entre dans la chambre, le mur d'en face avance sa gueule de pierre, une banquise d'air s'interpose entre la plume et le papier. Ah ! un simple monosyllabe suffirait pour faire sauter le monde. Mais cette nuit, il n'y a pas de place pour un seul mot de plus.
  • Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966  (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Travaux du poète — VI, p. 51
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