Opisthochontes

Les opisthocontes (Opisthokonta) constituent un groupe d'eucaryotes regroupant des organismes très divers en apparence, résultant du rapprochement récent de plusieurs taxons, dont les champignons et les métazoaires. Il est fondé sur l'étude de plusieurs gènes analysés séparément, ce qui confère à l'existence des opisthocontes une certaine fiabilité. À partir de cette mise en évidence moléculaire, d'autres synapomorphies sont apparues comme évidentes, confirmant qu'il s'agit bien d'un groupe monophylétique. Les opisthocontes se seraient séparés des autres eucaryotes il y a un milliard d'années.

Opisthokonta
Deux opisthocontes :
un humain tenant un champignon.
Classification
Domaine Eukaryota
Sous-domaine Unikonta

Super-règne

Opisthokonta
Adl et al., 2005[1]

Règnes de rang inférieur

Position phylogénétique

Caractéristiques

  • Tous les membres de ce super-règne dérivent d'un ancêtre eucaryote aquatique capable de se mouvoir à l'aide d'un flagelle. Ce sont des êtres vivants dont les organismes unicellulaires ou les cellules ciliées des organismes pluricellulaires sont propulsées par un flagelle unique, et non tractées (par opposition aux "antérocontes"). Cette caractéristique qu'on retrouve dans les cellules du sperme des animaux et des spores de champignons aquatiques, les Chytridiomycètes, donne son nom au groupe (οπίσθω- opisthō = derrière et κοντός kontós = flagelle). Les flagelles observés au sein d'autres taxons sont toujours situés sur la partie antérieure des cellules[2].
  • Utilisation ancestrale de la chitine comme macromolécule structurale (voir la cuticule des arthropodes et la paroi squelettique des eumycètes)[2].
  • Les crêtes mitochondriales sont aplaties (elles sont tubulaires chez les autres eucaryotes)[2].
  • Le facteur d'élongation de la traduction eEF1A, qui est une des protéines les plus conservées, possède une insertion de 11 acides aminés mais pas chez les autres eucaryotes[réf. souhaitée].
  • La thymidylate synthase et la dihydrofolate réductase sont deux enzymes séparées alors qu'ils sont fusionnés chez tous les autres eucaryotes[réf. nécessaire].
  • Ils stockent leurs réserves carbonées sous forme de glycogène[3].
  • Dans la mitochondrie, le codon UGA spécifie tryptophane au lieu de stop[réf. nécessaire].

Systématique

Arbre à « bulles » montrant que les champignons sont plus proches des animaux que des plantes.

Les Opisthokonta regroupent deux grandes lignées d'organismes multicellulaires, les champignons (Fungi) et les animaux (Metazoa), mais aussi toute une série de lignées unicellulaires beaucoup moins connues, comme les choanoflagellés (Choanomonada), les Filasterea et les Mesomycetozoa[4].

Parfois inclus dans le règne des plantes, les champignons sont plus proches des animaux dans la classification phylogénétique actuelle. Ils forment avec eux l'essentiel du super-règne des opisthochontes. Plantes et champignons n'ont en commun, sur le plan phylogénétique, que le fait d'être des eucaryotes, et sur le plan physiologique, que leur immobilité. Les plantes sont des bicontes, êtres vivants dont les organismes unicellulaires ou les cellules ciliées des organismes pluricellulaires possèdent deux flagelles, tandis que les Mycètes sont unicontes, avec un flagelle unique. Les champignons ont des génomes plus proches des animaux, caractéristique qui se retrouve au niveau moléculaire (ils ont par exemple des parois cellulaires à base de chitine, molécule que l'on retrouve dans la cuticule des Arthropodes) et physiologique (animaux et champignons sont hétérotrophes, devant se nourrir de substances organiques qu'ils trouvent dans le milieu environnant et qui sont fabriquées directement ou indirectement par les végétaux autotrophes ; ils stockent leurs réserves carbonées sous forme de glycogène)[5].

Notes et références

  1. (en) S.M. Adl et al, « The new higher level classification of eukaryotes with emphasis on the taxonomy of protists », Journal of eukaryotic microbiology, vol. 52, no 5, , p. 399–451 (DOI 10.1111/j.1550-7408.2005.00053.x).
  2. Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader, Classification phylogénétique du vivant, t. 1, 4e édition, Belin, (ISBN 978-2-7011-8294-0), p. 176
  3. (en) Matthew S Gentry, M Kathryn Brewer, Craig WVander Kooi, « Structural biology of glucan phosphatases from humans to plants », Curr Opin Struct Biol, vol. 40, , p. 62-69 (DOI 10.1016/j.sbi.2016.07.015).
  4. Thierry Lefevre, Michel Raymond, Frédéric Thomas, Biologie évolutive, De Boeck Supérieur, (lire en ligne), p. 42
  5. Daniel Richard, Biologie, Dunod, (lire en ligne), p. 92

Voir aussi

Articles connexes

  • Opisthokonta (classification phylogénétique)
  • Unikonta
  • Thomas Cavalier-Smith

Liens externes

Bibliographie

  • Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader, Classification phylogénétique du vivant, t. 1, 4e édition, Belin, , p. 176
  • Portail de l’évolution
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